La condamnation mercredi de l’ancien sénateur américain Robert Menendez pour corruption et pour avoir agi en tant qu’agent étranger contraste fortement avec la réalité en Haïti, où trois conseillers présidentiels accusés d’avoir sollicité des pots-de-vin sont toujours en fonction.
Robert Menendez, ancien sénateur du New Jersey, a été reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin sous forme de lingots d’or, d’argent liquide et d’autres avantages en échange de l’utilisation de son influence politique pour servir des intérêts étrangers, notamment ceux de l’Égypte. L’affaire s’est soldée par une condamnation à 11 ans de prison, soulignant la rigueur du système judiciaire américain face à la corruption au sein de ses institutions politiques. ([justice.gov])
En Haïti, en revanche, une enquête de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a révélé que trois conseillers présidentiels – Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles – ont sollicité un pot-de-vin de 100 millions de gourdes auprès de Raoul Pascal Pierre-Louis, président du conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), en échange du renouvellement de son mandat.
Malgré les recommandations de l’ULCC de poursuivre ces individus pour abus de pouvoir, versement de pots-de-vin et corruption passive, aucune action judiciaire significative n’a été entreprise à ce jour et les conseillers concernés continuent d’exercer leurs fonctions officielles au point de songer à doter Haïti d’une nouvelle Constitution par voie de référendum-bidon et ségrégué prévu le 11 mai prochain, à l’occasion du 14e anniversaire de l’arrivée du chanteur misogyne Michel Martelly au Palais National.
Cette juxtaposition éclaire les divergences d’approche en matière de lutte contre la corruption. Aux Etats-Unis, la condamnation de Menendez atteste d’une volonté institutionnelle de sanctionner sévèrement les abus de pouvoir, quel que soit le statut ou l’influence politique de l’individu concerné. En Haïti, l’inaction face aux allégations de corruption au plus haut niveau du gouvernement atteste de l’absence d’une gouvernance et d’une application de la loi efficaces.
En effet, la lutte contre la corruption nécessite non seulement des cadres juridiques solides, mais aussi une volonté politique et une culture de la transparence et de la responsabilité. L’absence de mesures concrètes en Haïti pour traduire en justice les responsables de la corruption sape la confiance du public dans les institutions de l’État et perpétue le cycle de l’impunité.
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