Des bénéficiaires du Programme d’urgence multisectoriel d’apaisement et de réinsertion sociale des groupes vulnérables (PUMARSGV) ont vu leur portefeuille mobile crédité de 20 mille gourdes ce week-end, mais leurs transactions sont restreintes chez les agents autorisés du service Mon Cash. Ils dénoncent n’avoir la possibilité de retirer que 3 mille gourdes de leurs comptes.
À Pétion-Ville, ce dimanche, la frustration des bénéficiaires s’est manifestée dans les bureaux des agents autorisés Mon Cash. Plusieurs d’entre eux, ayant reçu les 20 mille gourdes prévues par le programme d’urgence, ont du mal à effectuer des retraits complets. Selon les agents Mon Cash, ce problème est lié à un manque de liquidités, les empêchant de satisfaire toutes les demandes.
La tension entre les agents autorisés du service Mon Cash et la Digicel, gestionnaire du service, reste palpable. Bien avant le lancement du programme, des opérateurs Mon Cash avaient exigé des garanties sur la disponibilité des fonds. Actuellement, les agents n’autorisent que des retraits ne dépassant pas trois mille gourdes. Les clients, qu’ils soient bénéficiaires du PUMARSGV ou non, sont obligés de limiter leurs retraits ou d’y renoncer complètement.
À peine lancé, le programme d’urgence multisectoriel initié par le gouvernement de transition se heurte à des difficultés de liquidités. Les agents autorisés peinent à répondre au volume des transactions demandées, et appellent la Digicel à alimenter les fonds pour satisfaire leurs clients.
Moins d’un mois après l’annonce de ce programme, certains agents ont déjà menacé de faire grève, citant les faibles marges bénéficiaires et une répartition inégale des pourcentages de gains. Le PDG de Digicel Haïti, Jean Philippe Brun, a exclu toute possibilité d’augmentation des pourcentages après le dernier ajustement, a-t-il affirmé.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
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