Solino : le RNDDH condamne les attaques des gangs et appelle au renforcement de la PNH

Haïti se réveillera lundi matin avec un nouveau « territoire perdu », bien que l’état d’urgence, en vigueur depuis environ 100 jours, soit toujours officiellement en place.

Le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) invite les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) à manifester leur volonté de juguler l’insécurité en renonçant à leurs allocations destinées au service de renseignement. Pierre Espérance plaide en faveur d’une réaffectation des fonds alloués à ce service au profit du renforcement des forces de l’ordre pour obtenir des résultats concrets.

L’invasion des gangs armés de la coalition « Viv Ansanm » dans une partie du quartier de Solino durant le week-end aurait pu être évitée si les forces de l’ordre avaient intensifié leur présence dans la zone, analyse le responsable du RNDDH, Pierre Espérance. Après les premières tentatives, en août dernier, de la Police nationale d’Haïti (PNH), soutenue par les Forces armées d’Haïti (FAd’H), pour repousser les bandits qui tentaient d’occuper le quartier de Solino et ses environs, il était impératif de consolider les efforts engagés, souligne le défenseur des droits humains.

Les attaques armées coordonnées par les bandits de « Viv Ansanm », ayant fait des victimes parmi les civils et provoqué des déplacements forcés à Solino, Bas-Delmas et Delmas 24, doivent être combattues avec la plus grande fermeté, soutient Espérance. Il appelle à renforcer les effectifs policiers et militaires haïtiens engagés sur le terrain. Les fonds alloués au service de renseignement du CPT devraient être réaffectés aux forces de l’ordre pour augmenter les primes de risque et autres avantages promis par l’État.

Tout en exprimant sa solidarité aux proches des victimes, Pierre Espérance rappelle que la lutte contre les groupes criminels armés nécessite des mesures d’accompagnement en faveur des forces nationales. Il appartient aux Conseillers-présidents de renoncer à leurs frais mensuels, s’élevant à plusieurs millions de gourdes, pour renforcer les initiatives de sécurité.

Des opérations de « zéro tolérance » contre les criminels et terroristes qui endeuillent les familles doivent être encouragées, réitère Espérance, tout en appelant les dirigeants à mettre fin à leur politique de spectacle et à réduire les dépenses inutiles.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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