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RADIO DROMAGE
Des vétérans bulgares de la musique hardcore apportent de la rébellion au festival « Hills of Rock »
Le groupe Urban Grey mélange la musique heavy et la critique sociale et politique
Initialement publié le Global Voices en Français
Dobromir Ganchev, membre du groupe bulgare d’hardcore Urban Grey utilise un mégaphone pendant leur concert sur la scène du festival Hills of Rock 2025 à Plovdiv, en Bulgarie. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
À Hills of Rock 2025, le plus grand événement rock et metal de Bulgarie se tenant chaque année à Plovdiv, les vétérans du hardcore Urban Grey, originaires de Sofia, ont transformé leur concert en un manifeste de rébellion. Dans un pays où les scandales de corruption, les coûts de vie et la méfiance envers les institutions amènent les gens à descendre dans la rue pour manifester, leur musique permet de canaliser ces frustrations en un mélange de son brut et de cris de ralliement.
Dobromir Ganchev, chanteur du groupe bulgare d’hardcore Urban Grey se produisant au Hills of Rock 2025 à Plovdiv, en Bulgarie, tenant un micro pendant un morceau. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
Formé il y a 25 ans par les guitaristes Nikolay Beberov (dit « Bebo ») et Chavdar Valchev (dit « Chavo »), le groupe n’a cessé de se construire une réputation pour l’indépendance pendant plus de deux décennies. « Nous vivons ici, nous sommes des enfants de la ville, [on s’appelle] Grey, parce qu’on essaye à tout prix de ne pas se rendre visibles », avait expliqué Bebo. Leur choix consistant à rester en dehors de l’industrie musicale leur a permis de faire passer leur message sans compromission.
Nikolay “Bebo” Berberov, guitariste du groupe bulgare d’hardcore Urban Grey, sur la scène de Hills of Rock 2025, à Plovdiv, en Bulgarie. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
Leur message cible souvent les réalités existant en Bulgarie. Dans le morceau « The Solution is the Problem », tiré de leur album de 2014 « Age of Awareness », le chanteur Dobromir Ganchev scande « Les banques, les impôts, les factures : nous sommes esclaves de la dette à jamais ». La chanson fait écho à la frustration à grande échelle due aux faibles salaires et aux pratiques abusives de prêt du pays. Des morceaux comme celui de 2014 intitulé « Freak Show » parlent de la manipulation financière, tandis que « Control », sorti en 2022, alerte sur les tendances autoritaires ; des thèmes qui font écho dans un pays luttant contre le recul démocratique et la propriété concentrée des médias.
Même dans des morceaux plus anciens, comme « Behind the Mask of Justice » (2008) et « Treachery » (2014), ils mettent en lumière les supercheries politiques, offrant une critique toujours d’actualité après les nombreux scandales de corruption et les manifestations massives ayant pris place au cours des années suivantes, notamment les manifestations anti-corruption de 2020.
Dobromir Ganchev du groupe bulgare d’hardcore Urban Grey tapant du pied sur le rythme sur la scène Na Tummo d’Hills of Rock 2025 à Plovdiv, en Bulgarie. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
On the Na Tumno stage, a phrase that roughly translates to “in the dark,” suggestive of the more underground and intimate experience it offers as compared to the Main Stage, these themes became a setlist designed for impact: “Freak Show”, “P.I.G.”, “Compromised,” “Control,” “Behind the Mask of Justice,” and “Treachery.” For longtime fans, this was more than entertainment — it was a musical version of protest slogans shouted in unison.
Sur la scène Na Tummo, une phrase pouvant être traduite par « Dans l’obscurité », suggérant un ton plus intimiste et plus underground comparé à la scène principale, ces thèmes sont alors abordés dans une liste de chansons impactantes : “Freak Show”, “P.I.G.”, “Compromised,” “Control,” “Behind the Mask of Justice,” et “Treachery.” Pour les fans de longue date, ce fut plus que du divertissement, c’était une mise en musique des slogans de protestation criés à l’unisson.
