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30 ans déjà depuis l’odieux assassinat du père Jean-Marie Vincent

today2024-08-29 1

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30 ans déjà depuis l’Odieux Assassinat du Père Jean-Marie VINCENT … 30 ans d’IMPUNITE en Continue mais puisque Nous N’Oublierons Rien , Nous Reproduisons ci-après un texte publié il y a 5 ans. 

28 aout 1994 – 28 aout 2019 :

25 ans déjà depuis l’exécution du militant politique et prêtre engagé Jean Marie VINCENT dit « Jan Boul » pour les intimes à, l’entrée de la Maison des Pères Montfortains (à la rue Baussan / Port-au-Prince), il était 8h15 pm.

25 ans déjà et ce Sang La n’a toujours pas séché … il Coule encore et partout dans cette Haïti en lente agonie.

Que dire de cet Être de Lumière si jovial et Bouillonnant d’Énergie qui avait toujours une Idée, un projet pour faire reculer l’extrême pauvreté, pour combattre l’infra humaine misère dans laquelle le système d’exploitation et de domination en place maintenait [et maintient toujours] des millions d’haïtiens et d’haïtiennes appauvris et en particulier les petits paysans … en attendant d’être prêts à Renverser ce système si Injuste et Inégalitaire ?!!!

Le départ forcé de Jean – Marie, le Rassembleur progressiste, qui est l’œuvre de bras Armés en Kaki et en civil sous la commandite de la Compagnie Étoilée laisse certainement un VIDE, un incommensurable VIDE … surtout aux niveaux organisationnel et politique !!!

Rappelons qu’interrogé autour du meurtre sous référence, le capitaine Jackson Joanis avait indiqué qu’il n’allait pas supporter un tel fardeau et que c’est le capitaine Youri Latortue qui pouvait donner toutes les explications ! Certes avec la pseudo « Justice » que nous avons, l’éponge a été par la suite passée sur les déclarations contradictoires et ambiguë du capitaine Latortue via un arrêt ordonnance de la honte émis par la Cour d’Appel alors qu’il était le chef de sécurité de son oncle, le Premier ministre Gérard Latortue. C’est ainsi que les dossiers Criminels sont évacués en Haïti ! 

En fait qui était (en quelques mots) Jean-Marie Vincent ?

Sa pré adolescence a été plutôt difficile ayant perdu a l’âge d’à peine 13 ans son père (en 1958) qui était des Barraderes. C’est que son père qui avait fait campagne pour Louis Dejoie a été par la suite empoisonné par les partisans de François Duvalier.

Jean-Marie est né aux Cayes le 21 octobre 1945 mais suit ses cours primaires aux Barraderes puis suit les cours secondaires au Petit séminaire du collège St-Martial à Port-au-Prince.

Après des études philosophiques au Canada et des études théologiques au grand séminaire Notre-Dame de Turgeau (1965-1967 et 1967-1970), Jean -Marie est ordonné prêtre le 7 janvier 1971 a Pétionville. 

Après de courtes études supplémentaires en France, il consacrera en continu plus de 15 ans de sa vie de prêtre, adepte de la théologie de la Libération, aux jeunes et aux paysans pauvres du Nord -Ouest d’Haïti (1972-1987) en s’attachant plus particulièrement à la commune de Jean Rabel.

En 1975, il intègre l’équipe Missionnaire Montfortaine de la paroisse de Jean Rabel puis devient en 1977 et jusqu’en 1983 : administrateur de la paroisse de Jean Rabel. Mais Jean Marie a surtout laissé son empreinte en tant que Responsable de l’Equipe Missionnaire de Jean Rabel de 1977 à 1987.

Cette équipe, composée de religieux, de laïcs engagés et de techniciens, accompagnait, sous la supervision du prêtre militant, les petits paysans regroupés en Groupements « Tèt Ansanm » qui rejoindront plus tard (après 1986) le grand mouvement paysan national : « Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen ». Evidemment, Jean-Marie a été l’un des co-initiateurs de ce mouvement paysan.

À l’intérieur de l’Église, en dépit du fait qu’il savait que la hiérarchie ne partageait pas son engagement social et politique envers les plus pauvres, Jean -Marie par son dynamisme avait su s’imposer au plus haut niveau et a beaucoup contribué à donner à cette institution des outils pouvant lui permettre de mieux accompagner la population en participant à la mise sur pied de radio Soleil, en aidant à renforcer les diverses Caritas diocésaines, en mettant sur pied avec le père Miot la Mission Alpha qui devait alphabétiser des millions d’haïtiens avec la méthode  » Goute Sèl » et il a même beaucoup négocié pour l’instauration de la future Université Notre-Dame d’Haïti dont il ne verra pas la naissance.

Malgré tout cela, il a été trahi par certains des siens et c’est ainsi, qu’alors qu’il occupait la fonction de directeur de la Caritas du Cap-Haitien (1983-1991), il a été contraint par Mgr Gayot de démissionner après le coup d’État de septembre 1991 et depuis, il y a eu au niveau de ces diverses institutions une réorientation plus conservatrice et c’était aussi fini pour la  » Mission Alpha» !!!

