Le président vénézuélien, dont la réélection est contestée dans tout le pays, a initié une campagne de délation visant ceux qui ont commis des « violences » lors des manifestations qui ont suivi sa réélection le 28 juillet 2024.
L’opposition continue d’appeler les Vénézuéliens à faire entendre leur colère pour éjecter Nicolas Maduro du pouvoir. Le candidat opposant Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle, a refusé de se rendre à la convocation de la Cour suprême, mercredi 7 août 2024, dans le cadre d’une procédure lancée par Nicolas Maduro pour faire « valider » sa réélection contestée. « Si je me rendais au Tribunal Suprême de Justice je serais complétement vulnérable », a déclaré Edmundo Gonzalez Urrutia pour justifier son absence à la convocation de la plus haute instance judiciaire vénézuélienne, qui se charge actuellement de contrôler le processus électoral du 28 juillet. « Je risquerais non seulement ma liberté mais également la volonté du peuple vénézuélien », a ajouté l’ex-candidat dans une lettre publiée sur le réseau social X. Ce sont donc les représentants des partis qui ont porté la candidature d’Edmundo Gonzalez Urrutia à la présidentielle, qui se sont rendus à la Cour suprême. « Nous avons dit à la chambre électorale que nous n’avions pas compris la raison de notre présence. Car la seule institution autorisée à mener un processus électoral, à totaliser les votes et à proclamer des résultats c’est le Conseil national électoral », a confié l’un de ces représentants, José Simon Calzadilla, à Alice Campaignolle, notre correspondante sur place.
Le SNTP, le syndicat national des travailleurs de presse au Venezuela, dénonce sur ses réseaux sociaux l’usage illégal et arbitraire de lois antiterroristes contre des journalistes et des photoreporters arrêtés pendant les manifestations qui ont suivi l’élection présidentielle du 26 juillet 2024. Le média Tal Cual relaie une vidéo postée sur le réseau social X par le syndicat. Sur la vidéo, la photoreporter vénézuélienne Deisy Pegna est en chemin vers le tribunal pour être jugée pour crimes de haine. « Elle est injustement détenue depuis le 2 août dernier », rappelle Tal Cual. Et elle n’est pas la seule. Un autre journal vénézuélien, El Carabobeño, cite le nom de trois autres journalistes, accusés de terrorisme. Dans chacun des cas, « l’intervention d’une défense privée a été interdite », précise le journal.
Selon l’Institut de la presse vénézuélienne, cité par Tal Cual, entre le 29 juillet, lendemain de l’élection, et le 4 août 2024, 79 violations de la liberté de la presse ont été enregistrées dans la couverture des manifestations.
Un nouveau chef prend la tête des forces armées d’Haïti
Il s’appelle Derby Guerrier, et mercredi 7 août 2024, il a été nommé commandant en chef des forces armées d’Haïti par le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement. « C’est la deuxième décision importante que l’armée prend en moins d’un mois, note Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, en ligne pour RFI depuis Port-au-Prince. La première a été le lancement d’une nouvelle campagne de recrutement pour renforcer les effectifs des forces armées d’Haïti. » Cette nomination intervient alors que l’association Initiative de la société civile constate que la situation sécuritaire dans le pays n’évolue toujours pas dans le bon sens. « Tout le monde se dit préoccupé par la situation, mais quand la parole est portée par l’Initiative de la société civile, une association tranquille, modérée, conservatrice, qui n’est pas réputée pour attaquer les autorités, cela revêt un poids bien plus important », assure Frantz Duval. « Le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre Garry Conille ont changé tout l’appareil sécuritaire : le commandant de l’armée, le directeur général de la police, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Justice… Tout a été changé ces dernières semaines, maintenant il faut des résultats. Sauf que les effectifs sont toujours très faibles, les moyens sont limités, il n’y a toujours pas de renseignement, il n’y a pas beaucoup d’engagement, pas de financement. Les policiers kenyans [déployés dans le cadre de la mission onusienne de soutien à la sécurité en Haïti, NDLR] sont encore en nombre limité et ne disposent pas d’équipement, tous comme les policiers haïtiens d’ailleurs », rappelle le rédacteur en chef du Nouvelliste.
Un réseau de passeurs VIP démantelé au Panama
« Le chemin vers les États-Unis n’est pas le même pour tous les migrants », écrit le journal Panama America. La route vers le rêve américain a bel et bien des tickets VIP, « généralement utilisés par des migrants non originaires des Amériques, souvent même d’origine asiatique », précise le journal. Ils sont prêts à payer cher pour traverser la dangereuse jungle du Darien, qui fait frontière entre la Colombie et le Panama, et les organisations de passeurs en profitent. Contre des tarifs pouvant aller jusqu’à 8 000 dollars par personne, elles proposent des packs VIP : une route plus sûre et un trajet plus confortable, avec des pirogues, des chevaux et des 4×4… tandis que sur l’autre chemin, « dix personnes sont mortes il y a quelques jours en tentant de traverser à pied », rappelle Panama America.
Ce business VIP très lucratif fait l’objet d’une enquête depuis plus d’un an. Treize personnes ont été arrêtées et selon les autorités panaméennes, elles seraient en lien avec le clan del Golfo, le groupe criminel colombien spécialiste du business des passeurs dans cette région.
Au Brésil, les restaurants de la solidarité
En plein centre de Rio de Janeiro, un restaurant vend des repas le midi pour financer des repas offerts aux sans-abris le soir. Avec un menu à 9 euros, qui comprend entrée, plat, dessert et jus, le Refettorio Gastromotiva incarne une démarche sociale, solidaire, mais aussi anti-gaspillage. Chaque jour, un chef différent est invité, et l’idée est un succès. « Il y a une vraie créativité, et ça nous donne envie de revenir, juste par curiosité ! s’enthousiasme Laisa, 27 ans. Je me dis : allez, aujourd’hui j’y vais… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir manger, qu’est-ce qu’ils ont inventé aujourd’hui ? » Cette créativité est avant tout due à des contraintes matérielles : les cuisiniers ont rarement l’occasion de choisir leurs ingrédients, qui viennent à 70% de dons. « J’ai déjà reçu 200 kilos de tomates. Elles étaient dans un état où j’étais obligé de les utiliser le même jour ou au maximum le lendemain, se souvient Rodrigo Sardinha, chef officiel du Refettorio Gastromotiva. Et donc même si le menu était déjà prévu, j’ai dû tout reformuler pour utiliser la tomate en salade, en sauce. On a même déjà fait des glaces à la tomate, des confitures… C’est la magie de cet endroit. » Le projet accueille chaque soir 72 personnes et distribue aussi 30 paniers repas. Mais selon le chef Rodrigo Sardinha, si un deuxième, ou un troisième service étaient mis en place, ils seraient tout aussi pleins. Un dossier de notre correspondante au Brésil, Sarah Cozzolino.
Le journal de la 1ère
En Martinique, le Groupement d’Intérêt Public « anti-algues sargasses » est désormais opérationnel.
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