La Chine représente le modèle par excellence des économies d’imitation qui ont tiré des avantages immenses des investissements étrangers en répliquant des pratiques éprouvées au niveau des systèmes économiques des sociétés industrialisées. Par le biais de la délocalisation des entreprises occidentales, l’économie chinoise a connu une croissance économique soutenue pendant des décennies. Bien que cette stratégie d’imitation ait favorisé une croissance rapide sur plusieurs années, elle s’est avérée insoutenable à très long terme (Dobson & Safarian, 2008). Pour renforcer sa compétitivité mondiale, la Chine a donc entrepris une transition vers une économie centrée sur l’innovation (Han & Feng, 2023). Ce passage multidimensionnel de l’imitation à l’innovation a été opéré sur plusieurs facettes. Il a nécessité des réformes structurelles, des investissements substantiels en recherche et développement (R&D) ainsi que de nobles initiatives pour améliorer le système éducatif.
L’adoption d’une technologie à faible coût – innovation shanzhai dans le cas de la Chine – a été la clé de voûte pour offrir des services qui permettent aux entreprises occidentales de répondre efficacement à leurs besoins. Au cours des vingt années précédant l’an 2000, la part des emplois dans les filiales manufacturières étrangères des multinationales américaines a connu une augmentation notable, passant de 26 % à près de 40 % de leur effectif global (Harrison & McMillan, 2006). La Chine a été le principal bénéficiaire de ces emplois liés à la sous-traitance, notamment en raison de ses faibles coûts salariaux même en comparaison de ses voisins asiatiques. Lors du lancement des réformes économiques de la Chine à la fin des années 1970, le salaire moyen chinois ne représentait que 3 % de celui d’un américain (Li, et al., 2012). Tout au début des années 2000, un ouvrier chinois du secteur manufacturier gagnait environ 30 fois moins par rapport à son homologue américain. Cette énorme différence de rémunération avait fortement propulsé la délocalisation des entreprises américaines vers la Chine.
Le transfert massif des technologies en Chine au cours du deuxième millénaire a favorisé une amélioration de la productivité du travail ; ce qui a conduit à une augmentation des salaires et à une expansion vers l’innovation (Shi & Liu, 2022). Progressivement, la Chine a adopté des techniques de production qui ont requis des innovations de rupture ; ainsi, d’une année à l’autre, la disparité salariale se resserre entre ces deux géants économiques. Par exemple, en 2011, l’écart salarial entre un travailleur Américain et un Chinois n’était plus que 6,5 fois supérieur. En 2021, la différence a continué de diminuer ; dans les industries manufacturières, le salaire annuel moyen en Chine avait atteint 16 153 dollars contre 58 120 dollars aux États-Unis, réduisant ainsi le ratio à 3,6. La transition de la Chine vers l’innovation, fortement accentuée ces dernières années, s’est accompagnée de la perte progressive des avantages liés aux faibles coûts salariaux dont elle avait longtemps bénéficié (Ezrati, 2022).
En s’appuyant sur un écosystème économique et innovant, la Chine s’est pleinement engagée dans une dynamique d’innovations de rupture. Les progrès technologiques en Chine ont insufflé des modèles économiques novateurs qui modifient profondément ses secteurs d’activités en transformant les offres existantes. Ce pays dispose d’un ensemble de pôles technologiques tels que le Shenzhen et le Zhongguancun, dédiés à l’émergence d’idées novatrices avec des incubateurs et des réseaux de travail compétitifs. Ces espaces tant réels que virtuels ont incité à une forme d’innovation orientée vers la croissance économique tel que préconisé par Mazzucato & Perez (2015). Les modèles de production réajustée notamment dans les secteurs de la téléphonie mobile, l’informatique et les services aux entreprises sont à la base des avancées innovantes que connaît aujourd’hui la Chine (Mériade, 2016). Les plateformes numériques chinoises telles que Alibaba, Tiktok, Baidu et WeChat sont parmi les plus rentables et les plus performantes dans le domaine technologique.
Initialement, la production en Chine reposait au début du nouveau millénaire sur l’innovation shanzhai. C’est un type d’innovation qui partage de nombreux traits communs avec l’innovation frugale de l’Inde. Cette méthode de production a été perçue dans un premier temps comme une approche de contrefaçon. Progressivement, l’innovation shanzhai est passée d’une simple imitation des productions existantes à une véritable capacité de réinvention et d’adaptation des produits, surtout dans le secteur digital. Les approches modernes incorporées dans l’innovation shanzhai ont définitivement rendu les produits plus accessibles et mieux adaptés à des besoins spécifiques. En plus de la flexibilité et de la rapidité de production, les avantages compétitifs de la Chine s’élargissent par une adaptation pragmatique de leurs compagnies qui captent mieux les attentes des consommateurs.
