Un invité de marque ce jeudi à Port-au-Prince : Antony Blinken, le patron de la diplomatie américaine. Au menu de ce déplacement d’une journée : politique et sécurité, mais pas d’annonce concrète.
Vincent Souriau revient sur cette visite d’Antony Blinken en Haïti. Le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu avec le Premier ministre, Garry Conille ; également avec le patron du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils, avec qui il a parlé des élections : dans quelles conditions les organiser, comment respecter le calendrier. Antony Blinken a aussi reçu à l’ambassade des États-Unis neuf responsables d’organisations politiques, manière, écrit Le Nouvelliste, « de se faire lui-même une idée du processus de transition ».
Antony Blinken est aussi venu dire à Port-au-Prince que les États-Unis ne pouvaient plus porter seuls la MMAS, la Mission multinationale d’assistance à la sécurité : « Il nous faut plus de financement, il nous faut plus de personnel pour maintenir et réaliser les objectifs que nous avons fixés à cette mission. L’Assemblée générale des Nations unies va se tenir dans quelques semaines et j’ai l’intention d’y organiser une réunion ministérielle pour encourager les contributions. » Pour autant, il n’a pas parlé de transformer la MMAS en mission officielle des Nations unies, même si l’idée fait son chemin. D’après le chercheur Diego Da Rin, de l’International Crisis Group, l’idée ne serait pas tellement de lancer tout de suite un changement de statut, mais de faire comprendre aux partenaires des États-Unis que Washington ne va pas éternellement rester aux avant-postes de la lutte contre les gangs.
135 prisonniers politiques libérés au Nicaragua
Sitôt sortis de leurs geôles, les 135 prisonniers politiques sont partis pour le Guatemala voisin. La Prensa parle d’« un jour de grande joie pour le Nicaragua démocratique et pour l’opposition en général », mais note quand même que les prisonniers « n’ont pas été complètement libérés, car ils ont été bannis, et le bannissement reste une prison, si ce n’est physique émotionnelle ». L’opération a été négociée – et annoncée – par les États-Unis. Confidencial remarque d’ailleurs que pour ce qui est du gouvernement du Nicaragua, il « reste silencieux sur le nouveau bannissement » et empêche l’accès au nom des prisonniers libérés – alors que lors des libérations précédentes, il avait publié la liste des noms, rappelle 100% Noticias. Qui, comme La Prensa, a fait son enquête : ces deux quotidiens donnent des noms, en plus de ceux des 13 membres d’une organisation missionnaire chrétienne du Texas. Il y a des journalistes – par exemple Fabiola Tercero Castro, qui avait disparu le 12 juillet dernier, alors que, précise La Prensa, « sept agents de police prenaient d’assaut son domicile » ; des enseignants ; deux personnes qui ont peint une fresque en l’honneur de la Nicaraguayenne devenue Miss Univers – mais qui avait participé aux manifestations de 2018…
Au Guatemala, La Hora revient sur le choix de son gouvernement d’accueillir les anciens prisonniers, et remarque que cette décision « contraste avec celle de ses prédécesseurs, qui maintenaient une relation étroite avec la dictature du Nicaragua, et estimait que le pays pouvait servir à blanchir de l’argent grâce à ces solides liens d’amitié ».
Aux États-Unis, inculpation du père d’un adolescent qui a tué quatre personnes
Le père d’un adolescent qui a tué quatre personnes dans un lycée de Georgie en début de semaine a été arrêté et inculpé, entre autres de meurtre au second degré – ce qui, note le Washington Post, en fait les charges les plus sévères jamais enregistrées contre les parents de l’auteur d’une fusillade dans une école. Le père « lui a permis d’avoir une arme en toute connaissance de cause. Les charges qui le visent sont directement liées aux actions de son fils », a expliqué ce jeudi le directeur du bureau d’enquête de Georgie. Le Post a fait le calcul : depuis 1999, des enfants ont commis des fusillades dans au moins 195 écoles. Et lorsque la provenance de l’arme a été identifiée par la police, dans 80% des cas, elles provenaient de la maison où habitait l’enfant, ou de celle de connaissances ou d’amis. Mais dans seulement onze cas, l’adulte qui n’avait pas sécurisé l’arme a été inculpé. Le quotidien note que le comté dans lequel le drame a eu lieu est très conservateur, « ce qui rend la gravité des charges et la rapidité avec laquelle elles ont été enregistrées particulièrement notables ».
Le colistier de Donald Trump s’est exprimé sur le sujet : JD Vance a qualité les tueries dans les écoles de « sinistres faits de la vie » : les démocrates ont immédiatement rebondi en disant que qu’il « s’était résigné devant la réalité des tueries dans les écoles », relève le New York Times.
Donald Trump et Elon Musk, la lune de miel
Donald Trump a annoncé ce jeudi que s’il était élu, il chargerait Elon Musk d’un audit complet de l’État américain en matière de performances et de finances. Et de fait, écrit Politico, « Elon Musk est impatient de s’attaquer aux régulations fédérales, à coups de haches ». « Trump veut qu’Elon Musk fasse au gouvernement ce qu’il a fait à Twitter », estime le Washington Post. Or, rappelle The New Republic, « les précédentes tentatives de Musk de réduire les coûts dans ses entreprises n’augure rien de bon pour le gouvernement s’il devait prendre ce rôle ». Le journal rappelle que pour ce qui est de Twitter, « Elon Musk l’a dévasté au nom de la réduction des coûts », en limogeant 75% de ses effectifs, à la grande fureur des investisseurs, ce qui a réduit sa valeur de 90%. Mais « Trump renforce son alliance avec Musk », écrit le New York Times, et selon le quotidien, si le milliardaire est élu, le patron de Tesla serait probablement « au centre de l’élaboration des politiques du pays ».
Fin de grève en Colombie
La grève aura duré quatre jours, mais les camionneurs colombiens ont en partie obtenu gain de cause, après quatre jours de blocage de grands axes du pays et de la capitale : le gallon de carburant n’augmentera pas de 1 900 pesos comme le voulait le gouvernement, mais de 800 pesos d’ici le mois de décembre.
En Uruguay, départ de Luis Suarez de l’équipe nationale
Ce vendredi, la star du football Luis Suarez fait ses adieux à la sélection. Il joue un dernier match éliminatoire de la coupe du monde contre le Paraguay. Le joueur de 37 ans prend sa retraite. Christophe Jousset fait le portrait de cet attaquant de classe mondiale – le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe d’Uruguay, avec 69 buts en 142 sélections. Mais sa carrière a aussi été marquée par des comportements agressifs : morsures, insulte raciste…
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Le Journal de la Première
En Martinique, et malgré le départ très rapide des membres du rassemblement à l’origine du mouvement « contre la vie chère », la table ronde qui s’est tenue jeudi en préfecture a donné un premier résultat.