Le président américain Donald Trump poursuit sa politique de licenciements massifs au sein de l’administration fédérale. Exemple: le CDC, l’agence en charge de la prévention et du contrôle des maladies, où près de 10% des employés, dont 1 700 scientifiques, sont concernés par ces coupes budgétaires, menées sous la houlette d’Elon Musk et de son organisme pour l’efficacité budgétaire. Ces licenciements suscitent une vive opposition, comme l’a constaté notre correspondant Édouard Maille à Atlanta.
De nombreux employés et élus démocrates sont descendus dans les rues de la capitale de la Géorgie pour dénoncer la brutalité et les dangers que ces purges représentent, selon eux, pour la santé publique.
Parmi les manifestants à Atlanta, Ann Malarcher, analyste en santé récemment licenciée, exprime son désarroi face à des procédures chaotiques : accès informatique coupé immédiatement, instructions contradictoires pour restituer son matériel et absence totale de communication. Ce climat de confusion est partagé par de nombreux employés. Selon l’élue démocrate Saira Draper, les victimes de cette purge redoutent désormais des représailles s’ils osent protester. Le manque de préparation et la suppression soudaine de postes compromettent des projets de recherche de plusieurs années ainsi que la gestion de données essentielles.
Les experts en santé publique s’inquiètent des conséquences de ces licenciements sur la lutte contre les épidémies. Katrina Kretsinger, spécialiste des maladies infectieuses, cite l’épidémie de rougeole au Texas, où le manque de personnel et de ressources entrave la surveillance et le diagnostic. John Besser, ancien responsable du CDC, alerte sur la rupture des collaborations internationales, alors que les maladies ne connaissent pas de frontières. Cette restructuration s’inscrit dans une refonte plus large du ministère de la Santé, désormais dirigé par R.F. Kennedy, connu pour ses positions anti-vaccins, en contradiction avec les recommandations des experts du CDC.
Trois ans de guerre en Ukraine : quel avenir pour la relation entre Washington et Kiev ?
Depuis trois ans, l’Ukraine fait face à la Russie dans une guerre de plus en plus difficile pour Kiev. L’usure du conflit, la perte de terrain et un bouleversement des relations avec son principal soutien militaire, les États-Unis, marquent cette période. L’arrivée de Donald Trump au pouvoir a chamboulé ces relations, comme l’explique Martin Quincez, directeur du German Marshall Fund à Paris et spécialiste de la politique étrangère américaine.
Selon lui, la relation entre les États-Unis et l’Ukraine est en pleine mutation sous l’influence de Donald Trump, qui adopte une approche transactionnelle. Contrairement à Joe Biden, qui défendait la souveraineté ukrainienne face à la Russie, Trump estime que l’Ukraine fait partie de la sphère d’influence russe et veut négocier un accord où Kiev devrait rembourser une partie de l’aide américaine. Une logique qui rappelle du «racket», selon certains responsables ukrainiens. Donald Trump met la pression sur Volodymyr Zelensky, qu’il qualifie de «dictateur sans élection», cherchant ainsi à forcer un cessez-le-feu favorable aux intérêts américains et russes. Pourtant, les livraisons d’armes américaines se poursuivent, car elles restent un levier stratégique dans ces négociations.
Parallèlement, l’administration Trump pourrait redéfinir profondément les alliances internationales des États-Unis. L’Europe tente de compenser un éventuel désengagement américain en renforçant son soutien militaire et économique à Kiev pour éviter une capitulation face à Moscou. Mais Donald Trump, en repensant les relations transatlantiques sous un prisme purement mercantile, remet en cause le fonctionnement de l’OTAN et exige un retour sur investissement de la part des alliés européens. Cette vision pourrait durablement transformer l’ordre international en instaurant des relations basées sur des échanges financiers plutôt que sur des principes de défense commune.
Haïti : Un policier kényan de la MMAS tué lors d’une patrouille
Haïti a connu un nouveau week-end de violences marqué par des attaques de gangs contre des civils et les forces de l’ordre. Parmi les victimes, des brigadiers haïtiens et un policier kényan de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), blessé par balle lors d’une patrouille dans l’Artibonite avant de succomber à ses blessures. Il s’agit du premier décès au sein de cette mission déployée depuis six mois, qui peine à stabiliser la situation sécuritaire. Malgré la présence de 1 000 policiers étrangers, majoritairement kenyans, la violence des gangs ne cesse d’augmenter.
Face à cette situation, la République dominicaine a décidé de renforcer la surveillance à sa frontière avec Haïti. Le gouvernement de Saint-Domingue, qui place la lutte contre l’immigration clandestine au cœur de ses priorités, demande également un financement accru pour la MMAS. Pendant ce temps, les gangs poursuivent leur progression, rendant la capitale toujours plus instable et menaçant davantage la mission internationale.
Journal de la 1ère
En Martinique, le protocole contre la vie chère signé en octobre 2024 poursuit son chemin.