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En Haïti, prise de Solino par les gangs : « il n’y a plus d’espoir »

today2024-11-16 1

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En Haïti, le quartier de Solino, à Port-au-Prince, est totalement sous la coupe de la coalition criminelle Vivre ensemble, et des centaines de familles ont aussi quitté Delmas 30, Nazon ou encore Christ-Roi, de peur que leurs quartiers ne soient à leur tour des cibles.

Wilson Gustave Colin fait partie de ceux qui ont tout perdu, sa maison, et plusieurs membres de sa famille en seulement quelques heures. « Avant le 17 octobre », explique-t-il à Vincent Souriau, « la zone de Solino vivait déjà sous tension, mais à ce moment-là il y a eu une avancée des groupes criminels qui sont arrivés à rentrer sur un peu plus de territoire, et à faire fuir la police. Ce qui a créé une situation de panique généralisée, et a vidé la zone de ses habitants ». Le frère de Wilson Gustave Colin a été assassiné : comme d’autres, après avoir perdu sa maison il n’avait nulle part où aller, et est resté dans la « zone de danger », où il a été tué. Wilson Gustave Colin fait part de sa colère, et dit éprouver une sensation d’impuissance : « il n’y a plus d’espoir, on peut rien faire avec les autorités qui sont là. Et on a vu l’attitude de la communauté internationale, des États-Unis d’Amérique, qui n’ont rien fait pour empêcher cela ». Pour lui, les gangs sont une organisation terroriste, et la police haïtienne n’a pas été formée pour y faire face : « on ne peut pas avoir une force multinationale pour juste appuyer la police nationale, on veut un appui plus expérimenté en termes de lutte contre le terrorisme pour intervenir dans le cas d’Haïti ».

 

Un nouveau « peyi lok » ?

« Sur les réseaux sociaux », écrit Le Nouvelliste, « là où se joue en direct la tragédie des résidents de Solino (…), il y a d’autres complaintes, celles d’automobilistes, de capitaines d’entreprises par rapport à une énième rareté de produits pétroliers au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et en province. » Car, annonce Gazette Haïti, le terminal pétrolier de Varreux est fermé à cause de l’intensification des violences. Un chef d’entreprise évoque aussi l’impossibilité de sortir des conteneurs de produits alimentaires de la capitale depuis trois jours – et selon lui « Port-au-Prince coche presque toutes les cases d’un énième ‘peyi lok’ ». Alors que, souligne Le National, les prix de certains produits alimentaires grimpent sur le marché international, et que « l’inflation suit sa course en Haïti ».

 

Des nominations encore à confirmer

Aux États-Unis, la polémique continue autour des nominations du président élu Donald Trump. Dernière en date, celle de Robert Kennedy Junior, qui sera ministre de la Santé – enfin peut-être. Car, écrit le New York Times, un débat s’est engagé sur le fait de le confirmer ou pas, car son « scepticisme à l’égard des vaccins et ses opinions peu orthodoxes sur la médecine mettent les responsables de la santé publique profondément mal à l’aise ».

Même débat concernant l’arrivée de Matt Gaetz à la justice : « Des républicains du Sénat ont prévenu qu’il aurait du mal à obtenir le soutien nécessaire à sa confirmation », rapporte le Wall Street Journal, à cause des accusations «d’inconduite sexuelle» qui le visent – il est entre autres soupçonné de relations avec une mineure.

Selon le Washington Times, sur les choix les plus « non conventionnels » de Donald Trump, il y a deux camps au Sénat parmi les républicains : ceux qui estiment qu’il faut les confirmer le plus vite possible pour que Donald Trump puisse avancer, et ceux qui ont sorti les drapeaux rouges – certains parce que ces nominations les ont fait rire, d’autres parce qu’ils demandent plus de temps pour les étudier. Et c’est ce qu’a fait justement le New York Times concernant la Justice, la Défense et le Renseignement : « les trois secteurs du gouvernement qui se sont révélé les obstacles les plus tenaces pour Donald Trump lors de son premier mandat ». Du coup, aujourd’hui, il laisse de côté « les figures de l’establishment qu’il avait installées à ces postes, il y a huit ans » au profit de personnes « dont la qualification la plus importante pourrait être la loyauté à son égard ».

 

Inauguration d’un mégaport au Pérou

Le terminal de Chancay, construit par la Chine et situé à 80 kilomètres au nord de Lima, est une infrastructure stratégique dans le cadre des Nouvelles routes de la soie. En Une, La Republica parle du« plus grand port d’Amérique du Sud », avec quelques chiffres : d’ici 2025, il devrait contribuer à hauteur de 1% au PIB péruvien ; 750 000 conteneurs seront transportés dans l’année qui vient ; 700 milliards de dollars d’échanges sont prévus avec la Chine d’ici à 2030. Ce port est aussi vu comme une plateforme logistique pour des pays d’Amérique latine, qui leur permettra d’exporter leurs produits vers l’Asie. El Comercio précise quand même que les pays voisins du Pérou s’inquiètent de l’impact qu’aura ce terminal sur leurs propres ports.

Un port inauguré ce jeudi (14 novembre 2024) par la présidente Dina Boluarte et son homologue chinois Xi Jinping, présent dans le pays pour le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique. L’inauguration a été virtuelle, à partir du palais présidentiel, pour raisons de sécurité. Mais dans son discours, écrit La Republica, Dina Boluarte a étonné « en décrivant le Pérou comme ‘un pays de frères, de paix et de développement’, ignorant complètement les nombreuses marches qui ont eu lieu au niveau national contre l’augmentation de la criminalité. » Et, rapporte El Buho, « ce que Dina craignait le plus s’est produit. L’un des membres de la délégation chinoise s’est retrouvé face aux manifestants, malgré l’important contingent policier déployé pendant les jours de grève, destiné à réprimer la population et à arrêter les étudiants. »

 

La pollution des bruits sous-marins

Alors que la COP se poursuit à Bakou, au Canada les autorités tentent de réduire la pollution marine – celles des sacs plastiques ou des rejets de produits pétroliers et chimiques, mais aussi celle produite par le bruit sous l’eau. Car le bruit des activités humaines perturbe beaucoup les animaux marins.

La correspondante de RFI Pascale Guéricolas s’est rendu sur les berges du fleuve St Laurent, au Québec. Elle y a rencontré le Réseau d’observation des mammifères marins, qui guette les bélugas, de petites baleines blanches en voie de disparition dans ce fleuve. Sous l’eau, les bélugas émettent des bruits pour communiquer.

Cette surveillance empêche les interactions entre les mammifères marins et les engins des chantiers. Mais elles ne les protègent pas de bruits sous-marins très forts comme celui des forages – qui empêchent les bélugas de communiquer, mais peuvent aussi les blesser ou les tuer.

Pour réduire les bruits des nombreux navires qui circulent sur le fleuve, les chercheurs ont imaginé des résonateurs acoustiques. Certaines lignes maritimes songent, elles, à changer leurs trajets. Les normes à respecter pour ne pas perturber la faune devraient se préciser dans les prochains mois.

 

Le journal de La Première

Rodrigue Petitot, Le leader du mouvement contre la vie chère est jugé en Martinique ce vendredi (15 novembre 2024).

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