Haiti | Opération à cœur ouvert : La guerre des blouses blanches au sommet de l’État

Garry Conille divorce subtilement de Louis Gerald Gilles en bloquant ses dernières nominations à la tête des directions départementales de la santé.

par cba

Le doux murmure de leurs bistouris, aussi précis que des scalpels d’apprenti boucher, tranche l’Haïti malade avec une délicatesse toute relative, tandis que leurs stéthoscopes, acquis à prix d’ami pour services rendus, peinent à entendre les derniers battements d’un cœur déjà à moitié enterré.

Le conflit entre Dr Garry Conille, Premier ministre du gouvernement de transition en Haïti, v.2.01, et le Dr. Louis-Gérald Gilles, conseiller président du Conseil de la transition (CPT) à 9 Tèt Kale et dekale, se joue comme une véritable bataille clinique au sein du corps malade de l’administration publique haïtienne. Le désaccord entre ces deux « médecins » de la politique haïtienne se dévoile avec une précision chirurgicale.

Garry Conille, bien qu’étant le « chirurgien en chef » du gouvernement de transition, se retrouve face à un dilemme diagnostique avec son collègue plus « élevé dans la hiérarchie hospitalière », le docteur Gilles. Ce dernier, chargé de soigner les maux du système sanitaire en Haïti, a procédé la semaine dernière à huit nominations à la tête des directions départementales, à l’exception de l’Ouest et d’un autre département non cité. Cependant, ces nominations semblent davantage ressembler à une opération de greffe risquée qu’à une thérapie réparatrice, particulièrement dans le Nord, où le remplacement de l’ancien directeur, après 24 ans de service, a suscité de vives contestations. Les directives du docteur Gilles, par ailleurs sous le coup d’accusations graves de braquage de banque, mettent en évidence la question de sa légitimité à « prescrire » ces changements.

De son côté, Conille se trouve en pleine procédure de réanimation de l’administration publique. Après un « show médiatique » à l’Hôpital Général qui n’a servi qu’à masquer l’état comateux de l’institution (les portes restant toujours fermées), le PM a décidé de rédiger une circulaire tranchante, destinée à rappeler la primauté de la circulaire n°001 du 25 juillet 2024. Cette circulaire, qui vise à améliorer l’administration publique et à lutter contre la corruption, est une sorte de thérapie de choc pour un pays rongé par la corruption et l’impunité. Dans cet ordre administratif, M. Conille insiste sur le strict respect des procédures, précisant qu’aucune dérogation ne sera tolérée en dehors des règles précédemment établies.

Le diagnostic posé par Conille est clair : certains ministres, sans les nommer explicitement (mais tout le monde pense au fameux ministre de facto de la Santé nommé par le docteur Gilles et son directeur de cabinet ki tap aji toutouni dans le gouvernement défaillant Ariel-Manigat-SDP-Fusion), se comportent comme des « tumeurs malignes », affectant la crédibilité et la discipline du gouvernement. Ce comportement déviant compromet le traitement nécessaire pour assainir les institutions publiques et faire reculer la corruption.

En conséquence, le Premier ministre Conille a été bien conseillé par Nesmy Manigat (PHTK 1 et 3), et a ordonné subtilement à la ministre de l’Économie et des Finances de couper toute « perfusion financière » aux directeurs départementaux nommés par Gilles qui serait en fin de règne. Ces derniers, en quelque sorte des « greffons » non reconnus par le « chirurgien en chef », ne recevront aucun salaire, condamnant ainsi les nominations de Gilles à un rejet administratif certain.

Il ne reste plus qu’à attendre de voir si ce bras de fer entre les deux médecins aboutira à une guérison miraculeuse de l’administration publique haïtienne, actuellement en coma, ou si le patient restera en soins intensifs, victime des querelles intestines de ceux censés le soigner en vertu du serment d’Hippocrate.

Voici la circulaire dans son intégralité :

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