Au Mexique, Claudia Sheinbaum a été largement élue ce dimanche (2 juin 2024), avec 58 à 60% des voix selon les premiers résultats partiels. Sa concurrente, l’ex-sénatrice de centre-droit Xochitl Galvez, a reconnu dans la nuit sa défaite. Portée par la popularité du président sortant, Claudia Sheinbaum devient la première femme à présider le pays.
La fête a duré jusque tard dans la nuit, la candidate de gauche est venue saluer la foule, insistant sur le fait qu’après 200 ans de République, elle allait devenir la première femme présidente du Mexique. Claudi Sheinbaum est revenue sur son programme, et a promis à nouveau un gouvernement de la continuité, rapporte la correspondante de RFI Gwendolina Duval : « ce sera un gouvernement de l’austérité, de la discipline financière et fiscale, et avec l’autonomie de la Banque centrale du Mexique ».
Hélène Combes, directrice de recherches au CNRS, en ce moment au Mexique, rappelle qu’il y avait environ 50 000 homicides par an au Mexique, entre insécurité ordinaire, présence des cartels et afflux d’armes venant illégalement des États-Unis. Un défi qui dépasse donc largement l’échelle nationale. « Ce que propose Claudia Sheinbaum, qui avait amélioré les conditions de sécurité de manière très nette à Mexico (lorsqu’elle était maire), c’est réduire le taux d’impunité qui est très élevé, lié à des problèmes d’organisation du pouvoir judiciaire et à des méthodes d’enquête », explique Hélène Combes, qui parle de « tâche absolument titanesque ».
Le défi va aussi être sur le front des politiques sociales : « il y a eu des améliorations pendant la période de Lopez Obrador, la pauvreté a diminué de manière significative mais on partait de très loin ». Le Mexique n’est pas un pays pauvre, c’est un pays inégalitaire, insiste la chercheuse.
La presse mexicaine revient sur les différents dossiers qui attendent la présidente. Un éditorialiste de La Razon explique qu’il aurait aimé se réveiller, après avoir voté ce dimanche (2 juin 2024), dans un pays sans corruption, où le système de santé est le même qu’au Danemark, où l’on peut sortir sans danger dans les rues, où les milliers de disparus ont été retrouvés, où la pauvreté a été éradiquée et où les impôts sont bien utilisés : « Malheureusement, ce n’est pas le cas ». « En plus de participer aux élections », écrit le journaliste, « nous devons travailler chaque jour pour faire avancer notre pays. Nous avons voté, l’autre partie du travail consiste à exiger des résultats de la part de ceux qui ont été élus. » Et peut-être aussi de travailler ensemble : si dans Milenio, on se félicite que « le vote d’hier ne laisse planer aucun doute sur la légitimité de l’ancienne cheffe de gouvernement à gouverner », et on souligne la faiblesse des partis d’opposition révélée, selon l’éditorialiste, par ces élections, dans El Universal, un soutien de la nouvelle présidente, le sénateur Ricardo Monreal Avila, semble tendre la main à « tous ceux qui veulent un Mexique meilleur » : « nous ne devons pas laisser de côté ceux qui ne partagent pas notre vision – ces voix ne seront pas ignorées (…) notre mouvement est pleinement engagé pour la démocratie, la pluralité et l’intégration de toutes les forces de notre pays ».
Enfin, Claudia Sheinbaum a aussi beaucoup parlé des femmes ce dimanche. Hélène Combes parle d’un « engagement réel de la classe politique mexicaine », et d’une « féminisation profonde de la société mexicaine depuis une trentaine d’années, à tous les niveaux » – le pays est un des pays les plus féminisés au monde au niveau du personnel législatif. Son féminisme est donc à remettre dans un contexte plus global « d’étapes qui ont déjà été gagnées dans l’espace politique au Mexique ». Le féminisme de la nouvelle présidente est aussi très ancré, explique la chercheuse, dans ce qu’on appelle en Amérique latine le « féminisme populaire », qui s’intéresse aux femmes des milieux populaires, « et qui peut être un peu différent des attentes que peuvent avoir les classes moyennes en termes de remises en cause de la société patriarcale ».
Les démêlés judiciaires de Donald Trump et Hunter Biden
Aux États-Unis, Donald Trump avertit qu’une peine de prison pourrait être « un point de rupture » pour ses soutiens.Dans l’interview que l’ancien président a accordée à Fox News diffusée ce dimanche (2 juin), il a aussi répété que pour lui le verdict dans l’affaire Stormy Daniels est « le résultat d’une justice utilisée contre lui comme une arme et que son équipe compte faire appel », écrit Politico. Le candidat à la présidentielle a ajouté que le procès a été « très dur » pour sa famille, particulièrement pour sa femme.
Du côté de la famille Biden, le procès du fils du président commence ce lundi (3 juin 2024).Hunter Biden est accusé, rappelle le Washington Post, d’avoir menti lors de l’obtention d’une arme et de posséder illégalement ladite arme. Hunter Biden « n’est pas une figure politique, et les accusations qui le visent n’ont rien à voir avec son père, mais », souligne le quotidien, « c’est quand même un moment extraordinaire : il est jugé alors que le président Biden vit les tourments de sa campagne de réélection ». Et, souligne le Washington Post, « le procès menace de révéler certains des moments les plus douloureux et tumultueux de la famille Biden dans un procès public ». Politico note de son côté que les deux juges qui s’occupent des procès de Hunter Biden (car il y en aura un autre au mois de septembre 2024, pour fraude fiscale) « ont beaucoup de choses en commun », entre autres, ils ont été tous les deux nommés par Donald Trump. Un éditorialiste du New York Times estime qu’Hunter Biden « ferait mieux de plaider coupable. Rapidement. : un procès embarrassant qu’il a de bonnes chances de perdre ne ferait qu’aggraver la situation ».
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Le Journal de La 1ère
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