PORT-AU-PRINCE (Reuters) – Une annonce faite vendredi par l’armée américaine a confirmé la livraison imminente de 24 véhicules blindés supplémentaires à la délégation kenyane déployée en Haïti. La force kényane dirige une opération de sécurité très attendue dans ce pays des Caraïbes en proie à une violence endémique.
Le Commandement Sud des États-Unis (SouthCom), l’entité militaire responsable de l’Amérique latine et des Caraïbes, a déclaré que les véhicules blindés MaxxPros, résistants aux mines et aux embuscades, seraient livrés à l’aéroport principal de Port-au-Prince par des avions-cargos C-17 de l’armée de l’air américaine. Les livraisons devraient commencer ce vendredi et s’ajouter à une flotte existante de 10 MRAP fournis par les États-Unis.
Outre les véhicules, 34 kits de protection des tireurs, ou « tourelles », seront également expédiés. Ces dispositifs, essentiels pour améliorer la visibilité sur le terrain lors d’opérations conjointes avec la police nationale, seront installés sur les véhicules par des contractants financés par l’armée américaine.
Le contingent, composé de 400 policiers kenyans, dirige une mission de sécurité ratifiée par les Nations unies et chargée de lutter contre les gangs lourdement armés qui ont pris le contrôle de la majeure partie de la capitale haïtienne. Cette mission, demandée à l’origine par l’ancien gouvernement haïtien en 2022, est le premier déploiement international d’envergure dans le pays depuis des années. Bien que plusieurs pays se soient engagés à envoyer plus de 2 500 soldats, la force kényane reste la seule à avoir posé le pied sur le sol haïtien.
Cependant, tout n’a pas été rose pour la force kenyane. Fin juillet, les troupes ont été contraintes de se retirer de la ville de Ganthier, marquant un revers important dans l’une de leurs premières sorties majeures en dehors de la capitale. Selon un porte-parole des forces kenyanes cité par le Miami Herald, l’absence de tourelles sur les premiers MRAP fournis par les Américains a empêché le personnel de répondre efficacement aux attaques.
Au 1er août, les violences à Ganthier avaient contraint près de 6 000 habitants à fuir leur domicile, selon les données de l’ONU. Au niveau national, près de 600 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays par le conflit, tandis que des centaines de milliers de migrants ont été déportés vers Haïti, où près de 5 millions de personnes souffrent actuellement d’une grave famine.
Le mandat initial de la mission, d’une durée de 12 mois, doit s’achever en octobre, laissant l’avenir de cette intervention internationale incertain.
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