Kenya : L’EACC traque les responsables corrompus, un ex-DCIO sous les verrous
L’Agence d’Éthique et de Lutte contre la Corruption (EACC) a procédé, mardi soir, à l’arrestation de l’ancien responsable des enquêtes criminelles du district de Likoni, Charles Onyango KA’galo, sur des accusations de corruption.
Selon le porte-parole de l’EACC, Eric Ngumbi, KA’galo a été interpellé à son domicile familial situé à Oyugis, dans le comté de Homa Bay. Il devrait être présenté ce mercredi matin devant le tribunal anti-corruption de Mombasa pour répondre aux charges liées à des malversations présumées durant son mandat.
Après son arrestation, il a été placé en détention au poste de police de Port en attendant sa comparution. Cette interpellation intervient quelques jours seulement après que le président de l’EACC, David Oginde, a dénoncé l’ampleur de la corruption au sein des principales institutions gouvernementales.
Le 28 janvier dernier, Oginde a notamment cité le Service National de la Police (NPS) et l’Autorité Nationale des Transports et de la Sécurité (NTSA) comme étant parmi les entités les plus corrompues du pays, selon un récent rapport.
Ce rapport révèle également que les pratiques corruptives ne se limitent pas aux fonctionnaires eux-mêmes, mais impliquent aussi leurs proches. « Nous avons constaté une tendance croissante où des agents publics recrutent des membres de leur famille – enfants, conjoints, proches – pour servir de prête-noms dans le détournement de fonds publics », a déclaré Oginde.
Face à la montée en flèche de la corruption, l’EACC a annoncé une nouvelle stratégie consistant à intégrer ses agents directement au sein des institutions gouvernementales afin de surveiller les pratiques administratives et détecter les irrégularités en temps réel.
« Nous allons déployer nos enquêteurs dans ces institutions afin d’évaluer les processus de prestation des services publics et d’identifier les actes de corruption. Par exemple, nous voulons observer ce qui se passe lorsqu’une personne tente de payer pour obtenir une licence », a expliqué le directeur général de l’EACC, Abdi Mohamud.
Ce n’est pas la première fois que des agents des forces de l’ordre sont impliqués dans des scandales de corruption. Le 25 janvier dernier, un sergent rattaché à la Direction des Enquêtes Criminelles (DCI) a été arrêté pour avoir sollicité un pot-de-vin de 20 000 Ksh afin d’influencer l’issue d’une affaire. Cet agent a été appréhendé par l’EACC près de sept ans après avoir prétendument commis cette infraction.
Le Kenya continue de faire face à une corruption endémique, comme en témoigne le dernier rapport de Transparency International, qui classe le pays au 126e rang sur 180 dans l’indice mondial de perception de la corruption. Ce rapport souligne que de nombreux citoyens, notamment en milieu urbain, versent régulièrement de petits pots-de-vin – allant de 50 à 200 Ksh – pour accéder aux services administratifs.
L’EACC a réaffirmé son engagement à lutter contre la corruption et à poursuivre en justice toutes les personnes impliquées dans des affaires de détournement, quelle que soit leur position au sein de l’État.
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