Claude Joseph (PHTK2/3), un opposant de façade face à la responsabilité partagée de l’insécurité : l’ambiguïté de son positionnement politique

par Guyno DUVERNE

Ce samedi 1er mars 2025, Claude Joseph, ancien Premier ministre de facto et actuel leader du parti Les Engagés pour le Développement (EDE), a participé à une manifestation , laisse-t-il entendre, contre l’insécurité grandissante en Haïti. Si cette mobilisation visait à dénoncer l’inaction du gouvernement face aux violences, sa présence soulève une série de questionnements.

Comment un responsable politique dont le parti est représenté au sein du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT), – à travers un accord jamais publié dans Le Moniteur – et du gouvernement peut-il à la fois s’ériger en opposant ? Cette posture apparaît d’autant plus paradoxale que Claude Joseph, nèg lajan paspò a et l’homme du referendum-bidon de 2021 à côté de Mathias Pierre, appartient à un système qu’il critique désormais ouvertement. Bluf!

L’incohérence de sa démarche devient encore plus évidente lorsqu’on examine le rôle de son parti dans l’actuelle administration. En effet, EDE a récemment déposé un document devant la CARICOM, dénonçant l’infiltration de réseaux criminels au sein de l’État, notamment à travers une « Coalition criminelle Viv Ansanm ». Dès lors, une contradiction majeure surgit : comment un leader politique qui alerte sur la présence du crime organisé dans les institutions peut-il prétendre lutter contre l’insécurité tout en étant lui-même impliqué dans la gouvernance actuelle ? Ce double discours interroge sur la sincérité de ses intentions et révèle un opportunisme politique de plus en plus manifeste.

Plutôt qu’une protestation authentique contre l’insécurité, cette manifestation apparait relever d’un calcul stratégique visant à repositionner Claude Joseph, embourbé jusqu’au coup depuis le premier territoire-perdu de Martissant, sur l’échiquier politique en capitalisant sur l’indignation populaire. Pourtant, en tant qu’ancien Premier ministre et membre d’un parti « influent » au sein du gouvernement, il dispose de leviers d’action concrets pour contribuer à la gestion de la crise sécuritaire. En dénonçant l’inaction de l’État tout en y occupant une place de pouvoir et acteur de premier plan avec l’international, il tente avant tout de masquer les contradictions internes de son propre camp et sa part de responsabilité directe dans la situation actuelle. Cette posture ambiguë accentue la confusion dans l’opinion publique et relève d’une stratégie purement électoraliste.

Ainsi, la participation de Claude Joseph à cette manifestation de ce samedi relève davantage d’un simulacre d’opposition que d’une véritable prise de position contre l’insécurité. En tant que membre du gouvernement, il devrait exercer une pression réelle sur ses alliés au sein du CPT pour engager des mesures concrètes face à la montée de la violence, plutôt que de se contenter d’une mise en scène médiatique. Son attitude de la politique du beurre et d el’argent du beurre, démontre, une fois de plus, l’inauthenticité d’une classe politique haïtienne qui, au lieu de chercher des solutions durables, exploite la détresse du peuple à des fins personnelles. Si Dr Joseph, un pêcheur en eau trouble, aspire véritablement à résoudre la crise sécuritaire, il lui revient d’assumer ses responsabilités et d’exiger des comptes de ses partenaires au pouvoir, au lieu de se livrer à une opposition factice dans la rue, car les « territoires perdus », ont vu le jour sous son administration.

Guyno DUVERNE
duverneguyno@gmail.com

The post Claude Joseph (PHTK2/3), un opposant de façade face à la responsabilité partagée de l’insécurité : l’ambiguïté de son positionnement politique first appeared on Rezo Nòdwès.