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RADIO DROMAGE
L’Edito du Rezo
image: Stade Silvio Cator
Certains signes, dissimulés dans l’effervescence des rendez-vous sportifs planétaires, portent la charge silencieuse d’une vérité qui, souvent, échappe aux discours officiels. Haïti dispute son deuxième match de la Gold Cup ce dimanche, sur le sol américain. Jusqu’ici, rien de surprenant. Mais ce qui devrait retenir l’attention ne se joue pas entre les lignes de touche, mais dans la symbolique architecturale des enceintes sportives. Le premier match s’est tenu au Shell Energy Stadium ; le second se tiendra au AT&T Stadium. Deux géants industriels, deux noms devenus synonymes de puissance économique et d’empreinte durable. Deux stades, surtout, – parmi des dizaines – qui incarnent ce que l’économie privée peut léguer, au-delà du profit : un patrimoine commun.
Et en Haïti ? Rien. Pas un seul stade dans nos provinces ne porte le nom d’un de ces magnats qui détiennent, depuis des décennies, le monopole des richesses nationales. Aucun complexe sportif érigé à la mémoire de ceux qui ont amassé fortunes et privilèges dans un silence complice avec les gouvernements pope twèl. Rien que l’oubli, que le repli égoïste, que l’appropriation des rentes d’État. Leurs descendants n’ont versé ni sueur ni sang sur l’autel de l’indépendance. Ils n’ont laissé derrière eux ni bibliothèque nourrissant les esprits, ni hôpital accessible aux modestes fortunes, ni même ce modeste legs d’un centre sportif. Leur trace dans l’histoire s’inscrit moins dans l’œuvre utile que dans l’art consommé de l’évasion fiscale et du pillage méthodique.
Et pourtant, ils ont investi. Oh, ils ont su investir. Dans l’illégalité constitutionnelle, dans les torsions répétées du droit, dans les fissures de la République. Ils ont spéculé, non sur les marchés émergents, mais sur le chaos politique : récusant le retour de la souveraineté populaire en 1991, finançant l’ingouvernabilité programmée de 2004, intronisant un certain Michel Martelly, garantissant les errances autoritaires de Jovenel Moïse, puis maintenant à flot, trois années durant, l’impuissance incarnée d’un Ariel Henry. Aujourd’hui encore, ils avancent voilés, tapi(e)s derrière les paravents d’un Conseil Présidentiel de Transition ex nihilo, produit sans peuple ni mémoire. L’un des leurs, Laurent Saint-Cyr, s’apprête à coiffer la République de son gant de velours, comme si la prise de pouvoir était la suite logique de la confiscation.
Et s’il fallait un dernier clou au cercueil de leur prétendue contribution publique, rappelons les « 21 stades » de Laurent Lamothe : une fiction bureaucratique, un projet fantôme, sans génie civil, sans générosité réelle, sans le moindre ancrage. À défaut de léguer des lieux, ils lèguent le vide. À défaut d’inspirer, ils s’imposent. À défaut de construire, ils intriguent.
Refermons donc cette parenthèse, car l’Histoire retiendra, elle, que les puissants d’Haïti ont tout pris, sauf leurs responsabilités.
The post L’Edito du Rezo – (Une parenthèse) first appeared on Rezo Nòdwès.
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