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Monsieur Gilles, peut-on espérer la reprise des territoires perdus d’ici fin juin avec Blackwater sur le terrain ?

today2025-05-29

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minute de la rédaction

Peut-on espérer la reconquête des territoires perdus d’ici fin juin ?

L’arrivée discrète sur le territoire national, selon les révélations de New York Times, des premières unités étrangères chargées d’appuyer la lutte contre les gangs armés fédérés suscite à la fois un regain d’espoir et de septicisme. La population, épuisée par des années de violences, d’assassinats ciblés, d’incendies criminels, de déplacements forcés et de l’effondrement des services publics, attend des résultats tangibles. Dans ce contexte, peut-on sérieusement espérer, avec cette nouvelle force « robuste », la reconquête de la quasi-totalité des « territoires perdus » d’ici la fin du mois de juin ? Une telle ambition, bien que légitime, semble difficilement réalisable au regard de l’emprise géographique consolidée des groupes armés et de la désintégration avancée des institutions publiques, désormais privées à la fois de direction et d’administration.

C’est pourtant dans ce même contexte que le gouvernement de facto s’active à vouloir ressusciter l’idée d’un référendum constitutionnel. Une démarche difficile à interpréter autrement que comme une manœuvre cynique. L’article 284.3 de la Constitution de 1987, en vigueur, interdit formellement toute révision par voie référendaire. Ce verrou constitutionnel n’est pas sujet à interprétation. L’urgence, pour le pouvoir en place, ne devrait pas être d’envisager une refondation illégitime du cadre juridique, mais d’assurer ses fonctions régaliennes : garantir la sécurité, permettre l’accès à l’école et au travail, rétablir un minimum d’ordre public.

La ministre de facto à la Condition féminine a affirmé mardi avec cynisme et hardiesse avoir abordé le projet de référendum avec des acteurs du secteur universitaire. Mais à quelles institutions fait-elle référence ? A-t-elle dialogué sur place avec les comités étudiants ou les corps professoraux de la Faculté des Sciences Humaines, de médecine, d’agronomie ? S’est-elle rendue à l’INAGHEI à l’Avenue Christophe ? Autant de lieux d’intelligence critique où l’on ne saurait esquiver le débat. Car convoquer quelques interlocuteurs choisis ne suffit pas à légitimer un processus anticonstitutionnel. La question mérite d’être posée, et la réponse, rendue publique.

Le gouvernement, dont le mandat que lui a donné la CARICOM devra prendre fin au matin du 7 février 2026, devrait plutôt concentrer ses efforts sur les priorités fondamentales : désarmer les groupes criminels, engager des poursuites judiciaires contre les responsables de la terreur, organiser des élections transparentes permettant le rétablissement d’une légitimité institutionnelle. C’est à une future législature, élue dans le respect du droit, qu’il appartiendra de trancher la question d’une éventuelle réforme constitutionnelle. Elle pourra, le moment venu, rejeter l’avant-projet existant ou en proposer un autre, pensé pour les prochaines décennies. Rien, en attendant, ne saurait justifier un passage en force, encore moins sous prétexte d’une urgence entretenue et d’une violence armée à géométrie politique variable.

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