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RADIO DROMAGE
<div>De l'Europe de l'Ouest à l'Afrique de l'Est : le parcours identitaire de Miski Osman et son impact</div>
Les vies et les histoires des diasporans somaliens à Mogadiscio et Nairobi.
Initialement publié le Global Voices en Français
Miski Osman et ses collègues. Photo de Miski Osman, utilisée avec permission.
Cette interview a été réalisée avec le soutien de la Bourse des médias de l’Union africaine et International Consulting Expertise (l’Expertise en Consultation Internationale), en partenariat avec l’Union européenne.
J’ai entrepris le plus incroyable des voyages au Caire, en Égypte, et à Nairobi, au Kenya, dans le cadre de la Bourse des médias de l’Union africaine (AUMF). Cette bourse, mise en œuvre par la Direction de l’Information et de la Communication de l’Union africaine [fr] et soutenue par l’Union européenne [fr], vise à changer les récits habituels sur l’Afrique.
La série d’interviews réalisée dans le cadre de ce projet vise à mettre en lumière des récits de la diaspora abordant les thèmes de la migration, de la culture, de la création artistique, de l’activisme communautaire et de la coopération internationale. C’était bien plus qu’une mission professionnelle ; ce fut une immersion profonde dans la vie et les histoires de membres de la diaspora somalienne dans deux villes riches en histoire et animées par une grande diversité culturelle.
La réalisation de ce voyage a été incroyablement collaborative : elle m’a plongé au cœur des communautés dont les voix sont rarement entendues — entrepreneurs, leaders communautaires, artistes et étudiants — chacun naviguant à sa manière les défis et les opportunités de la migration. Leurs témoignages reflétaient non seulement des tribulations et des victoires personnelles, mais aussi des thèmes beaucoup plus larges : les luttes identitaires et d’appartenance, là où la tradition rencontre la modernité.
La Bourse des médias de l’Union africaine (AUMF) souligne ainsi la nécessité de faire entendre les voix africaines dans les discours internationaux. Cela m’a fait prendre conscience du pouvoir de la narration comme moyen de comprendre l’impact de la migration sur les individus, les familles et la société dans son ensemble — non pas seulement en termes de chiffres et de questions politiques, mais en tant des expériences profondément humaines.
Miski Osman est Responsable de la gouvernance des projets pour le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) en Sierra Leone, un poste qu’elle occupe depuis janvier 2024. Auparavant, elle a travaillé pour le Gouvernement fédéral de Somalie et a vécu à Mogadiscio, la capitale somalienne, pendant quatre années qui ont changé sa vie. Née en Suède, élevée au Royaume-Uni et résidant actuellement à Nairobi, au Kenya, l’histoire de Miski témoigne une profonde identification à ses racines somaliennes tout en étant engagée à avoir un impact en Afrique de l’Est [fr]. Nous avons discuté de sa carrière, de ses impressions sur l’identité somalienne et de sa perception des opportunités uniques qu’offre l’Afrique de l’Est.
Mohamed Mohamud (MM) : Miski, votre parcours professionnel est assez intéressant. Qu’est-ce qui vous a amenée à Mogadiscio au départ ?
Miski Osman (MO) : Au début, je suis allée à Mogadiscio par simple curiosité. Je suis née en Suède et j’ai grandi au Royaume-Uni, et bien que mes parents me parlaient de la Somalie, je n’en avais jamais fait l’expérience moi-même. En 2015, j’ai décidé de m’y rendre pour deux semaines, mais quelque chose m’a captivée. Ces deux semaines se sont transformées en six mois, et j’ai fini par y vivre et y travailler pendant quatre ans. Je voulais faire plus qu’une simple visite — je voulais comprendre la culture, les défis et les opportunités, et y contribuer de manière significative.
MM : Quelles ont été vos premières impressions de Mogadiscio ?
MO : C’était déroutant au début. J’ai toujours cru savoir ce que signifiait être Somalienne, mais Mogadiscio a remis cette perception en question. La culture, le rythme de vie et même les interactions avec les gens étaient si différents de ce que j’avais connu en grandissant au Royaume-Uni. C’était un mélange d’admiration et d’adaptation. Y vivre n’était pas facile, mais c’était profondément enrichissant. Mon travail au sein du gouvernement fédéral de Somalie m’a impliquée dans des projets de gouvernance, de résilience et de sécurité à travers tout le pays. Cela m’a permis de comprendre de l’intérieur les complexités et la résilience des communautés somaliennes.
