L’entretien de Fritz Jean avec quatre journalistes seniors de la presse haïtienne a révélé bien d’autres éléments que la seule question des territoires perdus. Lors de cette rencontre, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT) ex nihilo, M. Fritz Alphonse Jean, a tenu des propos éclairants sur le décalage persistant entre les ambitions institutionnelles proclamées et la réalité du contrôle territorial en Haïti. Interrogé sur la possibilité de rouvrir certaines routes dans les zones sous emprise armée avant la fin de son mandat, M. Jean s’est montré d’une prudence notable, voire désarmante : « Pour l’instant, je ne peux rien promettre », a-t-il affirmé, évitant ainsi toute forme d’engagement formel.
Ce refus explicite d’annoncer une quelconque réouverture routière dans les zones sous emprise des gangs contraste avec les déclarations vendredi d’un membre du Conseil électoral provisoire, qui a affirmé que 95 % des bureaux de vote étaient déjà disponibles en vue du référendum constitutionnel prévu.
Dans ses réponses, Fritz Jean a tenté d’évoquer une dynamique militaire maritime qui pourrait, à terme, rééquilibrer le rapport de force. Il a fait mention de « quatre vedettes rapides » opérant depuis la baie de Port-au-Prince jusqu’à celle du Sud, supposément pour contenir les flux maritimes illégaux, notamment ceux utilisés par les groupes armés. Il reconnaît toutefois que les gangs utilisent désormais la mer comme vecteur de déplacement et de ravitaillement, rendant le combat encore plus complexe et diffus.
Le président du CPT a aussi évoqué, de manière allusive, une possible « nouvelle configuration » au niveau de Port-au-Prince, laissant entendre que certains changements de sécurité pourraient être envisagés dans les semaines à venir. Mais, là encore, aucune garantie concrète n’a été formulée..
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