Le Conseil de sécurité se prépare à renouveler l’autorisation de la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti sous équipée et sous financée
En ce début de septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies est attendu pour prendre une décision concernant le renouvellement de l’autorisation de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) en Haïti, selon une note prévisionnelle du conseil. Lancée par la résolution 2699 le 2 octobre 2023, elle a été mise en place pour une durée initiale de 12 mois, avec pour objectif d’aider les autorités haïtiennes à rétablir l’ordre dans un pays en proie à une crise sans précédent.
Le renouvellement de l’autorisation de la mission s’accompagne de préoccupations sur le manque de ressources et les capacités opérationnelles. Bien que le modèle de financement volontaire soit maintenu, le Conseil pourrait réitérer son appel à des contributions supplémentaires de la communauté internationale. Des initiatives telles qu’une conférence d’annonces de contributions pourraient être envisagées pour mobiliser un soutien accru.
Actuellement, la mission est sous-équipée, souffrant d’un déficit en moyens aériens et en véhicules blindés, tout en faisant face à des pénuries de personnel. Le déploiement prévu devant atteindre 2 500 officiers pour un coût annuel d’environ 600 millions de dollars, n’y est pas encore. Ces limitations compromettent sérieusement sa capacité à reprendre et à sécuriser des territoires au-delà de la capitale, a indiqué la note du conseil de sécurité.
La transparence de la mission a également été remise en question, certains observateurs critiquant son manque de communication sur les détails de son concept d’opérations, invoquant des raisons de sécurité. Ce manque de clarté pourrait nuire à la crédibilité de la mission et à la confiance de la population haïtienne.
La situation en Haïti s’est considérablement détériorée depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Le pays est désormais confronté à une impasse politique, une violence extrême et des conditions humanitaires catastrophiques. Les gangs, qui contrôlent près de 80 % de Port-au-Prince, imposent leur loi par des méthodes brutales, plongeant la population civile dans la terreur. Dans ce contexte, le Conseil de sécurité va renouveler selon toute vraisemblance le mandat de la MMSS, afin qu’elle puisse poursuivre ses efforts de soutien à la Police nationale haïtienne (PNH) et contribuer à la création d’un environnement sûr pour la tenue d’élections libres et équitables.
Par ailleurs, la communauté internationale devra se montrer à la hauteur des défis auxquels est confronté le pays et prendre des mesures concrètes pour renforcer le soutien à la sécurité, condition essentielle au rétablissement de l’ordre et à la préparation d’élections démocratiques.
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