Jean De Dieu Mutebwa Mulumba, deuxième secrétaire de l’ambassade de RDC au Benelux, aurait servi de passeur à plusieurs reprises entre l’Europe de l’Ouest et la Turquie, profitant de l’immunité attachée aux plaques diplomatiques.
Les autorités bulgares ont procédé à une arrestation retentissante à la frontière avec la Turquie : un diplomate congolais, Jean De Dieu Mutebwa Mulumba, a été interpellé alors qu’il transportait plus de 200 kilogrammes de cocaïne dans un véhicule arborant une plaque d’immatriculation diplomatique belge, ont rapporté les médias étrangers.
Âgé d’une quarantaine d’années, l’homme occupe le poste de deuxième secrétaire à l’ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) auprès du Benelux. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait de la cinquième traversée du diplomate sur cet itinéraire en l’espace d’un an. À chaque fois, les convois seraient passés inaperçus grâce au statut protégé des véhicules diplomatiques, « généralement pas contrôlés », selon les mots du procureur chargé de l’affaire.
Le diplomate a expliqué aux enquêteurs qu’il se rendait à Sofia pour faire des emplettes pour son épouse et a nié toute connaissance du contenu des cinq valises, chacune pesant 40 kilos. Il était accompagné d’une ressortissante belge de 54 ans, veuve d’un diplomate, qui a d’abord affirmé que les bagages contenaient de l’or. Un ressortissant bulgare de 43 ans, identifié comme l’organisateur du transport, a également été arrêté. Tous trois risquent jusqu’à 20 ans de prison.
Le procureur a évoqué un « modus operandi bien établi », avec une cargaison croissante à chaque voyage, révélant un réseau potentiellement structuré de trafic de drogue utilisant les privilèges de la diplomatie comme couverture.
Ce scandale intervient alors que le marché mondial de la cocaïne est en pleine expansion. La Bulgarie, point de passage stratégique entre l’Union européenne et la Turquie, joue un rôle clé dans l’acheminement de la drogue en provenance d’Amérique latine, via les grands ports d’Europe occidentale.
Historiquement, la région a connu l’implication d’États dans le trafic de drogues, notamment sous le régime communiste bulgare, qui utilisait ces opérations pour obtenir des devises étrangères. Des réseaux de cette époque auraient perduré jusqu’à aujourd’hui, selon certains analystes.
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