« Kenscoff, localité crucifiée », met à la Une l’agence Alterpresse. Le bureau intégré de l’ONU en Haïti (Binuh) dresse le bilan des violences commises entre le 27 janvier et le 27 mars 2025 à Kenscoff, dans la périphérie sud de Carrefour.
Le constat est dramatique : 262 morts, 66 blessés, des cas de violences sexuelles, de kidnappings, plus de 190 maisons saccagées et incendiées, 7 000 déplacés. « Les gangs ont fait preuve d’une brutalité extrême, cherchant à semer la peur au sein de la population », souligne Peter Gotson, directeur de l’agence Alterpresse, en citant le rapport des Nations unies. « Une éventuelle prise d’otage de Kenscoff mettrait en difficulté Pétionville où s’établissent de nombreux commerces, bureaux et ambassades », poursuit le journaliste haïtien.
Est-il trop tard pour renverser la vapeur ? « Si rien n’est fait rapidement, la situation risque de devenir irréversible, avec Haïti sombrant dans un chaos total. Mais avec une stratégie cohérente et du soutien international et local, le pays pourrait encore se relever », met en exergue Peter Gotson, renvoyant vers un article de la journaliste Nancy Roc.
Haïti bloque l’importation de marchandises ayant transité par la République dominicaine
Les produits importés devront désormais entrer par les ports haïtiens et non plus transiter par camion, arrivant en République dominicaine avant de passer par camion la frontière terrestre entre les deux pays, qui se partagent l’île d’Hispaniola.
« Cette mesure n’affecte en rien le commerce entre Haïti et la République dominicaine, mais uniquement les conteneurs en transit, notamment venant de Miami aux États-Unis. Ces conteneurs transitent par la République dominicaine avant d’arriver en Haïti. Les saisies effectuées ces derniers temps ont révélé la présence d’armes dans ces conteneurs », commente Gotson Pierre, directeur de l’agence Alterpresse.
Aux États-Unis, les exécutions de prisonniers en baisse
Le nombre d’exécutions dans le monde est en hausse, d’après le dernier rapport d’Amnesty International, contrairement aux États-Unis. Mais le président Donald Trump a signé, à son arrivée à la Maison Blanche, un décret pour renforcer l’usage de la peine capitale au niveau fédéral. Cela concerne en particulier les condamnés pour meurtres de policiers ou les crimes commis par des étrangers en situation irrégulière. Une douzaine d’États américains procèdent à des exécutions.
« Dans ces États, les responsables politiques ont fini par admettre que la peine capitale n’a pas d’effet dissuasif. Il y a quelques années, un sondage auprès des officiers de la police a révélé que la peine de mort arrivait en toute dernière position des moyens jugés efficaces pour lutter contre les crimes violents. Et puis c’est aussi une question de coût : des États comme New York ou le New Jersey – qui ont fini par abolir la peine de mort – avaient dépensé des millions pendant des années… sans exécuter personne », indique Corinna Lain, professeure de droit à l’Université de Virginie au micro de notre journaliste Achim Lippold.
Depuis le début de l’année 2025, dix personnes ont été exécutées aux USA. Un chiffre dans la moyenne de ces dernières années.
Le Salvadorien expulsé par erreur des États-Unis toujours détenu dans une méga-prison
Âgé de 29 ans, Kilmar Abrego Garcia se trouve aujourd’hui au Salvador. Un juge avait ordonné son retour aux États-Unis avant lundi, minuit, mais la Cour suprême a bloqué la décision. C’est un exemple emblématique des procédures judiciaires entourant la politique migratoire drastique du président américain.
De son côté, le média indépendant ProPublica a enquêté sur ce qu’il se passe à bord des avions renvoyant les migrants expulsés. Au cœur de l’ICE Air, les personnels navigants des avions disent « ce n’est qu’une question de temps » avant un désastre. L’article nous amène à bord d’un vol au-dessus du Mexique. Une petite fille fait un malaise, elle suffoque. Pour lui venir en aide, une hôtesse de l’air, qui témoigne anonymement dans le papier, déroge au règlement en adressant la parole à la famille.
Au fil des témoignages recueillis par ProPublica, on apprend que, loin de l’efficacité militaire mise en avant par la Maison Blanche, ces expulsions se font via des vols charters, civils, de la compagnie Global Crossing. « Ils ne nous ont pas dit que ces gens allaient être attachés des poignets jusqu’aux foutues chevilles », s’énerve un employé, inquiet aussi pour la sécurité en cas d’évacuation.
Quant à la petite fille malade, son vol a fait demi-tour. L’hôtesse de l’air, qui a aujourd’hui démissionné, n’a jamais su si l’enfant avait survécu. L’article se termine sur le témoignage de l’employée : « J’ai pleuré après tout ça ».
En Argentine, les soubresauts de la bourse mondiale scrutés de près
Dans un panorama mondial « turbulent » et « énigmatique », nous dit La Nacion, l’horizon reste « mystérieux » pour l’Argentine. Des réactions en chaine pourraient arriver, explique l’éditorialiste argentin, qui écrit au conditionnel. Par exemple : l’inflation aux États-Unis renforcerait le dollar, le peso argentin resterait plus fort qu’il ne l’est, freinant la production de richesse, avec, in fine, un risque de détruire des emplois.
« En Argentine, le dollar, l’inflation, l’économie et le soutien au président Javier Milei dépendent les uns des autres », poursuit La Nacion. L’éditorialiste se demande aussi comment une pénurie de dollars influerait sur le futur accord entre l’Argentine et le FMI, craignant, toujours avec des « si » que l’accord mène à déréguler le taux de change, faisant grimper les prix. Tout le contraire des promesses de Javier Milei à ses électeurs, donc. Or, comme le note de son côté le média Pagina12, « l’inflation est redevenue le problème numéro 1 ».