France24 – Haïti : Des élections impossibles avant février 2026, affirme Monique Clesca, révélant l’existence de « gangs à cravate et sapate » dans le pays
En Haïti, nous avons des « gangs en costume et des gangs en sandales » : Clesca, militante pro-démocratie
Monique Clesca, auteure, ancienne fonctionnaire des Nations Unies et militante pro-démocratie bien connue en Haïti, a décrit la situation du pays comme étant « infernale ». Dans une interview accordée à France 24, elle a comparé Port-au-Prince à une « prison à ciel ouvert », soulignant l’intensification de la violence et l’incapacité des autorités à organiser des élections avant la date butoir de février 2026, malgré la présence de la force kenyane, qu’elle considère inefficace pour résoudre la crise.
Elle a critiqué la force internationale soutenue par l’ONU en Haïti ainsi que le conseil présidentiel transitoire, affirmant qu’il serait incapable d’organiser les élections d’ici février 2026, comme prévu par la communauté internationale.
Clesca a souligné qu’il était erroné de croire qu’une force internationale, dirigée en grande partie par le Kenya, pourrait mettre un terme à la violence croissante. Elle a insisté sur le fait qu’il revenait aux Haïtiens eux-mêmes de trouver une solution à cette crise. « C’est un signe de mauvaise gouvernance que de penser qu’une force internationale pourrait régler le problème », a-t-elle expliqué. Selon elle, des efforts devraient être consacrés à la formation des Haïtiens, au renforcement des institutions locales et à la fourniture de services de base, plutôt qu’à l’attente d’une intervention extérieure.
Elle a également exprimé son scepticisme concernant le conseil de transition, affirmant qu’il n’avait « rien fait pour la population ». Quant à la tenue des élections en février 2026, elle jugeait cette perspective « irréaliste » : « Comment peut-on prétendre organiser des élections dans neuf mois quand on ne peut même pas aller faire ses courses ? »
Par ailleurs, Clesca milite au sein de diverses ONG, l’une d’elles se concentrant sur la dette historique que la France aurait envers Haïti depuis le XIXe siècle. À l’approche du 200e anniversaire de l’indemnité imposée à Haïti par le roi Charles X, elle appelle le président français Emmanuel Macron à reconnaître l’injustice de cette indemnité. Elle suggère la création d’une commission internationale, composée de membres haïtiens et français, pour évaluer la situation et les réparations dues.
« Emmanuel Macron peut entrer dans l’histoire en reconnaissant qu’il s’agit d’une injustice historique et en agissant pour y remédier », a-t-elle conclu.
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