Gonaïves : crise de mémoire collective, menaces environnementales pesantes, 20 ans après l’ouragan Jeanne 

Aucune activité officielle pour marquer la 20è commémoration de la catastrophe du 18 septembre 2004 n’a été organisée aux Gonaïves. Au-delà de la crise de mémoire collective, les menaces environnementales face à la vulnérabilité de la commune n’ont pas pu être mitigées. 

L’état physique du Mémorial des victimes du cyclone Jeanne, établi à Détour Laborde aux Gonaïves, présentait ce mercredi 18 septembre 2024 le décor habituel d’un site abandonné, mal entretenu, étranger également du contexte de son édification. Pas de recueillement pour les 600 victimes du cyclone Jeanne (données communiquées par les Nations-Unies), pas une cérémonie au nom des disparus, déplore Marc-Eudès Pierre, membre de la société civile.

Sur le plan infrastructurel, aucune avancée pour diminuer les risques de catastrophes naturelles, commente Marc-Eudès Pierre. Au centre-ville des Gonaïves, comme dans localités environnantes, les canaux d’évacuation sont engorgés par des déchets plastiques. La période cyclonique de l’année 2024 est caractérisée par un certain désengagement des autorités avec à la clé l’absence de campagne de sensibilisation pour anticiper les dégâts, poursuit Marc-Eudès Pierre.

Vingt ans après l’ouragan dévastateur Jeanne en 2004, la Cité de l’Indépendance n’est pas épargnée d’une nouvelle inondation et les risques de nouvelles victimes sont très élevés. La fragilité environnementale des Gonaïves répond à des actions structurelles, de l’avis de plus d’un. En dépit des annonces de grands chantiers routiers et la mobilisation de fonds conséquents au relèvement physique de la ville, les résultats n’ont pas suivi. Le boulevard de l’Indépendance longtemps promis n’a jamais vu le jour, les travaux en de protection en amont restent à accomplir.

Évoquer le passage de l’ouragan Jeanne aux Gonaïves le 18 septembre 2004, c’est comme raviver les braises de souvenirs douloureux. Les dégâts humains et matériels vivants dans les pensées de certains proches des victimes se sont exacerbées par les promesses n’ont tenu, regrettent des Gonaiviens.

Hervé Noel

vevenoel@gmail.com

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