Haïti Déc. 2021 – Sept. 2024 | Explosions camion-citernes: Dr Ariel Henry, Dr Garry Conille et l’illusion de la réponse politique aux tragédies évitables

Tragédies répétées : Haïti déc. 2021-sept. 2024 : Ariel Henry, Garry Conille et l’illusion de la compassion politique face aux explosions de camions-citernes, mais pas de solutions –

Les tragédies telles que les explosions de camions-citernes en Haïti en 2021 sous le gouvernement défaillant du Dr Ariel Henry et en 2024 sous l’administration transitoire manifestement non matérialisée du Dr Garry Conille dévoilent un triste schéma : un pays en proie à des catastrophes répétées qui auraient pu être évitées, sur fond d’inaction chronique et de promesses non tenues. Ces événements, bien qu’espacés de plusieurs années, témoignent de la même incapacité des dirigeants successifs à transformer la rhétorique de la compassion en réforme structurelle.

14 décembre 2021 : L’illusion de la compassion immédiate

Lorsque le camion-citerne explose à Cap-Haïtien en décembre 2021, la nation entière est sous le choc. Les flammes dévastatrices laissent derrière elles des dizaines de corps calcinés et de nombreux blessés, tandis que les infrastructures sanitaires, déjà fragiles, peinent à répondre à l’urgence. Ariel Henry, fraîchement nommé Premier ministre, se rend immédiatement sur les lieux, accompagné de médecins et de secouristes, symbolisant l’image d’un dirigeant en action, soucieux de ses compatriotes. Son discours, empreint de gravité, promet des mesures de soutien, de solidarité, et d’action pour éviter que de telles catastrophes ne se répètent.

Cependant, cette scène de compassion publique masque une vérité plus profonde. Le drame de Cap-Haïtien, comme tant d’autres avant lui, découle de la défaillance chronique de l’État à garantir des routes sûres, une réglementation stricte sur le transport des matières dangereuses, et un accès rapide aux soins médicaux d’urgence. Les promesses de réformes semblent alors dérisoires face à l’ampleur du problème. La population est en droit d’attendre une véritable transformation des services publics, et non des visites symboliques. Pourtant, la réalité, un an après, deux ans après, reste la même : les infrastructures restent vétustes, les services de santé saturés, et la sécurité routière inexistante.

14 septembre 2024 : Le même drame, les mêmes paroles

En 2024, lorsque Garry Conille prend les rênes du gouvernement, il hérite non seulement d’un pays en crise, mais également de la répétition des mêmes tragédies qui endeuillent Haïti. À Miragoâne, une explosion de camion-citerne cause une nouvelle vague de victimes. Cette fois encore, le Premier ministre s’empresse de réagir. Avec des mots similaires à ceux de son prédécesseur, Conille exprime sa solidarité, loue le courage des secouristes, et promet de doter le pays d’un hélicoptère de secours pour mieux gérer les situations d’urgence à l’avenir.

Mais derrière cette scène, les dysfonctionnements systémiques persistent. En effet, l’absence de surveillance routière et de mesures préventives montre une négligence institutionnalisée, comme si les dirigeants n’avaient tiré aucune leçon des drames précédents. Ce ne sont pas seulement des camions-citernes qui explosent en Haïti, mais le sentiment de sécurité et de confiance des citoyens envers leurs dirigeants.

Un cycle de catastrophes évitables

Les tragédies de 2021 et 2024 ne sont pas des anomalies dans l’histoire en Haïti. Elles s’inscrivent dans un continuum de crises que le pays subit, sans qu’aucune solution pérenne ne soit apportée. La réponse des gouvernements successifs semble suivre un schéma immuable : déplacement sur le terrain, discours empreints de gravité, appels à la solidarité nationale, puis une lente dissolution de la mémoire collective jusqu’à la prochaine catastrophe.

Ce qui frappe, c’est la similitude des scénarios. Les explosions de camions-citernes, bien qu’aléatoires, semblent presque prévues dans l’ordre tragique des choses. Les hôpitaux, toujours aussi mal équipés, les routes en piteux état, et l’absence totale de régulation sur le transport de substances dangereuses contribuent à un climat où le danger est omniprésent. Le fait que les acteurs politiques changent – Ariel Henry en 2021, Garry Conille en 2024 – mais que les réponses restent identiques, montre un manque de volonté d’aborder les racines mêmes du problème.

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