Par Reynoldson Mompoint
Port-au-Prince
Le 16 Avril 2021
Le fil de l’histoire politique d’Haïti ne cesse de se tordre et de se déchirer, toujours plongé dans un tourbillon de manipulation, de lutte de pouvoir et de compromis honteux. La présidence de Jovenel Moïse, dans sa prétendue mission de « modernisation » et de « redressement », a tout du mirage d’un avenir prospère. Mais, au fond, ce fut un terrain d’épanouissement pour des dérives autoritaires, claniques et des manœuvres d’influence insensées, menées par des individus prêts à tout pour préserver leur position. Et au centre de ce dédale, la 50ème législature, cette entité au rôle ambigu, incarne à merveille la gouvernance fragile et sans fierté de ce pouvoir gangrené. Comme une matrone désinvolte, elle caresse et nourrit son « bébé » d’un mélange de promesses creuses et de pratiques terroristes.
Ce bébé goudron est accouché contre le peuple haïtien. Il frappe genre violent et façon ininterrompue. C’est une machine infernale fabriquée par des alliances contre-nature, des réseaux de corruption endémique et des institutions qui font tout, sauf protéger ceux qu’elles sont censées servir.
Jovenel Moïse, le président des promesses en déroute, élu en 2017, n’a été rien d’autre qu’une utopie d’espérance dans une mer de mécontentement populaire. Son engagement pour un avenir « prospère » a tourné court. Sa présidence, marquée par des scandales à la pelle, des échecs politiques répétés et une violence institutionnalisée, est une démonstration flagrante de l’impuissance du pouvoir, d’où son incompétence, sa complicité.
Les réformes promises ? Inexistantes. Au lieu de résoudre les problèmes structurels du pays, l’administration de Moïse, cet apparatchik technocrate n’a fait qu’administrer la crise, qu’empêtrer dans les scories de la corruption et d’une gestion catastrophique des fonds publics. Le peuple haïtien, quant à lui, se noie dans l’insécurité, est victime de l’ignorance des autorités. Et pendant ce temps, la communauté internationale, plus préoccupée par ses intérêts géopolitiques, assiste sans mot piper à la décadence d’un peuple meurtri.
La 50ème législature, accoucheuse d’un pouvoir décomposé, élue dans une brume de doutes et de contestations, n’a pas tardé à montrer son vrai visage. Plutôt que d’être un bastion de contrôle démocratique et de légifération des lois adaptées au quotidien de l’haitien, elle s’est avérée être une marionnette obéissante, manipulée par l’exécutif, prête à valider des décisions contraires à toute éthique et à holocauster le peuple sur l’autel des arrangements politiques.
Les parlementaires corrompus ont donné carte blanche au gouvernement du feu Moïse pour mettre le pays à feu et sang. Pour chaque ministère, deux commissions au Palais Législatif, l’une à la chambre basse et l’autre à la chambre haute avec budget de fonctionnement pour un travail non réalisé. Ce pouvoir est le principal responsable de ce cataclysme de par ses nobles missions précitées.
Les soi-disant députés du peuple et sénateurs de la République, notamment les présidents et les questeurs des chambres, ceux présidant les commissions au niveau du grand corps et de l’assemblée des élus de 4 ans, ayant rapport avec : Justice et Sécurité, Éducation et Formation Professionnelle, Affaires Étrangères, Économie-Finance et Budget, Planification et Coopération Externe, Éthique et Anti-Corruption ; dont pour la chambre des députés Cholzer Chancy, Gary Bodeau, Gandhy Dorfeuille, Yvon Geste, Anouce John Bernard, Kétel Jean Philippe, Jean René Lochard… pour le Sénat Jocelerme Privert, Carlos Lebon, Ronald Larèche, Youri Latortue, Pierre François Sildor, Carl Murat Cantave, Joseph Lambert, Ricard Pierre, 0nondieu Louis, Jean-Marie Ralph Féthière, Nenel Cassy, Evalière Beauplan, Nawoon Marcellus, Jean Renel Sénatus… ont tous travaillé du bec et des ongles pour engendrer ce bébé qu’est une arme à destruction massive d’âme, de rêve, d’avenir et de réalisation.
Haïti vit sous une violence systématique, un mal profond qui ronge les fondements même de la nation. Le bébé goudron terroriste, né des forces politiques, utilisé par le secteur revendeur, impose une terreur permanente. La société, prise au piège, est livrée à elle-même dans un système où la justice et l’ordre sont des illusions.
Les alliances entre politiciens et terroristes sont aussi évidentes que la violence qui envahit les rues. Tandis que le gouvernement se targue d’être impuissant face à l’anarchie, on peine à distinguer ce qui relève de la politique et ce qui relève du terrorisme pur et simple. Le peuple haïtien, enfermé dans cette double prison de pouvoir et de sauve qui peut, est privé de ses droits fondamentaux et, pire encore, de tout espoir d’un lendemain meilleur.
La présidence de Jovenel Moïse et la 50ème législature n’ont été qu’une occasion manquée de redresser Haïti. Ces acteurs politiques, obnubilés par leurs propres ambitions, ont sacrifié l’avenir du pays au profit de leurs jeux de pouvoir. Dans cette guerre où chaque acteur poursuit sa propre survie, le peuple haïtien est réduit à un simple spectateur, victime de son impuissance et des promesses non tenues.
La situation ne fera que se détériorer tant que ces dirigeants continueront de nourrir le système comme une mère fait grandir un bébé en allaitement. Haïti a besoin d’une nouvelle génération de leaders, non pas pour gouverner au nom des élites, mais pour libérer un peuple asphyxié par l’impunité et les fausses promesses. Un réveil collectif s’impose, mais la société civile, anesthésiée depuis trop de temps, semble encore endormie sous les cendres de ses espoirs incendiés.
Reynoldson Mompoint
*Mon écriture est une arme : brève, tranchante et sans révérence, comme doit l’être tout style qui prétend déranger l’ordre établi.*
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