Etats-Unis | Le TPS pour les Vénézuéliens maintenu par décision de justice jusqu’au 2 octobre 2026, un signe d’espoir pour les Haïtiens, selon des analystes

Un juge fédéral suspend la révocation du TPS pour les Vénézuéliens : quelles conséquences pour les bénéficiaires ?

La tentative de l’administration Trump de mettre fin au Temporary Protected Status (TPS) pour les ressortissants vénézuéliens vient d’être suspendue par une décision de justice rendue à San Francisco. À quelques jours de l’expiration de leur droit légal de séjour et de travail aux États-Unis, plus de 600 000 Vénézuéliens bénéficient ainsi d’un sursis juridique.

Dans une ordonnance de 78 pages datée du 31 mars 2025, le juge fédéral Edward M. Chen a bloqué la décision de la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, qui visait à révoquer les permis de travail et les protections contre l’expulsion pour environ 350 000 ressortissants. L’annulation du TPS décidée par l’administration Trump en février est donc suspendue, en attendant de nouvelles audiences. Sans cette intervention judiciaire, des dizaines de milliers de Vénézuéliens, notamment en Floride du Sud, auraient perdu leur statut le 7 avril 2025.

Le recours a été introduit par sept ressortissants vénézuéliens, soutenus par la National TPS Alliance, alléguant que la décision gouvernementale reposait sur des motivations politiques et des préjugés raciaux. Cecilia González Herrera, 26 ans, seule plaignante résidant en Floride, dénonce une révocation arbitraire de leurs droits. Le juge Chen a soutenu ces allégations en affirmant que la secrétaire Noem avait agi sur la base de « stéréotypes négatifs et généralisants », qualifiant ces propos de manifestations typiques de discrimination raciale.

La portée de cette décision est majeure : elle maintient temporairement le statut et l’autorisation de travail pour plus de 600 000 bénéficiaires, répartis en deux groupes — ceux initialement désignés en 2023, et ceux enregistrés en 2021. Tous devront se réenregistrer avant le 10 septembre 2025 pour prolonger leur statut jusqu’au 2 octobre 2026. Ce processus reste obligatoire, même pour les Vénézuéliens entrés légalement dans le cadre du programme humanitaire CHNV (Cuba, Haïti, Nicaragua, Venezuela), bien que leur dossier puisse être suspendu en attendant l’issue d’un procès distinct sur ce programme, admettent des analystes et défenseurs de droits humains.

D’un point de vue administratif, les États — notamment la Floride — ont recommencé à traiter les demandes de permis de conduire et d’identification des bénéficiaires du TPS. Les employeurs, quant à eux, sont tenus d’accepter les documents précisant l’extension du TPS telle que publiée dans le Federal Register du 17 janvier 2025. En cas de litige, des lettres de soutien émises par des centres juridiques spécialisés, comme celui de UCLA, peuvent être présentées pour faire valoir ses droits.

Enfin, si les titulaires du TPS peuvent, en théorie, solliciter une autorisation de voyage, la prudence reste de mise : plusieurs personnes ayant quitté temporairement le pays ont été détenues à leur retour. Les avocats recommandent une consultation préalable avant tout déplacement.

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