Déportation | Haïti fait partie des nationalités concernées par l’accord migratoire potentiel entre Trump et la présidente du Mexique

La Position de Claudia Sheinbaum face à la déportation de migrants par les Etats-Unis
Latin Times

Dans un contexte marqué par des tensions migratoires croissantes entre les États-Unis et l’Amérique latine, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a affirmé lors d’une conférence de presse le 3 janvier que le Mexique reste ouvert à l’idée de recevoir des migrants déportés par les États-Unis. Cette déclaration reflète une volonté de coopération, bien qu’elle soit entourée de défis logistiques et économiques considérables.

Un Engagement Conditionnel

Entre 2022 et 2023, le Mexique a déjà consenti à accepter jusqu’à 30 000 migrants par mois en provenance de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Cette décision visait à répondre aux difficultés des États-Unis à rapatrier directement ces migrants en raison de différends diplomatiques et politiques avec leurs pays d’origine. Toutefois, Claudia Sheinbaum a souligné que tout futur accord nécessiterait des discussions approfondies avec l’administration américaine, notamment si les déportations massives annoncées par Donald Trump devenaient réalité.

Elle a précisé que le Mexique envisagerait divers mécanismes pour gérer cette situation, mais que des compensations financières ou des mesures spécifiques pourraient être nécessaires, en particulier pour limiter l’impact sur l’économie mexicaine. Parmi ces mesures figure la possibilité de limiter la collaboration à certaines nationalités ou de demander des fonds pour le rapatriement des migrants vers leurs pays d’origine.

Des Défis Économiques Majeurs

L’économiste Ismael Plascencia López a averti que cette initiative pourrait représenter un fardeau financier significatif pour le Mexique. Il estime que les coûts liés à l’accueil, à l’hébergement et au transport des déportés seraient élevés, surtout si les migrants rejetés par d’autres pays se retrouvent également au Mexique. À cela s’ajoute la gestion des quelque quatre millions de Mexicains sans papiers vivant aux États-Unis, dont le retour massif pèserait lourdement sur les ressources nationales.

Face à cette pression, Claudia Sheinbaum a proposé une approche régionale pour répondre aux défis migratoires. Elle prévoit une rencontre en janvier avec les ministres des Affaires étrangères d’Amérique latine et des Caraïbes pour discuter des solutions possibles. Cette initiative vise à renforcer la coopération régionale en s’attaquant aux causes profondes de la migration, notamment les inégalités économiques et sociales.

Solidarité et Diplomatie Régionale

La présidente mexicaine a insisté sur l’importance de la solidarité régionale malgré les critiques internes. En collaborant avec des pays comme le Honduras, dirigé par Xiomara Castro, elle espère promouvoir des politiques migratoires axées sur l’humanisme et la responsabilité partagée. Cette approche s’aligne avec les principes de la politique étrangère mexicaine et souligne la nécessité d’unir les efforts pour répondre aux défis migratoires de manière durable.

Un Contexte Coûteux pour les États-Unis

Même avec le soutien de certains pays d’Amérique latine, la mise en œuvre des déportations massives envisagées par Donald Trump représenterait également un coût exorbitant pour les États-Unis. Selon le American Immigration Council, une telle opération pourrait atteindre 315 milliards de dollars, englobant à la fois les 11 millions de migrants en situation irrégulière et les 2,3 millions de personnes ayant traversé sans autorisation entre janvier 2023 et avril 2024.

Vers une Solution Durable

Alors que le Mexique se prépare à faire face à ces défis, Claudia Sheinbaum a réaffirmé son engagement envers les principes de solidarité et de coopération internationale. Cependant, les décisions à venir nécessiteront une planification rigoureuse pour minimiser les impacts sur l’économie et garantir une réponse humanitaire efficace. Le succès de cette approche dépendra en grande partie de la capacité du Mexique et de ses partenaires régionaux à travailler ensemble pour trouver des solutions durables aux crises migratoires.

source : Latin Times

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