La Banque mondiale débloque 80 millions USD pour améliorer l’accessibilité routière en Haïti

La Banque mondiale soutient l’amélioration des infrastructures de transport en Haïti

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé ce mardi un nouveau projet visant à améliorer l’accessibilité rurale résiliente et la connectivité routière dans les départements de l’Ouest, du Sud, du Sud-est et du Nord d’Haïti. Les principaux tronçons de routes ciblés incluent la Route Nationale 2 (entre Les Cayes, Saint-Louis du Sud et le Port de Saint-Louis du Sud), la route départementale 41 (dans le Sud-est) et la route frontalière de Ouanaminthe vers la République Dominicaine

« Le projet Corridors Résilients d’Haïti vise à appuyer la décentralisation de la chaîne logistique et d’approvisionnement du pays à travers l’aménagement de corridors routiers clés pour l’économie nationale. L’initiative cherche à mettre en place des infrastructures de transport adaptées, intégrées et entretenues pour favoriser le développement du territoire. Le projet va faciliter la connexion entre les populations concernées et les services sociaux de base dont la santé, l’éducation et les moyens de vie, » a dit Raphael Hosty, ministre des Travaux publics, transports et communications. « Nous voulons remercier nos partenaires dont la Banque mondiale qui nous apporte un appui fondamental dans la construction et la réhabilitation des infrastructures principales et secondaires en vue de relancer l’économie locale. »

« L’exposition d’Haïti aux risques naturels, associée à des infrastructures vulnérables et à un niveau élevé de dégradation environnementale, constitue des facteurs de fragilité susceptibles d’aggraver la pauvreté dans le pays, » a déclaré Anne-Lucie Lefèbvre, responsable des opérations de la Banque mondiale en Haïti. « L’investissement dans les infrastructures routières est fondamental pour renforcer la résilience, générer des emplois durables et maximiser l’accès aux services de base. »

Les épisodes fréquents de pluies intenses, ainsi que des ouragans, provoquent des inondations, des glissements de terrain et des raz-de-marée qui isolent des régions entières, notamment pendant la saison pluvieuse. Dans le contexte du transport public, les femmes sont exposées à des risques accrus de harcèlement, d’agression et de vol, particulièrement durant la saison des pluies lorsque les infrastructures sont davantage compromises, ce qui limite leur accès aux opportunités économiques et aux services essentiels.

Le projet Corridors Résilients d’Haïti, d’un montant de 80 millions de dollars US, restaurera et modernisera des ponts critiques tels que La Digue, Côte-de-Fer et Mahot, ainsi que des ponceaux qui constituent l’épine dorsale de l’accessibilité pour les communautés rurales, tout en améliorant les routes rurales afin de créer un réseau routier résilient et robuste. Il renforcera également la capacité du ministère des Travaux publics, transports et communications à répondre aux risques géologiques et climatiques grâce au renouvellement du stock de ponts d’urgence.

De plus, le projet investira dans la protection et la réhabilitation des infrastructures routières existantes afin de renforcer la capacité du réseau routier à résister aux effets du changements climatiques et aux événements météorologiques extrêmes. Dans les villes très vulnérables avec une faible accessibilité rurale des départements du Sud, des Nippes, de la Grand’Anse et du Sud-Est, le projet réhabilitera et modernisera 100 kilomètres de réseaux routiers tertiaires et ruraux, en se concentrant sur les points critiques pour améliorer la robustesse et la fiabilité du transport, surtout pendant la saison des pluies.

Le projet bénéficiera à près de 2,9 millions de personnes en leur offrant un meilleur accès à des infrastructures et des services de transport durables. Son implémentation devrait générer 300 000 journées de travail direct pour la main-d’œuvre locale. Le projet encouragera l’inclusion des femmes dans la main-d’œuvre de construction des infrastructures de transport en soutenant la formation et la certification à l’utilisation sûre et appropriée des engins lourds, ainsi que la formation aux techniques de construction et d’entretien routier. Il financera également le renforcement des capacités du Ministère et du personnel des entreprises de construction.

Le projet est financé par l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. L’IDA accorde des subventions et des prêts à taux zéro ou faible pour aider les pays à financer des projets favorisant la croissance économique, réduisant les inégalités et améliorant les conditions de vie.

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