Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) — dont trois membres sont publiquement mis en cause pour leur implication présumée dans un scandale de corruption lié au « braquage » de la Banque Nationale de Crédit (BNC) — adresse ses vœux de Pâques au peuple haïtien en invoquant les vertus de « l’espérance », de « l’unité » et de la « prospérité partagée », les collines de Port-au-Prince continuent d’être secouées par les bruits de la guerre.
À Kenscoff, selon les informations recueillies samedi après-midi par Rezo Nòdwès, des habitants affirment avoir entendu ce qui s’apparente à des frappes de drones. Une unité des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) aurait été engagée dans des affrontements, marquant une intensification préoccupante du recours à la force militaire dans la région.
Parallèlement, les gangs poursuivent leurs opérations coordonnées, notamment à Fermathe, où l’insécurité s’aggrave, poussant de nouvelles familles, terrorisées et sans abri, sur les routes d’un exil intérieur forcé. «Un ami à Kenscoff a tout emballé mais ne peut plus se déplacer ; les bandits sont à deux pas », a rapporté Monique Clesca sur son compte X.
Ainsi, à quelques encablures des déclarations officielles aux accents liturgiques, c’est la désolation qui s’installe. Cette juxtaposition violente entre les promesses symboliques d’une résurrection collective et la réalité crue des violences quotidiennes révèle, une fois encore, la profondeur du fossé entre les paroles de l’État et la condition du peuple.
Quand les œufs peints et les homélies politiques tentent de masquer les gravats, les cris, les fuites, il ne reste que l’amère ironie d’une gouvernance dont la présence se limite à la parole — absente sur le terrain, mais omniprésente dans la rhétorique. Sous les bénédictions, le chaos persiste.
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