Investissements dans la Recherche et Développement
La Chine a su instaurer un cadre propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat en consacrant des investissements massifs à la recherche et développement (König et al, 2022). Affichant une impressionnante croissance annuelle de 18 % entre 2000 et 2020, les dépenses chinoises en R&D ont été estimées par l’OCDE à 324 milliards de dollars en 2020. Plusieurs études établissent un mécanisme d’influence entre les investissements en R&D, l’innovation technologique et la croissance économique (Liu & Xia, 2018). Les données confirment que la Chine a efficacement adopté le paradigme du développement moderne selon lequel l’innovation technologique est une force motrice pour assurer un développement économique durable et favoriser le progrès social. D’après Fan (2011), le gouvernement chinois a restructuré son système national d’innovation en établissant des liens entre le secteur scientifique et le monde des affaires. Le gouvernement propose des incitations pour stimuler les activités d’innovation tout en veillant à équilibrer l’importation de technologies avec les initiatives locales de recherche et développement.
Le Zhongguancun, baptisé de la Silicon Valley chinoise, abrite un écosystème florissant de startups, d’universités prestigieuses et de centres de recherche qui favorisent les échanges et la collaboration entre les acteurs de l’innovation. Cela reflète la prédominance du modèle de la triple hélice, qui favorise la création d’un écosystème entrepreneurial compétitif grâce à une synergie entre l’université, le gouvernement et l’industrie. Le gouvernement chinois a investi massivement dans la création de zones dédiées au développement technologique et à l’innovation. Des réductions d’impôts sur les bénéfices ont été octroyées aux entreprises innovantes, avec des taux d’imposition préférentiels. Ainsi, des entreprises comme Huawei, Alibaba, Tencent, Xiaomi et DJI y ont investi des capitaux considérables dans la recherche et le développement de technologies de pointe. Des efforts ont été également déployés pour simplifier les procédures administratives liées à la création d’entreprises. La Chine a réussi à créer un environnement favorable à l’innovation et l’entrepreneuriat, favorisant ainsi la croissance économique et sa compétitivité mondiale. Plus important, la Chine a adopté des réformes structurelles ambitieuses qui privilégient l’amélioration de son système éducatif.
Au cœur de l’ascension fulgurante de la Chine parmi les sociétés innovantes, l’université joue un rôle central. Pilier central dans la stratégie de développement innovant de la Chine, l’université a été considérée comme le principal réservoir pour favoriser un rehaussement du capital humain en Chine. Dans les lentilles de Zha (2014), l’université est l’institution clé qui renforce la compétitivité en connectant les nations aux flux mondiaux de connaissances et de talents. Depuis le début des années 1980, marquant l’essor de la technologie, la Chine s’est résolument tournée vers la création d’un réservoir de capital humain solide. Elle avait initié des programmes d’échange pour former ses talents académiques dans les meilleurs établissements d’enseignement supérieur à travers le monde, avec l’objectif de les faire revenir au pays pour intégrer les institutions vitales au développement. Aujourd’hui encore, la portée stratégique de l’université en Chine est mise an premier plan. Le pays développe un système éducatif qui met un accent particulier sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM).
En 2022, le rapport PISA (Programme for International Student Assessment) a positionné les régions administratives chinoises de Macao et Hong Kong respectivement à la deuxième et quatrième place en mathématiques. Le PISA est une enquête internationale réalisée par l’OCDE pour évaluer les compétences des élèves de 15 ans dans des domaines de la lecture, des mathématiques et des sciences. Ces régions ont aussi des positions envieuses dans les domaines de la lecture et des sciences. L’option chinoise de la promotion de l’innovation via une transmission massive des domaines technologiques a joué un rôle crucial dans la stratégie nationale d’une croissance économique florissante. Les citoyens chinois représentent non seulement une part importante des diplômés en doctorat STEM aux États-Unis et dans l’Union européenne, mais figurent également parmi les diplômés les plus productifs. À défaut de pouvoir faire revenir ces experts pour les mobiliser en permanence, le gouvernement développe des systèmes de transfert des compétences à travers une intégration partielle de sa diaspora qui fréquente les cercles académiques étrangers.
