Haiti | Insécurité : le Premier ministre nommé Garry Conille tente-t-il d’imiter le Premier ministre déchu Ariel Henry ?

Le 5 juillet 2021, lors de son discours d’investiture à la Primature, le Premier ministre Ariel Henry a promis de libérer la route nationale numéro 2 contrôlée par des bandits armés, déloger les groupes criminels établis à Village-de-Dieu, Grand’Ravine, mettre hors d’état de nuire le gang «400 Mawozo» qui terrorise les habitants de Croix-des-Bouquets. Mais, au terme de 32 mois de sa gouvernance, le neurochirurgien a laissé un héritage sécuritaire catastrophique avec la multiplication des foyers criminels à Canaan, Croix-Périsse, entre autres.

Escorté par des policiers d’unités spécialisées, le Premier ministre de facto, Dr Garry Conille accompagné du directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Frantz Elbé et d’autres membres du haut-commandement de l’institution policière, a visité ce dimanche une partie du centre-ville de Port-au-Prince contrôlée par des bandits de la coalition «Viv ansanm ». Selon des sources à la Primature, le Dr Conille voulait s’enquérir de la situation des zones désertées par leurs résidents, mais qui servent de repaire aux groupes armés.

De la rue Capois, jusqu’à la rue Monseigneur Guilloux, l’entourage du Dr Garry Conille evoque un constat déprimant de l’état physique actuel du centre-ville, dressé par le Premier ministre. Parallèlement, aucune source n’a fait état d’hostilité, ni d’échange de tirs entre des bandits toujours en embuscade dans des maisons abandonnées et le convoi.

Le nouveau chef de la Primature, visiblement motivé et manifesté du désir de réussir, suit les traces de son prédécesseur, Ariel Henry qui aux premières heures de son installation a promis de faire déplacer des montagnes pour juguler le phénomène de l’insécurité. Dans son discours d’installation à la Primature, le 5 juillet 2021, il s’est engagé à mener la lutte contre le grand banditisme et la criminalité qui endeuillent des familles. Des promesses visant à garantir la sécurité de la population ont constitué la toile de fond du message du neurochirurgien. 

Au final, Ariel Henry a laissé le pouvoir avec un bilan désastreux sur tous les plans. Des centaines de personnes assassinées, des milliers de déplacés forcés, deux plus grands centres carcéraux du pays sont vidés des détenus, plus d’une vingtaine d’installations policières détruites par les gangs. L’un des ministres du gouvernement de facto du Dr Henry, l’intellectuelle Emmelie Prophète Milcé se glorifie de constater l’expansion des gangs jusqu’à qualifier «de territoires perdus», les nouvelles conquêtes des organisations criminelles.

Hervé Noël 
vevenoel@gmail.com

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