Le Massacre des paysans de Jean Rabel et de Mahotiere, du 23 au 28 juillet 1987 a été un coup terrible porté au Mouvement Populaire et la situation était devenue si difficile que l’Equipe Missionnaire de Jean Rabel a dû faire retrait, ne pouvant plus effectuer un accompagnement direct sur le terrain.

Un tel Massacre a bien évidemment beaucoup affecté Jean-Marie mais il a continué à créer, à fonder avec d’autres collaborateurs plusieurs institutions et/ou organisations aptes à apporter un appui aux organisations paysannes mais aussi à d’autres secteurs en lutte pour la construction d’une société nouvelle, plus juste et plus égalitaire. 

Citons pêle-mêle pour raccourcir au possible cette présentation : le GATAP (Groupe d’appui Technique et Pédagogique), le FIDES (Fonds International de Développement économique et Social), le FONHADES (Fonds haïtien de Développement économique et Social) la CCG (Coopérative de cautionnement et de gestion), sans compter la Fondation Edmond Paul… la liste est si longue ! Dommage que beaucoup de ces institutions n’aient pas pu continuer à fonctionner très longtemps après la mort de Jean-Marie.

Et à coté de tout cela Jean-Marie trouvait du temps pour accompagner, à travers des conférences, des jeunes de divers groupes (KIRO, JOC, SAJ, …) et collectait des fonds après le coup d’État sanglant de septembre 1991 afin de soutenir de nombreux citoyens et citoyennes persécutés par le régime féroce des militaires putschistes. Et je m’arrête là, sachant que plus d’un me reprocheront de n’avoir pas mentionné telle ou telle autre institution que Jean-Marie avait contribué à fonder et telle association ou organisation que Jean-Marie soutenait mais bon, on ne peut pas tout citer, Jean-Marie étant d’un dynamisme hors du commun… 

Citons tout de même en finale, son dernier dada qui était la création d’un Centre Nature dans la zone de Lafitteau / Ti Tanyen que Jean – Marie avait déjà commencé à reboiser (en citronniers …) sur plus de 22 hectares de terres semi-arides. Et puisque l’on dit que quand un Mapou tombe, les cabris mangent ses feuilles, certains oligarques ont accaparé tous les terrains destinés à l’implantation de ce Centre Nature dont Jean-Marie avait pourtant fait l’acquisition de manière tout à fait régulière et légale.

C’est cet Homme Dynamique et Progressiste, Cet Haïtien Politiquement Lucide et engagé, que des Assassins qui sont encore dans la Ville (pour paraphraser Jean Léopold Dominique défunt) ont abattu à coup de Ghalil selon les rapports de police et de justice à 8h15 pm le 28 aout 1994. Certains disent que c’était, entre autres, pour justifier la deuxième occupation militaire d’Haïti par les USA et de permettre aussi l’application de la politique ultra néo-libérale convenu lors des accords de Paris ; je mon côté, j’en ai la ferme conviction !

31 ans, jour pour jour, après le célèbre discours de Martin Luther King (Washington, D.C. / 1963) … en Haïti, un 28 aout 1994, avec l’assassinat du père Jean-Marie VINCENT, les forces des ténèbres ont donc Tué un REVE : un rêve d’intégration visant à démanteler la Société d’exclusion en place en vue de Construire une Société Haïtienne plus Juste et plus égalitaire, plus Humaine et Fraternelle donc.

Les funérailles du père Jean-Marie Vincent ont été chantées dans la cour des Pères Montfortains à la rue Baussan à Port-Au-Prince, le 2 septembre 1994. Pour beaucoup c’est un cauchemar en continu depuis … 

25 ans après, les crimes continuent car l’impunité règne en Maître tout comme les Assassins qui circulent en toute liberté avec armes, argent et Pouvoir !!!

Notons pour conclure que la vie du militant et prêtre Jean-Marie Vincent a été une Vie de lutte intense avec une période très active de 17 ans, à savoir entre 1977 et 1994. En 1977 il devient le curé de la paroisse de Jean Rabel a l’âge de 32 ans à peine et le 28 aout 1994, il est assassiné par des militaires de l’Armée d’Haïti au service des ennemis nationaux et internationaux traditionnels du peuple souffrant d’Haïti en lutte, à l’âge de 49 ans. 

Doit-on dire que la LUTTE continue ? Certains ont certes abandonné mais le peuple souffrant d’Haïti n’a pas d’autre choix que de Continuer à Lutter pour l’avènement d’une Société où régnera le bien-être, la Justice et la Liberté pour Tous les Citoyens et Toutes les Citoyennes. Le devoir des militants intègres et progressistes est d’accompagner le peuple organisé dans sa lutte.

Et pour ton inestimable et généreuse contribution à l’avancement de la lutte du peuple souffrant d’Haïti : Merci Jan Boul !!!

Stephen William PHELPS, Port-au-Prince le 28 aout 2019.

[Notices biographiques du père Jean-Marie Vincent tirées de l’Ouvrage : » Ochan pou Jean-Marie VINCENT » / Edité par la Fondation Jean-Marie Vincent, aout 1995. Photo: Jacques Deschênes / Le Soleil].

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Écrit par: Viewcom04

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