Sonja Traussnig, bassiste du groupe bulgare d’hardcore Urban Grey, jouant sur la scène Na Tumno au Hills of Rock 2025 à Plovdiv, en Bulgarie. Ses cheveux fouettent l’air alors qu’elle est en pleine action : concentrée sur sa représentation, la basse vers l’avant. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
Un fan de musique hardcore, Redji, résume ainsi cette expérience comme « exprimant les problèmes du quotidien que l’on voit aux informations : des morts sur la route, un théâtre politique au parlement, des prix qui augmentent et, par-dessus tout, l’injustice qui flotte constamment dans l’air. »
Un jeune festivalier sautant le poing levé pendant le concert d’Urban Grey à Hills of Rock 2025, à Plovdiv, en Bulgarie. L’image en noir et blanc capture la ferveur de la foule de la scène Na Tъмno, avec des fans de metal et de hardcore vivant l’instant présent. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
L’injustice est telle qu’elle est devenue un sujet brûlant en Bulgarie, de manifestations contre la corruption à de la colère publique envers des condamnations légères pour des crimes violents. À Hills of Rock, la réponse de la foule (poings levés, voix s’unissant aux cris de Dobromir Ganchev dans son mégaphone) ont mis en lumière à quel point Urban Grey établit aisément un pont entre la musique et les messages forts.
Des fans appréciant le concert d’Urban Grey à Hills of Rock 2025, à Plovdiv, en Bulgarie. L’image en noir et blanc immortalise un homme avec une crête et une barbe, portant un t-shirt du groupe, son bras entourant une femme portant un haut avec des harnais et du maquillage prononcé. Tous deux sourient et chantent, montrant l’énergie et l’esprit de camaraderie régnant dans la communauté metal et hardcore. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
Pour le groupe, la connexion débute avec le son. Bebo pense que « le vrai art se fait quand un groupe suit ses propres idées », et explique que « les tendances modernes sont éphémères. Ce qui dure, c’est l’authenticité ». Les membres du groupe se voient plus comme des musiciens au style canalisant la rébellion naturellement plutôt que des acteurs politiques. Tout comme les groupes de death metal s’allient au gore, Urban Grey utilise le hardcore pour amplifier la résistance.
Des fans au concert d’Urban Grey sur la scène Na Tummo de Hills of Rock 2025 à Plovdiv, en Bulgarie, lèvent leur poing en l’air et crient en rythme avec la musique. L’image en noir et blanc immortalise l’intensité et la solidarité de la communauté hardcore et metal, avec des spectateurs de tous âges en immersion totale dans le moment. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
Their music has gathered a community that treats concerts like rallies. “Awareness of human values, and never giving up on your goals” is how Redji describes the ethos. The band agrees, urging younger musicians to first focus on rehearsals, then “say everything you think — experiment, be brave.”
Leur musique a rassemblé une communauté qui considère les concerts comme des ralliements. « Être sensibles aux valeurs humaines, et ne jamais abandonner ses objectifs », voilà comment Redji décrit sa philosophie. Le groupe partage cet avis, invitant les jeunes musiciens à se concentrer sur les répétitions dans un premier temps, puis « de dire tout ce que tu penses, d’expérimenter, d’être courageux.»
Dobromir Ganchev, chanteur du groupe bulgare d’hardcore Urban Grey, levant le poing pendant le concert du groupe sur la scène Na Tummo du festival Hills of Rock 2025 à Plovdiv, en Bulgarie. L’image en noir et blanc immortalise un moment intense et riche en émotions, le langage corporel et l’expression faciale du chanteur exprimant l’énergie brute du concert engagé politiquement du groupe. Photo par Diana Nikolova, utilisée avec permission.
Au Hills of Rock, cette philosophie a fait écho avec leur public le plus nombreux à ce jour. Pour Urban Grey, le son est la priorité, mais dans le climat actuel bulgare, le message est impossible à ignorer.
Voici une playlist de la musique d’Urban Grey ci-dessous, et si vous voulez découvrir de la musique éclectique venant des quatre coins du monde, rendez vous sur le compte Spotify de Global Voices.
Écrit par: Viewcom04
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