Rapatriement des talents, le déclic vers l’innovation
Les résultats prometteurs de la Chine au cours des récentes décennies illustrent le potentiel des programmes de recrutement de talents comme levier politique pour attirer des scientifiques expatriés et stimuler la productivité au pays. Des initiatives d’échanges culturels et académiques telles que les Programme national de bourses d’études pour étudiants internationaux ont été introduites pour attirer les meilleurs étudiants étrangers en Chine. Le Plan des Mille Talents (Y1000T) de la Chine, conçu pour inciter le retour des chercheurs expatriés, a significativement amélioré leur rendement académique et professionnel (Suarez (2023 ; Lewis, 2023). De retour en Chine, les participants au programme Y1000T ont augmenté leur efficience, notamment en termes de nombre de publications scientifiques (Marini & Yang, 2021). Parallèlement, les scientifiques du programme performent mieux que leurs homologues étrangers en termes de publications (Shi et al., 2023). Cette performance accrue dans la recherche est induite par un meilleur accès aux financements et par la constitution d’équipes d’experts et de professionnels plus dynamiques. Cette politique de « Brain Circulation » s’accompagne également d’une hausse du nombre de brevets chinois. La Chine est devenue le leader mondial en dépôt de brevets, un indicateur de son dynamisme dans le stock de connaissance et donc de l’innovation (Chen & Zhang, 2019).
Les réflexions pionnières de Nelson et Phelps (1966) avaient déjà soulignées le rôle moteur du capital humain – ensemble des compétences, connaissances, capacités et autres attributs incarnés dans les individus – dans le progrès technologique. Le gouvernement chinois a accordé une attention particulière à ce paradigme pour assurer sa démarcation sur l’échiquier du développement. Les dirigeants avaient reconnu que le capital humain est essentiel à la capacité des entreprises à absorber, organiser les connaissances ainsi qu’à innover (Tucker, 2002). Pour développer des capacités et des compétences en période de turbulences et de changement économique, le capital humain représente un atout majeur (Galor & Tsiddon, 1997 ; Hassler & Rodriguez Mora, 2000). Même quand ils privilégiaient l’imitation, les planificateurs chinois saisissaient l’effet causal du capital humain sur le contenu innovant des tâches effectuées et le besoin de suivre et de comprendre les nouveaux développements technologiques. Au cours des années 1990, les décideurs politiques Chinois ont intensifié une panoplie de politiques publiques incitatives à leurs beaux esprits aiguisés à l’étranger pour les rapatrier.
Des incitations pour attirer les meilleurs
La Chine exprime une volonté politique manifeste de rehausser son système de développement national via l’intégration de ses étudiants et experts internationaux. Si elle a pu remporter le pari du rapatriement des « Best and Brighters » au pays d’origine, ne serait-ce que partiellement, c’est parce qu’elle a mis en place un ensemble d’incitations à ces professionnels et étudiants internationaux. La concrétisation de cette vision du « Reverse Brain Drain » a été d’autant difficile que des fenêtres de migration sélective ont été proposées aux diplômés chinois par le pays hôte. Les étudiants de cycles supérieurs qui promettent d’être productifs dans la formation et la recherche ont accès à des couloirs de migration pour enseigner et faire avancer la recherche aux États-Unis. C’est en quelque sorte au détriment de leurs pays d’origine qui feront face à une perte d’externalité positive. Les forces de répulsion, d’ordre politique et économique qui régnaient en Chine avant les années 2000, avaient justifié que les résultats escomptés de la politique de retour des talents avaient été hypothéqués. Car d’un autre côté, des avantages économiques et sociaux ont été accordés par le système américain aux professionnels et chercheurs chinois formés aux États-Unis.
Tandis que les sociétés industrialisées mettent en place des forces d’attraction, les pays moins avancés obstruent leur émergence à cause des forces de répulsion imposées à la matière grise. Dans le cas de la Chine, on enregistrait à une époque d’énormes déperditions et des violation des clauses de contrats de réintégration des bénéficiaires des programmes d’excellence au pays d’origine. Cette situation demeure préoccupante au sein des pays moins avancés où les gouvernements font souvent tout le contraire de ce qui serait nécessaire pour inciter leurs boursiers à réintégrer le système local. Malgré les convoitises des étudiants et experts chinois de résider aux États-Unis, la Chine a pu tout de même récupérer un effectif assez significatif de ses boursiers parce qu’elle a créé des conditions propices à leur retour. En plus des incitations économiques, il y a des facteurs sociaux et psychologiques ancrés dans une certaine identité culturelle asiatique qui ont été déterminants au retour de ces fils attachés au confucianisme (Song, 1997). Les incitations financières comme les salaires, subventions et réductions fiscales constituent des facteurs essentiels qui ont influencé les comportements et les décisions des étudiants chinois pour revenir chez eux.
