La mentalité « Get Rich Quick » (Dòmi pòv leve rich) en Haïti : Une course effrénée vers la ruine

Les méfaits du « Get Rich Quick » en Haïti :

Au cours des deux dernières décennies, Haïti a été témoin d’une montée en puissance inquiétante de la mentalité « Get Rich Quick » (Dòmi pòv leve rich). Cette idéologie, popularisée et exacerbée sous le régime des Tet Kale, a plongé de nombreux Haïtiens dans une quête effrénée de richesse rapide, souvent au détriment de l’éthique, de la légalité, et du bien-être collectif. Ce phénomène a non seulement fragilisé les fondements sociaux et économiques du pays, mais il a également exacerbé des fléaux tels que la corruption, le trafic de drogue, la prostitution, et les arnaques financières.

La corruption : un cancer qui gangrène la société

La culture du « Get Rich Quick » a intensifié la corruption à tous les niveaux de la société haïtienne. Poussés par l’appât du gain facile, de nombreux fonctionnaires et politiciens se sont laissés entraîner dans des pratiques malhonnêtes, détournant les fonds publics et les aides internationales destinées au développement du pays. Cette corruption endémique a non seulement appauvri l’État haïtien, mais elle a aussi sapé la confiance des citoyens dans les institutions publiques, créant un climat de méfiance généralisée.

Le trafic de drogue : un fléau destructeur

Le trafic de drogue est devenu une activité lucrative pour certains, attirés par la promesse de gains rapides et élevés. Cependant, cette activité illicite a des conséquences dévastatrices sur la société haïtienne. Elle alimente la violence, favorise la criminalité organisée, et met en danger la jeunesse du pays, de plus en plus exposée à la toxicomanie et aux violences qui en découlent. Le trafic de drogue érode également l’image internationale d’Haïti, le plaçant sous la menace constante de sanctions et de pressions extérieures.

La prostitution : une réalité dégradante

La quête de richesse rapide a aussi conduit un nombre croissant de femmes, et parfois d’hommes, à se tourner vers la prostitution, qu’elle soit déclarée ou plus sophistiquée, dans l’espoir de s’extraire de la pauvreté. Cette pratique, loin de résoudre les problèmes économiques des individus, les plonge souvent dans un cycle de dégradation morale et de dépendance, tout en exposant les plus vulnérables à des risques sanitaires et à des violences physiques.

Les arnaques financières : Le mirage des structures de Ponzi

En parallèle, le « Get Rich Quick » a vu l’émergence de structures financières frauduleuses, souvent sous forme de pyramides de Ponzi, promettant des rendements exorbitants en peu de temps. Ces arnaques, bien que déguisées sous une apparence de légitimité, ont ruiné de nombreuses familles haïtiennes, détruisant leurs économies et accentuant la méfiance envers tout investissement. Même la borlette traditionnelle, autrefois une forme populaire de jeu d’argent, est devenue moins attrayante face à ces promesses illusoires de richesse instantanée.

Un cercle vicieux à briser

La propagation de cette mentalité « Get Rich Quick » en Haïti est un cercle vicieux qui ne profite qu’à une minorité, tandis que la majorité de la population en subit les conséquences néfastes. La course au gain rapide ne peut remplacer la nécessité d’un travail honnête, d’un investissement dans l’éducation, et d’un développement durable basé sur des valeurs éthiques solides.

Pour briser ce cycle destructeur, il est essentiel de promouvoir une culture du mérite, de la transparence, et de la responsabilité. Cela passe par une répression accrue de la corruption et des activités illégales, mais aussi par l’éducation des jeunes générations sur les dangers des solutions de facilité et l’importance du travail acharné et de l’intégrité. Haïti ne pourra se relever que si ses citoyens choisissent de bâtir leur avenir sur des bases solides, plutôt que de céder aux mirages d’une richesse facile mais éphémère.

Mislane Jeanty

The post La mentalité « Get Rich Quick » (Dòmi pòv leve rich) en Haïti : Une course effrénée vers la ruine first appeared on Rezo Nòdwès.