Correspondance : l’ANNIH dresse le constat d’échec du CPT et appelle à sa démission

Objet : Préoccupation par rapport à votre bilan / Constat d’échec 

 L’Association nationale des normaliens indépendants d’Haiti (ANNIH) se dit très préoccupée par le piètre bilan que vous accouchez jusque-là depuis votre installation au pouvoir, qui remonte notamment au mois d’’Avril 2024. Choisi dans un contexte d’instabilité institutionnelle engendrée d’une part par des groupes armés qui se substituent aux autorités de l’État et d’autre part  par un vide constitutionnel sans précédent, le CPT malgré les velléités de rupture que ses membres affichent lors de sa prise de fonction, un an après, est incapable de combler les attentes de la population souffrante. De telles perspectives laissant l’avenir des uns et des autres sur un chemin piegeux dont l’issue est prévisible.   Aussi ce refus volontaire pour vous de passer de la parole à l’acte se traduit-il par plusieurs marqueurs :

En dépit du fait que vous avez  fait la promesse de restaurer l’ordre, la paix et la sécurité dans le pays, en mettant hors d’état de nuire les bandes armées, le constat est plus qu’accablant car les chiffres font état de 1.500 000  déplacés ( Humains Right, 2025)  alors que les malfrats continuent d’étendre outrancièrement leur territoire  et ce, sous le regard passif  et parfois complice des forces répressives regroupant la Police nationale  haïtienne et la Force Multinationale dirigée par le Kenya. 

Accusant un manque de leadership criant, le Conseil présidentiel de transition dont vous êtes les membres, ne se sont pas dotés d’aucune feuille de route conséquente occasionnant dans la plupart des cas des désaccords internes significatifs de nature à discredibiliser davantage votre avenir à la tête de l’État, la première République noire au monde. De là nait l’impossibilité d’assurer le jeu démocratique qui devrait passer par la réalisation des élections, condition sine quanon du renouvellement du personnel politique et du retour à l’ordre constitutionnel.

Cette absence de projets, de reformes et transformations structurelles se décline en une politique de prédation, de pillage des dernières ressources de l’Etat si l’on se réfère non seulement au train de vie de ceux et de celles à qui est dévolu le pouvoir de décider du destin de la nation mais également en pensant aux différents scandales de coruption qui polluent l’administration publique sans qu’il y ait vraiment de véritables procès de reddition des comptes. Donc ces postures rentrent bien moins dans des logiques progressistes visant l’intérêt commun   que dans des dynamiques d’enrichissement personnel.     

Aussi, toutes les forces vives de la nation telles que la société civile réelle, les organisations proches de la population, les regroupements de jeunes progressistes sont tous écartés du processus de reconstitution de la dignité de l’autorité de l’état qui devient le pion par excellence du schéma géopolitique institué par l’international communautaire dans leur volonté d’élargir le champ d’action de l’impérialisme occidental dans sa version européenne et américaine. 

Il s’ensuit que vous ne bénéficiez plus d’une once de soutien de la population haïtienne vivant tant en Haiti qu’à l’étranger quand nous savons que les manifestations de colère et de frustration vont en grandissant dans la mesure les espoirs sont loin d’être assouvis, aucun chantier d’intérêt général n’est abordé au cours de cette présidence tournante. Ce qui concourt à légitimer le constat d’échec fait par plus d’un.

Pour autant que l’on puisse dire, vos manœuvres politiciennes   dépourvues bien sûr de toute intelligence et de préoccupation communes, accroit la situation de dépendance économique et politique du pays vis à vis de étrangers qui ne jure que par ses intérêts ponctuels, immédiats, et qui pour se donner bonne conscience, multiplie les interventions et missions, mais qui au final, ne font qu’envenimer la plaie à bien considérer le niveau de pourrissement de la crise actuelle.

Donc il va sans dire, qu’après une année de gouvernance, votre gouvernement souffre cruellement d’efficacité, de résultat, de confiance et n’arrive pas à rétablir la stabilité tant souhaitée par la population. Devant cet état de fait, l’Association Nationale des Normaliens Indépendants d’Haïti, à moins de 08 mois du 07 février 2026, vous appelle à tirer les conclusions de votre échec.

Suivent les signatures : 

Ferdy Richard, coordonnateur général

Jackson Germain, secrétaire général

Dieucibon Pierre-Noël, secrétaire adjoint

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