Un premier discours stratégique : Fils-Aimé élude le sujet brûlant du référendum constitutionnel interdit

Sans évoquer le référendum constitutionnel interdit par la Constitution, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé expose sa feuille de route pour Haïti

Tout juste nommé Premier ministre d’Haïti, Alix Didier Fils-Aimé a prononcé lundi 11 novembre son premier discours officiel à la Villa d’Accueil. En présence de Leslie Voltaire, Président du Conseil Résidentiel de Transition, et des membres du Corps Diplomatique, M. Fils-Aimé a présenté un programme de gouvernement axé sur la sécurité et l’organisation des élections, mais laissant de côté un dossier brûlant : le référendum constitutionnel interdit par la Constitution de 1987.

Dans son allocution, M. Fils-Aimé a exposé sa vision pour Haïti, en soulignant que le rétablissement de la sécurité était la priorité absolue de son administration. Soulignant l’importance de permettre à chaque citoyen de « vaquer à ses occupations sans crainte », le Premier ministre a mis l’accent sur l’un des plus urgents défis du pays. Il a également évoqué la nécessité d’organiser des élections, insistant ainsi sur son engagement à œuvrer en faveur d’une transition démocratique en Haïti.

Cependant, à aucun moment Alix Didier Fils-Aimé n’a évoqué le sujet du référendum constitutionnel Conille-Voltaire. Ce silence sur le référendum pèse d’autant plus lourd que celui-ci reste un point de discorde majeur sur la scène politique haïtienne.

Alors que de nombreux experts estiment qu’un référendum en 2025 suivi d’élections est une perspective irréaliste, l’absence de toute mention de ce projet dans le tout premier discours du nouveau chef de gouvernement, fait réfléchir.

Depuis l’époque de l’ancienne administration Jovenel Moise-Claude Joseph, Tèt Kale 2, et Ariel Henry-SDP/Fusion-RDNP, l’idée d’une nouvelle constitution ou amendement constitutionnel n’a cessé de diviser la classe politique et la population haïtiennes. Dr Garry Conille avait infructueusement tenté de planifier un référendum constitutionnel pour le mois de février 2025 avec un CEP boiteux et incomplet, mais la situation sécuritaire et la crise sociopolitique ont empêché toute avancée concrète dans cette aventure

La prise de parole de M. Fils-Aimé s’est déroulée dans un climat de tension accrue. Le même jour, des bandes armées, dont la présence et l’influence ne cessent de croître dans plusieurs régions, ont tiré sur un avion de Spirit Airlines qui survolait la région de Tabarre. vers sa descente a l’aeroport Mais-Gaté. Cet incident dramatique confirme les énormes défis auxquels est confronté le nouveau gouvernement pour stabiliser le pays, avant même d’envisager des réformes constitutionnelles ou des élections.

L’absence de référence au référendum dans le discours de Fils-Aimé peut être interprétée comme une volonté de ne pas raviver les tensions et de ne pas imposer une constitution contestée dans un contexte déjà fragilisé. En se concentrant sur la sécurité et l’organisation éventuelle des élections, le Premier ministre a choisi d’adopter une approche pragmatique, visant à répondre aux besoins immédiats du pays.

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