Alix Didier Fils-Aimé veut-il rééditer le massacre de la Ruelle Vaillant avec les gangs et ses élections aux 800 000 doublons ?
Port-au-Prince, 12 novembre 2025 — À l’occasion du premier anniversaire de son intronisation à la Primature, Alix Didier Fils-Aimé, ancien candidat malheureux aux dernières législatives haïtiennes, a annoncé son intention d’organiser des élections générales, sans toutefois avancer de date précise. Cette déclaration survient alors que plusieurs régions du pays — Kenskoff, Liancourt, Mirebalais, Carrefour, le centre-ville de Port-au-Prince — sont passées sous le contrôle de groupes armés, sans que le gouvernement de doublure ne parvienne à rétablir l’autorité de l’État.
La question du rétablissement de la sécurité et de la fiabilité du registre électoral demeure pourtant entière depuis l’administration Ariel Henry / SDP-Fusion. Selon l’ingénieur Alex Saint-Gardien Jecrois, plus de 800 000 cartes d’électeurs en doublons persistent dans le système national d’identification, une donnée connue de l’Office national d’identification (ONI).
L’expert rappelle qu’un audit externe, promis par les autorités et supposément confié à une firme américaine, n’a jamais été réalisé. Cette omission continue d’alimenter le doute sur la transparence de tout éventuel processus électoral annoncé par M. Fils-Aimé, dont plusieurs organisations socio-professionnelles réclament désormais la démission, évoquant « incompétence » et « déficit de crédibilité » dans la gestion des affaires publiques.
Malgré ces irrégularités, le chef du gouvernement de doublure maintient sa « volonté d’engager le pays vers les urnes ». Une position jugée périlleuse par de nombreux acteurs politiques et observateurs, qui redoutent la tenue d’un scrutin pour « les candidats pro-gangs« , dans un climat de violence et de méfiance généralisée. À moins de trois mois de la fin du mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le pouvoir n’a toujours pas résolu les deux défis majeurs : la sécurité nationale et la crédibilité du processus électoral.
Pour une large part de la population, la situation actuelle évoque les heures sombres de la Ruelle Vaillant, en novembre 1987, lorsque l’ouverture du scrutin avait tourné au massacre à l’école Argentine Bellegarde, à Port-au-Prince. Aujourd’hui, la crainte d’un scénario semblable ressurgit : Haïti se prépare-t-elle à revivre une nouvelle tragédie électorale, ou parviendra-t-elle enfin à instaurer un processus démocratique crédible ?
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