Le nouveau Premier ministre canadien en tournée européenne pour renforcer les alliances face aux tensions avec les États-Unis

Le nouveau Premier ministre canadien rencontre Emmanuel Macron et Keir Starmer pour consolider les liens commerciaux et militaires, dans un contexte de guerre commerciale avec Washington

À peine entré en fonction, Mark Carney, le nouveau Premier ministre canadien, a entamé ce lundi 17 mars une visite officielle à Paris et à Londres. Ce déplacement, axé sur le renforcement des « liens commerciaux et militaires » avec deux alliés de premier plan, intervient dans un contexte de fortes tensions entre le Canada et les États-Unis, où Donald Trump multiplie les déclarations provocatrices et les mesures protectionnistes.

Le Canada, pays de 41 millions d’habitants, traverse une crise sans précédent dans ses relations avec son voisin américain. Donald Trump a lancé une guerre commerciale contre Ottawa et ne cesse de répéter son souhait de voir le Canada devenir le « 51e État américain ». Face à cette pression, Mark Carney, qui a succédé à Justin Trudeau vendredi dernier, a fait de la diversification des alliances une priorité.

À Paris, Mark Carney a été reçu à l’Élysée par le président français Emmanuel Macron pour un déjeuner de travail. Les deux dirigeants ont mis l’accent sur leur « engagement commun à bâtir des liens économiques, commerciaux et de défense plus solides », selon un communiqué officiel. La guerre en Ukraine et les projets stratégiques entre les deux pays ont également été abordés, témoignant de la volonté de renforcer le partenariat franco-canadien.

Après Paris, le Premier ministre canadien se rendra à Londres pour rencontrer son homologue britannique, Keir Starmer. Les discussions porteront sur le renforcement de la sécurité transatlantique, la croissance du secteur de l’intelligence artificielle (IA) et les relations commerciales bilatérales. Le Royaume-Uni est en effet le troisième partenaire commercial du Canada, avec des échanges évalués à 61 milliards de dollars canadiens (40 milliards d’euros).

Mark Carney, qui a dirigé la Banque d’Angleterre de 2013 à 2020, connaît bien le terrain britannique. Il aura également une audience avec le roi Charles III, souverain du Canada, soulignant les liens historiques entre les deux nations.

Sur le chemin du retour, Mark Carney fera une halte mardi à Iqaluit, dans le territoire canadien du Nunavut, proche du Groenland. Cette visite vise à « réaffirmer la souveraineté et la sécurité du Canada dans l’Arctique », une région convoitée par Donald Trump, qui a plusieurs fois exprimé son désir d’annexer le Groenland.

Avant son départ pour l’Europe, Mark Carney a eu un échange téléphonique avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Sur le réseau social X, il a souligné que « le Canada et l’Europe sont de solides partenaires, chose très importante dans une économie mondiale en évolution ».

Photo : pool/afp via getty images / THOMAS PADILLA

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