Député Célestin. L’abaissement, une idéologie pour les nouveaux collabos du système

L’abaissement, une idéologie pour les nouveaux collabos du système

Ces esclaves modernes adorent leurs chaînes ! Il fut un temps où la servitude volontaire était une exception honteuse, une tare individuelle que l’histoire, implacable, punissait sans appel. Mais aujourd’hui, en Haïti, elle est devenue une habitude répandue, un art de vivre, une idéologie si profondément ancrée que chacun, dans sa soif insatiable de pouvoir, s’y abandonne avec ferveur. Ces véritables collabos, disciples de la soumission, contre toute raison et toute dignité, persistent à défendre des dirigeants corrompus, serviles et criminels. À commencer par les fossoyeurs de notre nation : le Conseil de Protection des Truands (CPT). Ces illustres parasites du peuple, imposés par nos ennemis jurés, sont réunis sous l’acronyme magique du Core Group, dirigé par l’ambassade américaine.

Commençons par les dernières nouvelles

1- Emmanuel Vertilaire, la tactique politicienne bâtarde

Un fait récent, digne d’un grand moment de parodie politique, mérite toute notre attention. L’un des trois acteurs du scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC), représentant de la bande Pitit Dessalines, a tenu à préciser sans trembler qu’il n’avait pas participé au Conseil des ministres « J’approuve » du vendredi 28 février. Un détail, sans doute, puisqu’il admet dans le même souffle que cette gouvernance n’a rien apporté au peuple haïtien, ses intérêts étant, comme toujours, jetés aux oubliettes. Un éclair de lucidité tardif, mais touchant.

Du marronnage, quand on choisit la fuite plutôt que d’assumer ses responsabilités. N’est-ce pas là une opération de fine intelligence à l’haïtienne ? Le navire prend l’eau, et, comme à l’accoutumée, le rat le plus rusé remonte sur le pont.

Trou de mémoire, l’intelligent conseiller oublie aussi vite que sa troupe politique contrôle au moins le ministère de l’Agriculture, un secteur clé de la vie nationale, où rien ne bouge pour les masses paysannes. Un véritable repaire de parasites déguisés en révolutionnaires qui pillent sans vergogne les ressources nationales. Pendant que la terre meurt et que les paysans crient famine, ces vautours se repaissent du cadavre d’Haïti. Mais ce n’est pas tout. Le boss du conseiller est désormais accusé à cor et à cri de vendre aux enchères les permis d’exploitation d’anguilles, un commerce lié au trafic d’organes, deux mannes financières considérables.

2 – Les 9 mousquetaires : tous pour un, chacun pour soi

Le compte à rebours commence pour la presque dernière manche de la fameuse chaise musicale du 7 mars. Ce qui semblait d’abord être une simple bataille d’ego entre fripouilles se mue en un show d’une rare démesure. Une farce digne des plus grands tragédiens, à condition de ne pas y chercher de morale. Trois membres du Conseil de Protection des Truands (CPT), éclaboussés jusqu’aux oreilles par le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC), sont convoqués non pas pour justifier leurs actions, mais pour s’expliquer.

Devant qui, vous demandez-vous ? Devant la justice ? La Cour d’Appel de Port-au-Prince nous a déjà fait comprendre qu’il valait mieux ne pas les déranger, leur statut leur accordant visiblement ce genre d’immunité divine. Allons donc ! Devant le peuple haïtien ? Certainement pas ! Aucun autre rendez-vous ne semble prévu, si ce n’est celui de les livrer aux impitoyables gangs-milices.

Non, ces dignitaires sont convoqués dans la véritable officine où se règlent les affaires du pays : l’ambassade américaine. Ne vous faites aucune illusion, c’est là que les neuf Conseillers, de simples employés d’une multinationale très particulière, « Haïti sous tutelle » ainsi que les autres potentats du régime, y compris les puissants chefs de gangs-milices, viennent prendre leurs instructions, nous enfonçant dans le chaos.

Mais derrière cette convocation se joue un petit vaudeville de cour : une querelle fratricide entre le conseiller, grand architecte du fameux « budget de guerre » conçu pour engraisser les corrompus, et l’un des trois braqueurs de l’affaire BNC, à qui il avait jadis gracieusement cédé son trône. Amusant, n’est-ce pas ? Dans le monde des larcins comme dans celui de la mafia, certains finissent toujours par devenir trop encombrants, même quand la justice feint de ne pas les voir. Alors, on les convoque, on les sermonne, on les recadre, comme de simples valets pris en flagrant délit de chamaillerie, avides de s’arracher les restes du banquet.

Et pendant ce temps, en coulisses, l’ambassade américaine tire les ficelles. Les membres de ce Conseil jouent la carte de la servilité pour s’assurer les bonnes grâces du « Blanc ». Mais qu’ils se rassurent : dans ce jeu macabre, d’anciens serviteurs, aussi zélés qu’eux, ont tous fini par être jetés dans l’oubli, condamnés à l’exil, sanctionnés, emprisonnés, parfois tués avant d’être remplacés par une nouvelle génération d’esclaves volontaires.

Le CPT et son club de fidèles renégats

Quelle anomalie ! Un pays dont l’histoire a enfanté des héros de la bravoure voit aujourd’hui émerger une caste de serviteurs rampants. Il a fallu une dose phénoménale d’abaissement pour oser marcher dans les pas de ces esclaves d’hier qui, par flatteries et trahisons, soutenaient l’ordre colonial et retrouvèrent voués à la honte éternelle.

Aujourd’hui, le Conseil de Protection des Truands (CPT) et ses partisans collabos s’inscrivent fièrement dans cette lignée, comme les membres d’un club élitiste de l’infamie.

Trois catégories de complices

1- Les ignorants enthousiastes
Façonnés par des décennies de misère, de propagande et de résignation, ils croient aux promesses d’espoir d’un « proche » ou d’un conseiller du CPT, sans voir que leurs idoles sont des pantins manipulés.

2- Les lâches serviteurs
Ils savent tout mais se taisent, prêchant la « stabilité » alors que tout brûle.

3- Les criminels conscients
Les pires. Ils savent que le CPT n’est qu’un exécutant de l’agenda étranger, mais cela leur est égal. Ils monnayent la patrie pour quelques contrats et privilèges.

Pourquoi défendent-ils l’indéfendable ?

Parce que la servitude paie : postes, contrats fictifs, per diem, projets surfacturés. Mais l’histoire se souviendra.

L’heure de l’inévitable réveil

Quand le vent tournera, ils tenteront de se recycler en patriotes et révolutionnaires. Mais le peuple haïtien leur rappellera que toute trahison a un prix.

Grand Pré, 2 mars 2025
Hugue CÉLESTIN
Membre de :

• Federasyon Mouvman Demokratik Katye Moren (FEMODEK)
• Efò ak Solidarite pou Konstriksyon Altènativ Nasyonal Popilè (ESKANP)

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