Depuis la mise en œuvre du One Thousand Talent, les dirigeants chinois avaient promis des salaires élevés et un financement attractif aux chercheurs d’élite travaillant à l’étranger et prêts à revenir à leur pays (Qiu, 2009). Des études font remarquer que ces programmes n’ont pas été entrepris de manière disparate (Stoff, 2020). Ils sont ancrés dans des politiques publiques qui envisagent une amélioration du personnel des entités gouvernementales, des entreprises d’État et des institutions de recherche et universitaires. Les ONG et organisations internationales accueillent également les étudiants et experts en provenance des systèmes compétitifs de l’étranger. La panoplie d’opportunités accordées aux scientifiques chinois pour revenir à leur pays d’origine pèse lourdement dans la balance. Par exemple, plusieurs postes ont été pourvus aux experts chinois au sein des laboratoires gérés par l’Académie chinoise des sciences (Fedasiuk & Felgoise, 2020). Tout en améliorant les conditions de réintégration, la Chine poursuit ses investissements dans l’enseignement supérieur et le développement des talents académiques. On peut donc s’attendre à ce qu’un nombre croissant d’étudiants chinois formés en Occident retournent dans leur pays pour travailler à son développement. Parallèlement, les universités chinoises deviennent de plus en plus compétitives.
Bien que l’innovation soit un moteur essentiel de la croissance, une politique excessivement centrée ou mal dirigée sur celle-ci peut produire des effets inverses. König et al. (2022) explique que de manière similaire à l’innovation, une imitation réussie génère également des externalités positives, notamment pour les entreprises moins productives. Quoique les transferts de connaissances facilitent l’acquisition des contrats de l’outsourcing, les nouvelles compétences demeurent plus cruciales pour l’innovation que pour des approches d’imitation (Acemoglu et al., 2006). À cet effet, Aghion et al. (2009) souligne qu’un pays très en dessous de la frontière technologique n’aurait pas intérêt à « réinventer la roue » pour emprunter le sentier du développement. Un pays pourrait opter d’imiter et adapter les techniques existantes avant de pouvoir adopter des méthodes d’innovations de rupture qui requièrent plus de ressources et dont le sucés est moins garanti. La Chine a par exemple utilisé l’imitation comme tremplin avant de devenir une référence d’innovation apte à exploiter des stratégies flexibles et des investissements ciblés. Aujourd’hui, ce pays n’est plus seulement l’usine du monde mais également un leader dans les technologies du futur.
Pendant qu’elle insuffle les vertus de la triple hélice en dégageant une synergie entre les entités de production de savoir, le gouvernement et l’industrie, la Chine a assuré son essor technologique en investissant dans un capital humain compétitif. Son approche de « Brain Circulation », élément déclencheur vers la maîtrise des outils de l’innovation, a fait école en Asie, notamment en Taiwan, en Corée du Sud et les Philippines. Ces sociétés, convergeant ou atteignant la frontière technologique, ont mis en œuvre des modèles de valorisation de leurs talents et d’un rapatriement analogue à celui de la Chine. Ils ont enrichi leurs réservoirs de ressources humaines et donc propulser leurs économies vers un développement inclusif.
Qu’il s’agisse d’une économie loin ou proche de la frontière technologique, et donc apte à assurer sa croissance en adoptant soit l’imitation ou l’innovation, le capital humain constitue un atout majeur. Dans cette tendance inquiétante d’une hémorragie incessante de ses ressources humaines les mieux formées qui s’exilent en Amérique latine et en Amérique du Nord, Haïti peinera à se remettre sur les rails du développement. En raison des faiblesses structurelles et infrastructurelles, le pays n’est même pas en mesure de profiter des vertus de la destruction créatrice en utilisant à bon escient les technologies abandonnées par des sociétés avancées.
Dans divers domaines, des pays comme la Chine, le Taiwan, le Rwanda et l’Afrique du Sud ont montré que le chemin du développement requiert une gouvernance moderne qui accorde une place axiale aux compétences. Haïti doit se résoudre de prendre la direction vers la stabilité et le progrès en répliquant les modèles de production qui ont fait succès à des pays émergents. Une politique de rapatriement des professionnels et experts haïtiens, visant à constituer des équipes de recherche diversifiées en collaboration avec les spécialistes nationaux, se dresse comme une alternative salvatrice.
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Références
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