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M. Ruto, parmi les derniers dirigeants africains à « envoyer un message de félicitations à M. Trump », prône un partenariat fort entre le Kenya et les États-Unis

today2024-11-09 1

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Biden a fait du Kenya un allié majeur hors-OTAN. Mais cela pourrait changer sous Trump 2.0.

Ces dernières années, le Kenya s’est imposé comme un partenaire clé dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique, en particulier sous la présidence de Joe Biden. Celui-ci a renforcé les liens diplomatiques et économiques avec le Kenya en le désignant comme un allié majeur hors-OTAN, un statut privilégié qui souligne non seulement l’importance stratégique du pays, mais aussi l’engagement des États-Unis à soutenir le rôle du Kenya dans les missions de maintien de la paix en Afrique, notamment en Haïti. Cependant, avec le retour de Donald Trump à la présidence américaine, beaucoup se demandent quel sera l’avenir de cette relation spéciale.

Le président kényan William Ruto, autrefois proche de l’administration Biden, a pris un temps inhabituellement long pour féliciter Trump pour sa victoire électorale. Cette lenteur a été remarquée, d’autant plus que les politiques économiques de Ruto et les accusations de corruption dans son gouvernement ont suscité de nombreuses protestations au sein de la population kényane. Malgré ces tensions, Ruto a réaffirmé son engagement envers le partenariat de longue date entre le Kenya et les États-Unis, mettant en avant des domaines de coopération tels que le commerce, les investissements, la technologie, la paix et le développement durable.

Cependant, le retour de Trump suscite des préoccupations. Le député kényan Caleb Amisi, critique virulent de Ruto, a souligné sur X (anciennement Twitter) que la victoire de Trump pourrait être une mauvaise nouvelle pour l’administration Ruto. « La victoire de Trump est une mauvaise nouvelle pour l’administration Ruto. Trump déteste l’aide étrangère comme moyen de développer l’Afrique. Il ne rencontrera pas Ruto pour distribuer des serviettes hygiéniques gratuites et des moustiquaires », a-t-il déclaré, insinuant que l’approche de Trump pourrait obliger le Kenya à réduire sa dépendance à l’aide occidentale et à adopter une stratégie économique plus autonome. Ce commentaire reflète un scepticisme plus large au Kenya quant à la capacité de Trump à maintenir le même niveau de soutien ou à prioriser les besoins du pays.

Sous l’administration Biden, un partenariat commercial et d’investissement avec le Kenya devait être finalisé, mettant l’accent sur la coopération en matière d’agriculture, de résilience climatique et d’amélioration de la gouvernance. Cet accord était destiné à remplacer les négociations commerciales formelles entamées lors du premier mandat de Trump en 2020, qui mettaient surtout l’accent sur l’accès des États-Unis au marché du blé kényan et la coopération avec les petites entreprises. Bien que l’approche transactionnelle de Trump en matière de politique étrangère puisse suggérer un retour à des accords plus ciblés et plus intéressés, les responsables kényans se veulent prudemment optimistes.

Le secrétaire kényan au Trésor, John Mbadi, a tenté de calmer les craintes, affirmant que « la politique américaine ne change généralement pas beaucoup, que la Maison-Blanche soit dirigée par un Républicain ou un Démocrate ». Mbadi a souligné que l’engagement actuel du Kenya avec les États-Unis se situe en grande partie au niveau multilatéral, avec une assistance canalisée via des institutions comme la Banque mondiale. Selon lui, la relation du Kenya avec les États-Unis se poursuivra, bien que des changements puissent survenir en ce qui concerne l’aide bilatérale directe et les dynamiques commerciales.

Avec le retour de Trump au pouvoir, une question reste en suspens : le Kenya devra-t-il s’adapter à une politique étrangère américaine plus transactionnelle ? L’approche antérieure de Trump vis-à-vis de l’aide et du développement en Afrique, souvent perçue comme sceptique et limitée, laisse penser que le Kenya pourrait faire face à un ensemble d’attentes différent. Si Trump s’éloigne de l’orientation d’investissement plus large de Biden et revient à son programme commercial plus restreint, le Kenya pourrait être contraint de reconsidérer son alignement stratégique avec Washington.

En fin de compte, les prochaines étapes du Kenya dépendront de la manière dont l’administration Ruto gère ce changement de leadership aux États-Unis. La poursuite de la relation spéciale du Kenya avec les États-Unis n’est pas garantie, et Ruto pourrait être amené à explorer d’autres alliances si les politiques de Trump ne répondent plus aux besoins du Kenya. Pour l’instant, l’avenir du Kenya en tant qu’allié clé des États-Unis en Afrique demeure incertain, alors que les deux nations font face à des priorités politiques changeantes et à des dynamiques mondiales en évolution.

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