Carly Dollin : Plan macabre 

Au sein de la plupart des sociétés contemporaines, du Nord comme du Sud, il aurait suffi de moins de 10% du niveau de nocivité de cette pilule toxique injectée au cœur d’Haïti, et leur extinction aurait été imminente. Surprenant ! Grâce à une résilience immanente, Haïti a su résister et vaincre les rancuniers et flibustiers internationaux qui s’attèlent par tous les moyens subtils à la réduire au néant. Première d’une avalanche d’assauts meurtriers portés contre elle, la Première république noire tient le coup par le biais d’une dynamique collective qui lui sert de boucliers, empêchant ainsi l’atteinte de ses organes vitaux.

Contre vents et marées, ce peuple reste debout. Toutefois, les multiples attaques inouïes dont elle est l’objet laissent des cicatrices et des traumatismes considérables dans ses systèmes physique et psychique. Une question légitime demeure : jusqu’à quel point cette capacité de résistance extraordinaire de la nation haïtienne teindra-t-elle face aux intenses épreuves que ses « partenaires » lui font endurer ? En tout cas, la victoire sourit toujours à ceux qui luttent sans jamais lâcher prise. Envers et contre tout, l’élite résiduelle probe du terroir et de la diaspora doit continuer de tirer sur la corde pour préserver l’existence de cette nation tout en exigeant un équilibre sociétal vivable, au profit de la collectivité. Nous devons changer le narratif en faisant échouer ce plan sinistre de la perfide communauté internationale.

Cette vigoureuse endurance à ne pas exhaler son dernier souffle suite à autant d’agressions perpétrées par l’éminence criminelle impérialiste porte à croire que cette nation miraculée continue de jouir du support spécial d’un génie protecteur qui la sauvegarde d’une fin apocalyptique ignoble. Toutes les pièces effrayantes d’un puzzle d’une guerre civile des plus sanglantes ont été importées, empilées et quasiment arrangées pour semer une ultime tragédie au pays. Les principales artères de la capitale ont été bloquées aux quatre points cardinaux et aux quatre points collatéraux, par des va-nu-pieds dont les principaux concepteurs en perdent le contrôle comme à la Frankenstein.  

La stratégie du chaos a débuté avec une palanquée de coups sadiques sur la scène politique haïtienne qui s’est réduite consécutivement à une monocéphalie, une acéphalie puis une tragicomédie d’une multicéphalie cleptomane et mégalomane dans les maigres ressources du trésor public. Les architectes du chaos ont clairement compris qu’une déchéance politique couplée d’une asphyxie totale de la capitale équivaudrait à un cataclysme quasiment intégral. Le pays vit un Himalaya de difficultés dont l’asphyxie du transport terrestre, maritime et aérien aggravée par une mosaïque de zones contrôlées par des escadrons de la mort opérant sous le label « Viv-Ansanm ». Cette fédération de ces terroristes encensée par les Nations Unies affectionne particulièrement les structures vitales de la société telles que les infrastructures publiques, les écoles et les hôpitaux.

Depuis des lustres, le pays végète et échappe constamment de justesse de la menace d’un cocktail explosif d’une permacrise insolite. Celle-ci se manifeste par une insécurité aveugle combinée d’une débâcle migratoire et d’une hyperinflation chronique qui aggravent la crise humanitaire. Rares sociétés y survivraient après autant de pertes immatérielles et matérielles (entreprises pillées, maisons squattérisées et incendiées) subies par un peuple qui ne cesse de se battre et de rester optimiste. Le pays s’appauvrit. La classe moyenne dépouillée et rançonnée finit par se fondre dans la masse, vivant dans une indignité révoltante. La masse gagne son dîner dans la mendicité, en des acrobaties ignominieuses.

Les fondations maléfiques ont été jetées pour qu’une guerre civile éclate au pays. Armes lourdes aux mains des délinquants sensibles à la gâchette ; machettes aux mains de la population vulnérable. Ces monstres peuvent délibérément opter de couper l’oxygène vital à des compatriotes vulnérables pris en otage pour leur servir de boucliers, de chair à canon. Aux attaques de proximité déclenchées par ces détraqués, quand elles le peuvent, les communautés assurent leur légitime défense avec des machettes – Bwa Kale. À quelques différences près, le décor conflictuel planté est similaire à celui du Rwanda de 1994 qui sombrait dans un génocide féroce qui enterrait dans les fosses sépulcrales près d’un million de Hutus et de Tutsis. Mystérieusement, Haïti en a été rachetée. 

Stratégie du caméléon

Ce montage infernal aux empreintes internationales odieuses visant à provoquer la dislocation radicale de la première république noire, scénarisé dès le lendemain du séisme de 2010, aurait été mis en échec par un esprit surnaturel. Il y a évidence que les templiers font défaut sur la scène politique nationale ; le terrain étant libre à tout projet macabre au détriment du pays. Comme une vulgaire prostituée livrée dans un proxénétisme lucratif, Haïti est vendue par des dirigeants politiques vaniteux et insouciants. Sous la prééminente dictée des adeptes d’un certain impérialisme prédateur et orgueilleux, ce sont des « idiots utiles », dépourvus du sens de l’honneur, qui font mainmise sur le pouvoir politique du pays.

Ce pouvoir fantoche parrainé par les Pharaons opulents de l’Occident, défaillant dans sa mission de protection de la société et de garant du bien-être collectif, se métamorphose en un pouvoir de jouissance où ses représentants accumulent privilèges et avantages mirobolants sans produire de résultats probants. C’est cette pratique d’impunité dans la sphère politique qui justifie que des coqs et des poules nourrissent des combats tout en exposant leurs culottes tanga et faisant tomber leurs perruques pestilentes pour répliquer à ces « militants » en quête de miettes. Ne les sous-estimez surtout pas dans leur velléité de devenir de nouveaux CPT ! Pour satisfaire ses enjeux géopolitiques narcissiques, la communauté internationale adule les avides et les incultes aux axes stratégiques des nations du Sud. Ce qui la facilite par le truchement de la stratégie du caméléon (sic. Seteinfus) à s’immiscer dans une condescendance déconcertante dans les centres de tabulation pour frauder les résultats des élections dans ses intérêts mesquins.

