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RADIO DROMAGE
Total estimé pour une procédure de référendum légitime : 6 à 8 mois
Dans tout processus référendaire, le facteur temps constitue une condition sine qua non de légitimité. Une Constitution n’est pas un texte ordinaire ; elle cristallise les fondements du pacte politique et social. Ainsi, entre la publication officielle d’un projet de Constitution et sa soumission au suffrage populaire, un État démocratique se doit d’instaurer un délai raisonnable permettant la circulation du texte, la tenue de débats publics, l’éducation civique des citoyens et l’organisation logistique du vote.
Comparaisons internationales et normes implicites
Les expériences comparées révèlent des délais variables mais rarement inférieurs à trois mois. En Tunisie (2014), le processus référendaire s’est étalé sur plus de cinq mois à compter de la validation du projet. Au Chili, le référendum constitutionnel de 2022 a respecté un délai de six mois, permettant aux acteurs politiques, universitaires et civils de s’approprier le texte. En Haïti, la Constitution de 1987, bien qu’élaborée dans un contexte post-autoritaire, a fait l’objet d’un processus relativement long, avec plusieurs mois de débats avant le scrutin référendaire du 29 mars.
Un référendum précipité : menace sur la souveraineté populaire
Réduire le délai référendaire à une fenêtre courte — moins de deux mois, comme parfois proposé dans des régimes autoritaires — compromet la participation éclairée. Cela favorise les manipulations informationnelles, restreint le débat contradictoire, et nuit à la formation du consentement populaire. Comme le rappelle le professeur Dominique Rousseau, la démocratie n’est pas l’acte de voter, mais celui de délibérer. Un référendum expéditif trahit cet impératif et affaiblit le lien constituant entre le peuple et sa loi fondamentale.
Calendrier référendaire idéal en contexte post-crise ou sous état d’urgence. Cette temporalité correspond à une exigence démocratique minimale, surtout dans un pays marqué par la méfiance institutionnelle. Le réduire compromettrait la validité symbolique et juridique du texte. Il serait judicieux de constitutionnaliser un tel calendrier dans un article transitoire.
1. Phase de finalisation du texte constitutionnel (1 à 2 mois)
2. Publication officielle du texte et lancement de la période de consultation (0.5 mois)
3. Période de débat public, d’éducation civique et de vulgarisation (3 à 4 mois)
4. Organisation logistique du référendum par un organe électoral indépendant (2 mois)
5. Convocation du peuple à voter (1 jour)
6. Publication des résultats, validation et promulgation (2 à 3 semaines)
Article Transitoire X — De l’organisation du référendum constitutionnel
En l’état du droit constitutionnel haïtien, aucune disposition de la Constitution de 1987 — même amendée — n’autorise explicitement la révision du texte fondamental par voie référendaire. Cette absence n’est ni fortuite ni neutre : elle traduit une volonté claire des constituants de 1987 de soumettre toute réforme constitutionnelle à un mécanisme parlementaire rigoureusement balisé, en deux temps, conformément aux articles 282 à 284.1. Par conséquent, toute initiative d’amendement ou de refondation constitutionnelle par référendum ne relève pas d’une innovation juridique, mais bien d’une transgression grave du principe de légalité constitutionnelle.
Un pouvoir exécutif dépourvu de légitimité démocratique ne saurait invoquer un état d’exception ou une vacance institutionnelle pour s’arroger un droit de réécriture unilatérale de la norme fondamentale. En droit constitutionnel, la légalité du pouvoir constituant dérivé — c’est-à-dire celui qui révise — repose nécessairement sur le respect des procédures prescrites. Autrement, l’acte posé entre dans le champ de l’illégalité constitutionnelle et peut, dans certaines jurisprudences internationales, être qualifié de ‘coup d’État normatif’.
La responsabilité des auteurs de telles dérives n’est pas seulement politique ou morale, elle peut devenir juridique. L’évolution du droit international, notamment à travers la jurisprudence de la Cour interaméricaine des droits de l’homme, reconnaît que les violations graves à l’ordre constitutionnel peuvent fonder des poursuites, y compris a posteriori. L’histoire haïtienne elle-même témoigne que l’impunité des pouvoirs d’exception n’est jamais garantie : Jean-Claude Duvalier, ancien chef d’État longtemps considéré comme intouchable, a été rattrapé par les mécanismes judiciaires, nationaux comme internationaux.
Voici une brève bibliographie commentée et des références doctrinales pertinentes sur la question des réformes constitutionnelles en contexte d’exception, notamment applicables au cas haïtien :
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The post Referendum PHTK/CPT-Fils Aimé | De la publication du texte à l’urne : combien de temps pour une décision souveraine ? first appeared on Rezo Nòdwès.
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