Affaire Candace Owens : Emmanuel et Brigitte Macron portent plainte pour diffamation

Le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron ont officiellement déposé une plainte en diffamation contre la militante américaine Candace Owens, proche de Donald Trump et figure influente de la droite conservatrice aux États-Unis. Il s’agit d’une initiative rare et sans précédent pour un couple présidentiel français, visant à faire reconnaître la gravité des propos tenus à l’international.

Dans une série de publications sur son compte X (ex-Twitter) en juin dernier, Candace Owens a repris et amplifié une rumeur ancienne selon laquelle Brigitte Macron serait née de sexe masculin, affirmant sans preuve qu’il existerait des documents médicaux ou légaux étayant ses propos. Elle a même qualifié la Première Dame de « symbole de supercherie médiatique », en lien avec sa proximité supposée avec des élites progressistes européennes.

La plainte a été déposée devant le tribunal judiciaire de Paris, par le cabinet d’avocats Dupond-Moretti & Associés. Le couple Macron réclame un montant exemplaire, comme dommages et intérêts, ainsi que la suppression des contenus litigieux. Le ministère public a confirmé avoir ouvert une enquête préliminaire, notamment pour vérifier les circonstances de diffusion et le relais des contenus sur le territoire français.

Une affaire à portée diplomatique

Selon l’entourage présidentiel, cette plainte vise à défendre « l’honneur, la dignité et l’intégrité personnelle de Madame Macron » face à une campagne de désinformation délibérée. Elle intervient dans un contexte tendu entre Paris et Washington, alors que Donald Trump a récemment accusé le président Macron de « trahison des valeurs occidentales » à propos du soutien français à l’Ukraine et à l’Union européenne.

Brigitte Macron, 71 ans, n’avait jusque-là jamais engagé de procédure judiciaire pour atteinte à sa vie privée, malgré les rumeurs récurrentes circulant sur les réseaux depuis 2021. En décembre 2021, une pétition circulant sur internet avait prétendu — à tort — qu’elle s’appelait à la naissance Jean-Michel Trogneux, du nom de son frère. Des fausses informations relayées à l’époque par certains influenceurs d’extrême droite français, mais jamais validées par aucun élément de preuve.

La réponse d’Owens

Candace Owens, quant à elle, a répondu ce matin via une vidéo diffusée sur sa plateforme “Owens Unfiltered”, dans laquelle elle dénonce une « tentative de censure typiquement européenne ». Elle affirme « ne rien regretter » et promet de « porter la vérité jusqu’au bout », tout en annonçant être assistée par l’avocat américain Alan Dershowitz, connu pour avoir défendu Jeffrey Epstein et Donald Trump.

« Si Emmanuel Macron croit que les lois françaises vont me faire taire ici aux États-Unis, il se trompe profondément », a déclaré Owens, en qualifiant la plainte d’« acte de guerre culturelle contre la liberté d’expression ».

Une action juridiquement complexe

Si Candace Owens réside aux États-Unis, la plainte a été déposée en France au titre de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, puisque les propos ont été diffusés et consultés en France. La justice française pourrait délivrer une commission rogatoire internationale ou engager des procédures de coopération judiciaire. Toutefois, selon plusieurs juristes, l’exécution d’une condamnation en diffamation prononcée par une juridiction française contre une citoyenne américaine risque d’aboutir à un conflit de compétence, sauf si Owens voyage dans un pays lié par un accord d’entraide judiciaire avec la France.

L’audience en référé pour les mesures provisoires est prévue le 6 septembre 2025 à Paris. Quant au fond du dossier, l’instruction devrait durer plusieurs mois.

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