Dans leur rationalité égocentrique, les interlocuteurs des superpuissances internationales n’éprouvent aucun sentiment d’immoralité à supporter et collaborer avec des ravisseurs à la tête de l’État sachant que les richesses qu’ils auront dilapidées serviront à embellir l’économie de leurs pays. Les croupions politiques rendent la partie belle aux mercenaires diplomatiques internationaux mandatés à appliquer la politique de Monroe. Jugez-en par les sanctions et confiscations, sans aucun suivi de restitution, opérées par le Canada et les USA à propos des richesses mal acquises des criminels transnationaux.

Cette grande puissance extrêmement matérialiste, privilégiant les avantages économiques périssables au détriment de la santé d’autrui, œuvre-t-elle réellement à mettre un terme au blanchissement des avoirs et au commerce illicite de la drogue alors que ces pratiques contribuent à son enrichissement ? C’était une question rhétorique. Ce jeu d’un pillage transitionnel continu enrichit les sociétés industrialisées qui accaparent l’argent sale acquis par les mafieux et les crapules politiques avant de les sanctionner, les emprisonner et les déporter sans un sou. Ces vauriens politiques du Sud prennent des risques majeurs en pillant les caisses de leurs propres pays pour faire prospérer davantage les sociétés occidentales avant de vivre plus tard dans la tourmente. Ces dilapidateurs sont tellement cons !

Dans la pratique des coopérations multinationales, il existe clairement un risque d’aléa moral dans la mesure où les gouvernements du Sud pour lequel ils sont censés travailler sont inaptes à observer leurs actions. En plus de l’asymétrie de l’information qui y règne, les missions poursuivies sur du papier sont en contradiction avec les incitations de ces plénipotentiaires à la direction des institutions internationales. Les conventions internationales contre les crimes financiers, pilotées par les sociétés industrielles, souffrent d’un problème similaire. Tant que les engagements concernant le transfert immédiat des ressources extorquées du trésor public des pays moins avancés (PMA) ne soient pas contraignants, l’éradication des crimes transnationaux ne sera jamais effective.

Sadique dilatoire

En des farces et des opérations cosmétiques incessantes, la communauté internationale continue d’inviter Haïti à des diners de con. Dans un premier temps, les maîtres du jeu maintenaient un interminable dilatoire dans un potentiel déploiement d’une force étrangère pour faire taire cet orage d’insécurité sur Haïti. À une deuxième phase, cette force militaire volontairement rachitique s’est révélée anémique face aux griffes blindées des monstres de la jungle qui y exhibent leurs manches longues de dernier cri. Le Kenya : Une nouvelle mission « Tourista », de véritables inutiles. Les stratagèmes des sociétés secrètes malveillantes pilotées par le baron de l’hémisphère n’ont pas produit l’échec et mat escompté aux dépens d’Haïti. Notre société a semblé gagner en allongeant le timing d’une potentielle explosion qui peut tout emporter. Cependant, la bombe n’est toujours pas désamorcée. La menace reste entière. Une prise de conscience collective en accordant priorité à la sauvegarde du pays.

Développant une autonomie financière sur la durée par rapport à leurs sponsors locaux, les animaux enragés de la milice « Viv-Ansanm » deviennent des mercenaires indépendants au service des plus offrants. Aujourd’hui, ils sont notamment téléguidés par des masterminds internationaux de qui ils auraient espéré une stupide amnistie malgré leurs multiples barbaries contre la population. Ce regroupement criminel qui endeuille chaque année des milliers de familles innocentes a été l’un des derniers vœux du BINUH.

À plusieurs reprises, notamment à chaque destitution de gouvernement, ces terroristes ont dégainé des balles sur des avions commerciaux. Ces compagnies devaient se rétracter d’atterrir sur le tarmac de l’Aéroport international Toussaint Louverture ; elles n’entrevoient pas de revoler sur Haïti demain la veille. Les armes et munitions en possession des criminels, notamment en provenance de l’illustre territoire stellaire de l’Amérique, ont été offertes comme cadeaux empoisonnés aux jeunes vulnérables des quartiers défavorisés. À qui profite donc ce climat catastrophique dépeint en Haïti ?

Haïti se souviendra de la fidèle marraine sinon la génitrice de ces psychopathes qui intercédait auprès de l’État haïtien pour fédérer les gangs. Cette fière procréatrice des gangs s’assurait que son nom s’inscrive en caractères gras dans l’acte de naissance de ses fils authentiques enfantées avec Lucifer. Privée du moindre sens d’humanité qui devait la distinguer des bêtes sauvages, Helen La Lime parvient-elle à fermer les paupières le soir ? Sa conscience s’il en est devait la tourmenter à chaque fois qu’un enfant, une femme ou un vieillard est assassiné par ses filleuls, ses dignes fils.

Un potentiel génocide diabolique au sein de cette historique nation qui partage le même hémisphère avec les USA n’est toujours pas écarté. Jusqu’à présent, par un miracle indicible, la clairvoyance de cette population martyrisée a déjoué cette machination démoniaque. Plan machiavélique clairement conçu au sein d’un laboratoire criminel manœuvré par la communauté des nations malveillantes. Puisse Dieu épargner notre pays de cette coupe amère. Haïti ne doit pas périr.

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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