Jean Morose Viliena, ex-maire haïtien, est condamné à 9 ans de prison aux États-Unis pour avoir menti sur son rôle dans des violences politiques.
Jean Morose Viliena, ancien maire de la commune des Irois, dans le sud-ouest d’Haïti, a été condamné vendredi à neuf ans de prison aux États-Unis. Le tribunal fédéral de Boston l’a reconnu coupable d’avoir obtenu frauduleusement une carte de résidence permanente (carte verte) en dissimulant son implication présumée dans une campagne de persécution politique violente en Haïti.
Âgé de 53 ans, Viliena a été jugé pour avoir menti dans sa demande de visa en 2008, en niant toute participation à des actes d’exécutions extrajudiciaires ou à d’autres violences politiques. Les procureurs ont qualifié cette affaire de « forme la plus flagrante de fraude à l’immigration ».
Le juge en chef du district, F. Dennis Saylor, a prononcé la peine après que le jury l’a déclaré coupable en mars dernier. Le parquet avait requis dix ans d’emprisonnement, estimant que cette peine serait « un acte de justice pour les survivants et les familles des victimes ».
Cette condamnation survient un an après qu’un tribunal civil américain a ordonné à Viliena de verser 15,5 millions de dollars à trois citoyens haïtiens. Ces derniers l’accusaient de persécution politique, directement ou par le biais de ses partisans, durant son mandat à la tête de la municipalité des Irois.
Installé à Malden, dans le Massachusetts, où il travaillait comme chauffeur de camion, l’ex-maire continue de clamer son innocence. Son avocat, Me Jason Benzaken, a annoncé qu’un appel du verdict pénal est prévu, tout comme celui déjà engagé dans l’affaire civile. Il a jugé la peine « plus lourde que ce que recommandaient les directives fédérales ».
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