Mardi 6 août 2024, Kamala Harris et son nouveau colistier ont tenu leur premier meeting en Pennsylvanie, un État-clé. La vice-présidente avait annoncé seulement quelques heures auparavant avoir choisi Tim Walz comme partenaire dans sa course pour la Maison Blanche.
Ce premier meeting a été l’occasion de faire connaître Tim Walz, le colistier choisi par Kamala Harris. Elle l’a officiellement présenté sous les applaudissements de la foule, dans un discours consacré en grande partie à la vie et la carrière de son partenaire politique, dont elle met particulièrement en avant le profil « Monsieur tout le monde » : « C’est un mari, un papa. Pour ses anciens élèves de lycée, il est Monsieur Walz. C’est un patriote, un enfant des grandes plaines du Nebraska qui a grandi dans une ferme. » Si Tim Walz reste un inconnu pour une grande majorité d’Américains, il n’en est pas moins apparu très à l’aise. Fidèle à son franc-parler, il n’a pas hésité à attaquer le camp adverse : « Donald Trump ne se bat pas pour vous ou votre famille, a dénoncé le gouverneur du Minnesota. Il n’a jamais eu à s’asseoir, comme je l’ai fait, à la table de la cuisine en se demandant comment payer les factures. Il s’est assis dans son club de Mar-a-Lago en se demandant comment faire baisser les impôts pour ses amis fortunés. Je dois vous le dire, ces gens font peur et oui, ils sont super bizarres ». Un reportage de notre correspondante sur place Loubna Anaki.
« Tim Walz sera un bon messager »
Pour Christopher J. Devine, professeur de Sciences politiques à l’Université de Dayton aux États-Unis, le CV de Tim Walz dominait nettement celui des cinq autres candidats pressentis. « Comme plusieurs d’entre eux, il est gouverneur. Mais il est le seul à avoir aussi servi au Congrès, où il était un membre éminent de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des Représentants. Il a aussi occupé un poste dans l’administration fédérale, en politique étrangère de surcroît. En plus de cela, c’est un vétéran de l’armée », résume l’auteur du livre « Do Running Mates Matter? The Influence of Vice Presidential Candidates in Presidential Elections » [«À quoi sert un colistier ? L’influence des candidats à la vice-présidence», livre non traduit en français]. Or, dans le choix d’un colistier, « le plus important vraiment, c’est qu’il soit qualifié (…). Si c’est un bon choix, cela les incitera à voter pour le candidat », résume le spécialiste, citant l’exemple raté de feu John McCain [candidat républicain mort en 2018] qui a fait le mauvais choix en 2008 avec Sarah Palin. Jusque-là, le gouverneur Josh Shapiro de Pennsylvanie était l’ultra-favori. Présenté comme un «centriste», à la tête du plus important État-pivot, il aurait eu l’avantage de rassembler un électorat plus large, selon les experts. Mais l’aile la plus à gauche du parti en a fait son épouvantail. Avec Tim Walz, Kamala Harris s’assure aussi un très bon communiquant. « Je pense qu’il sera un bon messager pour cette campagne et qu’il va aider la candidate à atteindre des populations dans les zones rurales d’où il est issu et qui ne sont pas aussi réceptives a priori aux messages que Kamala Harris porte jusqu’ici », résume Christopher J. Devine.
Après la Pennsylvanie, Kamala Harris et Tim Walz vont à présent sillonner six autres États-clés, à commencer par le Wisconsin, dès jeudi 8 août 2024.
En Haïti, des conditions de vie désastreuses dans les prisons
Un pénitencier national hors d’état depuis l’assaut spectaculaire des gangs, une prison en plein territoire des groupes armés à Carrefour. Partout en Haïti, des prisons surpeuplées, délabrées. Comme l’ont rappelé des photos chocs au début du mois de juillet 2024, à Petit-Goâve, la faim et les maladies sont devenues le lot quotidien de nombreux détenus. La promiscuité, y compris pour des détenus mineurs, accable plusieurs centres pénitentiaires. Un audit a été demandé par les nouvelles autorités, mais plusieurs organisations haïtiennes des droits de l’homme, réclament de répondre à l’urgence : l’amélioration immédiate des conditions de détention. Dans le dossier du jour, Aabla Jounaïdi a contacté deux d’entre elles pour dresser un état des lieux.
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Venezuela : l’armée refuse l’invitation de l’opposition
Au Venezuela, le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia a refusé de se rendre au Tribunal suprême où il était convoqué mercredi 7 août 2024 pour une audience dans le cadre de la réélection contestée de Nicolas Maduro. L’appel au ralliement lancé le 6 août par la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado à l’attention de l’armée n’a pas eu l’écho espéré. Les forces armées l’ont qualifié de « désespéré et séditieux », et ont renouvelé leur soutien à Nicolas Maduro. Mais l’opposition ne baisse pas les bras pour autant. Maria Corina Machado a publié un long message vocal sur son compte X. « Elle demande union et fermeté », écrit le média Tal Cual, qui relaye le message de la leader de l’opposition : « Le gouvernement cherche à nous intimider, pour que nous ne puissions pas communiquer, car isolés, nous serions beaucoup plus faibles. Mais ça ne marchera pas. » Tal Cual note le hasard de la temporalité : ce message a été diffusé sur les réseaux sociaux un jour après que Nicolas Maduro a annoncé rompre les relations avec Whatsapp et d’autres plateformes, en prétextant qu’elles constituaient une menace pour le Venezuela.
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Un moment d’histoire a eu lieu à l’Arena Champ de Mars à Paris mardi 6 août 2024. Le Cubain Mijain Lopez Nunez est devenu le premier sportif à remporter cinq titres consécutifs dans la même épreuve en autant d’olympiades. Il dépasse ainsi les quatre sacres de Carl Lewis à la longueur ou de la nageuse Katie Ledecky sur le 800 mètres nage libre. La récompense d’une longévité pour ce géant de la lutte gréco-romaine, vainqueur en finale pour sa dernière danse dans la catégorie des plus de 130 kg. « Tu passes par les blessures, l’éloignement de ta famille, a confié le champion à RFI. Mais je pense qu’il y a toujours un avenir pour ceux qui cherchent à léguer un héritage et c’est ce que j’ai fait dans les sports de combat et dans le sport au niveau mondial. Je suis heureux d’avoir obtenu ces médailles et d’être Cubain. » Un reportage de Babacar Diarra.
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Journal de la 1ère
220 millions d’euros : c’est la somme qu’il faudra débourser pour que tous les Guadeloupéens aient de l’eau au robinet.
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