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Garry Conille, un nouveau Premier ministre pour Haïti

today2024-05-30 2

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Après un mois de discussions, le Conseil présidentiel de transition en Haïti a choisi Garry Conille comme nouveau Premier ministre intérimaire. Un vaste chantier attend ce médecin de 58 ans – qui a déjà été brièvement Premier ministre en Haïti, et qui doit faire face à une très grave crise politique, sécuritaire et humanitaire.

Pour parler de ce choix du Conseil présidentiel de transition, RFI reçoit Diego Da Rin, consultant pour l’International Crisis Group. Diego Da Rin rappelle qu’il y a un mois « quatre des conseillers du Conseil présidentiel avaient formé un bloc majoritaire pour imposer un Premier ministre ». Mais là, tous les conseillers se sont mis d’accord« sur un candidat qui ne semble pas être imposé par des secteurs en particulier, et donc qui est peu enclin à privilégier un certain groupe dans son travail de Premier ministre ».

Gary Conille travaille avec les Nations unies depuis la fin des années 90, il occupait depuis un peu plus d’un an le poste de directeur régional de l’Unicef pour l’Amérique latine et les Caraïbes. La presse haïtienne souligne cet aspect international ce mercredi (29 mai 2024), et rappelle à quel point les États-Unis ont été présents tout au long du processus et de la vie politique haïtienne en général ces dernières années. Diego Da Rin rappelle que les États-Unis « sont le pays qui a le plus d’influence dans la prise de décision politique du pays », pour autant on ne sait pas « dans quelle mesure les États-Unis ont exercé ce pouvoir d’influence pour la nomination de Garry Conille ». En tous cas, remarque le spécialiste, son profil répond aux critères souhaités par l’ambassadeur des États-Unis dans Tweet publié vendredi dernier (24 mai 2024) : que le processus de sélection soit transparent, et que le Premier ministre ait plutôt un profil technique et impartial. De fait, Gary Conille « est vu comme un technocrate avec une longue expérience en coopération internationale et en assistance humanitaire, qui a l’habitude d’avoir à faire avec des gouvernements, des bailleurs de fonds, des secteurs civils et le secteur privé – des compétences qui seront très nécessaires pendant cette période de transition ».

Diego Da Rin rappelle que Gary Conille n’a été Premier ministre que cinq mois sous la présidence de Michel Martelly : il a démissionné après avoir mis en place une commission d’audit, qui a mis en lumière des irrégularités dans l’utilisation de certains fonds pour la reconstruction d’infrastructures après le tremblement de terre de 2010. Il ne peut donc « être assimilé de manière concrète avec des politiciens traditionnels »,et est plutôt vu comme« un rempart contre la corruption ».   

« Pas de ligne rouge franchie par Israël » 

La Maison Blanche affirme que les frappes israéliennes ce week-end qui ont tué 45 Palestiniens et ont fait des centaines de blessés ne franchissent pas les lignes rouges établies par Joe Biden.

Les bombes sont tombées sur un camp de déplacés, rappelle le Washington Post. Plusieurs responsables de l’administration Biden, dont la vice-présidente Kamala Harris, ont déploré les scènes « déchirantes » et « tragiques » qui ont circulé sur les médias sociaux – « des corps calcinés, des vidéos de parents brûlés vifs alors que leurs enfants appelaient à l’aide », mais, souligne le quotidien, ils ont aussi affirmé que cette attaque ne franchissait pas la ligne rouge fixée par Joe Biden ce mois-ci, « quand il a dit que les États-Unis suspendraient la livraison d’armes offensives à Israël si elles étaient utilisées contre le centre peuplé de civils de Rafah ». Des experts et des députés démocrates estiment, au contraire, que cette frappe israélienne, et les informations selon lesquelles des tanks ont pénétré dans le centre de Rafah mardi (27 mai 2024), étaient un clair franchissement de la ligne définie par le président américain, « et lui ont demandé de réagir ». D’autant que des bombes américaines ont été utilisées lors de la frappe de ce week-end, selon des experts en armes et des preuves consultées par le New York Times : le quotidien parle de débris de GBU-39, une bombe conçue et fabriquée aux États-Unis.

Au Venezuela, invitation annulée pour les observateurs européens

Au Venezuela, le Conseil national électoral révoque l’invitation qu’elle avait faite à l’Union européenne pour qu’elle observe la présidentielle du 28 juillet.Le président du CNE, raconte El Universal, a expliqué cette décision par « le mal qu’ont fait au peuple vénézuélien les sanctions de l’Union européenne, affectant la santé des enfants et des personnes âgées, parce qu’elles empêchent l’accès à la nourriture et aux médicaments ». Tal Cual se fait l’écho de la réaction de l’UE, qui regrette une décision unilatérale et lui demande de la reconsidérer, soulignant que « le peuple vénézuélien devrait pouvoir choisir son président lors d’élections crédibles ».

De fait dans une interview accordée à Efecto Cocuyo, l’ex-candidat à la présidentielle Henrique Capriles estime qu’avec cette décision, « le gouvernement veut continuer à alimenter le doute sur la transparence de l’élection du 28 juillet », avec comme objectif que les Vénézuéliens ne votent pas.

Sortir de la dette au Brésil

Au Brésil, cela fait presque un an que le programme Desenrola est en cours. Objectif : renégocier les impayés de plus de 70 millions de personnes, des Brésiliens pris dans la spirale des crédits non remboursés et des dettes qui s’accumulent. Les autorités le présentaient notamment comme un moyen de relancer la consommation, mais le bilan est bien en-deçà des attentes.

Notre correspondante Sarah Cozzolino s’est entretenue avec Elaine : cette mère de quatre enfants, qui habite la banlieue pauvre de Rio de Janeiro, a cumulé les dettes de dépenses essentielles, comme l’électricité ou internet. Aujourd’hui, elle est privée de carte de crédit, et doit emprunter la carte d’amis. Elle participe au programme Desenrola, mais même avec des prix négociés, rembourser toutes ces dettes reste impossible en gagnant le salaire minimum, l’équivalent de 250 euros par mois.

Comme Elaine, 40% des Brésiliens sont dans l’incapacité de payer leurs dettes. Carlos Bastos, professeur d’économie à l’Université fédérale de Rio de Janeiro, estime que « tant que l’équation ne sera pas équilibrée entre ce que les personnes doivent, avec les taux d’intérêt, et ce qui constitue leurs recettes, c’est-à-dire leur salaire, nous continuerons d’avoir des personnes en incapacité de payer leurs dettes. Ce qui est très mauvais pour les personnes mais aussi pour l’économie… »

Vers l’interdiction des corridas en Colombie à partir de 2027

« Historique », titre El Colombiano. De fait, après le vote au Congrès, raconte El Espectador, la sénatrice Esmeralda Hernandez, qui était à l’origine de l’initiative, mise en place avec 40 députés de différents partis politiques, s’est félicitée que « la Colombie soit entrée dans l’Histoire (…), mettant fin à plus de 500 ans de torture animale dans les arènes, et ouvre la voie à une société plus juste, digne et en empathie avec la planète et la vie ». Le président Petro, rapporte El Tiempo, s’est lui aussi félicité de ce vote, « enfin ». La transition de trois ans doit à ceux qui vivaient de la corrida de se reconvertir. L’article prévoit aussi, note El Espectador, que les arènes deviennent des centres de loisirs, de sport et de culture – les syndicats se demandent d’où va sortir l’argent pour mener ces projets à bien, dans toutes les villes de Colombie.

Huit pays dans le monde – dont la Colombie – pratiquent encore la corrida, note El Colombiano.

Écrit par: Viewcom04

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