Donald Trump interdit à Harvard d’accueillir des étudiants étrangers pour l’année 2025-2026

La révocation soudaine de la certification SEVIS de l’université emblématique soulève une vague d’indignation et alimente les tensions entre le gouvernement et l’enseignement supérieur.

Dans un geste sans précédent, l’administration Trump a interdit ce jeudi 22 mai 2025 à l’université de Harvard d’accueillir des étudiants étrangers, en révoquant avec effet immédiat sa certification SEVIS (Student and Exchange Visitor). Cette décision radicale prive l’institution de la possibilité d’accueillir des étudiants titulaires de visas F et J pour l’année académique 2025-2026.

Harvard, qui compte près de 6.700 étudiants internationaux, soit 27 % de sa population étudiante, voit ainsi s’effondrer une part essentielle de son rayonnement mondial. Dans une lettre adressée à l’établissement, la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem a justifié la décision en évoquant de potentielles activités « illégales » de certains étudiants étrangers au cours des cinq dernières années. Elle donne à l’université 72 heures pour fournir des informations détaillées à ce sujet, condition sine qua non pour retrouver le « privilège » d’accueillir des étudiants venus de l’étranger.

Conséquence immédiate : les étudiants étrangers déjà inscrits sont sommés de se transférer dans une autre université s’ils veulent conserver leur visa. C’est le cas de Karl Molden, un Autrichien de 21 ans qui étudiait le gouvernement et les lettres classiques. Anticipant les événements, il s’est réinscrit à Oxford, au Royaume-Uni.

Harvard a rapidement réagi par la voix d’un porte-parole : « Cette décision du gouvernement est illégale. Nous nous engageons pleinement à maintenir la capacité d’Harvard à accueillir nos étudiants et universitaires internationaux, qui viennent de plus de 140 pays et enrichissent l’université et cette nation de manière incommensurable. »

La prestigieuse université s’était déjà opposée au gouvernement en entamant une procédure judiciaire pour contester le retrait de ses aides fédérales. Cette nouvelle offensive s’inscrit dans une série d’attaques du camp républicain contre l’enseignement supérieur américain, accusé de laxisme face à l’antisémitisme et aussi pour être trop perméable aux idées progressistes.

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