MM : Cela semble avoir été une expérience transformatrice. Comment le fait de vivre en Somalie a-t-il façonné votre compréhension de l’identité somalienne ?
MO : Vivre en Somalie m’a vraiment rendue humble. J’ai aussi réalisé à quel point l’identité somalienne est diverse et complexe. Ayant grandi en Occident, je pensais qu’être Somalienne se résumait à la langue, à la religion et peut-être aux traditions culturelles. Mais en vivant en Somalie, j’ai découvert que l’histoire, la géographie et même la politique façonnent l’expérience somalienne. Cela m’a fait apprécier la force et la capacité d’adaptation des Somaliens, tant en Somalie que dans la diaspora.
MM : Après quatre ans à Mogadiscio, vous avez déménagé à Nairobi. Quelle était la raison de ce déménagement ?
MO : En 2020, j’étais prête pour un nouveau type de défi. Nairobi offrait un rythme de vie différent et l’opportunité de travailler à l’échelle régionale — la ville est une plaque tournante pour les organisations internationales, et c’est là que j’ai opéré la transition vers mon travail actuel avec les Nations Unies (ONU). Sur le plan personnel, Nairobi m’a également offert un autre type d’équilibre. La vie y est moins intense qu’à Mogadiscio. La communauté somalienne de Nairobi est florissante, et la ville elle-même est dynamique et cosmopolite. C’est un endroit merveilleux pour poursuivre mon parcours.
MM : Comment compareriez-vous la vie à Nairobi à celle au Royaume-Uni ?
MO : C’est complètement différent. Au Royaume-Uni, tout va très vite, c’est structuré, mais aussi stressant. Nairobi, comme la plupart des pays d’Afrique de l’Est, est plus détendue. Les gens ici vivent l’instant présent, et il y a un sentiment d’opportunité qu’on ne trouve pas toujours au Royaume-Uni. Par exemple, j’ai pu investir dans différents secteurs, des choses qui me semblaient hors de portée au Royaume-Uni. Au Kenya et en Somalie, les barrières à l’entrée pour les affaires et l’investissement sont plus faibles, et les opportunités sont immenses.
MM : Vous avez mentionné avoir investi dans l’immobilier et le pétrole. Qu’est-ce qui a motivé ces initiatives ?
MO : J’ai toujours aimé l’idée d’explorer d’autres opportunités en dehors de ma carrière principale. L’Afrique de l’Est a un environnement commercial dynamique, et je voulais en profiter. L’immobilier, en particulier, a été une aventure fascinante. Le marché immobilier de Nairobi connaît une croissance très rapide, et c’est gratifiant d’investir dans quelque chose qui est à la fois financièrement rentable et lié à la région que je considère comme mon foyer.
MM : Quelle a été votre perception de la diaspora somalienne au Kenya ?
MO : La diaspora somalienne au Kenya est remarquable. Ses membres se sont fait une place importante dans l’économie, de l’immobilier au commerce et même à la politique. Il y a un fort sentiment de communauté ici, mais c’est aussi une communauté moderne et tournée vers l’avenir. C’est vraiment motivant de voir comment les Somaliens du Kenya ont réussi à rester ancrés dans leur culture tout en prospérant dans un environnement compétitif.
MM : En repensant à votre parcours jusqu’à présent, quelle est la plus grande leçon que vous ayez apprise ?
MO : La plus grande leçon a été celle de l’adaptabilité. Que ce soit en trouvant mes marques à Mogadiscio ou en m’adaptant à Nairobi, j’ai appris que la résilience va de pair avec l’ouverture d’esprit. J’ai aussi réellement compris l’importance de la représentation et de la contribution à sa communauté. Mes expériences m’ont clairement montré qu’être Somalienne, ce n’est pas seulement une question d’héritage, mais c’est aussi participer à la construction de l’avenir de notre peuple, où que l’on se trouve dans le monde.
MM : Et pour l’avenir, quels sont vos projets ?
MO : Pour l’instant, je me concentre sur mon travail avec l’ONU, en particulier dans les domaines de la gouvernance et de la résilience. Je souhaite également continuer à explorer des moyens d’investir en Afrique de l’Est et de contribuer à la communauté somalienne. Il y a tellement de potentiel ici, et j’ai hâte de voir où ce voyage m’en mènera.
Écrit par: Viewcom04
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