Dennis Hankins : « Barbecue, c’est lui le Président d’Haïti »

À l’occasion de la 10ᵉ conférence annuelle de l’Alliance nationale pour l’avancement des professionnels haïtiens (NAAHP), tenue du 7 au 9 novembre dernier à Atlanta, aux États-Unis, l’ambassadeur Dennis Hankins a répondu aux questions de l’assistance. L’une de ses réponses, concernant le statut de l’ancien policier devenu chef de gang, Jimmy « Barbecue » Chérizier, a particulièrement surpris l’auditoire, rapporte l’homme d’affaires et ancien Premier ministre Robert Malval.

Qu’il s’agisse d’ironie ou de sérieux, la réponse de l’ambassadeur américain Dennis Hankins à des compatriotes haïtiens réunis pour discuter de la situation en Haïti a provoqué un véritable choc. Selon le diplomate, « Barbecue, c’est lui le Président d’Haïti ».

« Donald Trump aurait pu poser la même question à propos d’Haïti, vu que Voltaire a déclaré le 6 novembre dernier être prêt à coopérer avec le nouvel élu. L’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis Hankins, y a répondu lors de la conférence de la NAAHP (National Association for the Advancement of Haitian Professionals) : BBQ », écrit l’ancien Premier ministre Robert Malval.

La responsabilité américaine dans l’escalade de la violence armée en Haïti n’est plus à prouver. Un rapport de l’ONUDC, publié en mars 2023, démontre que les armes de guerre qui déstabilisent le pays proviennent majoritairement des États-Unis. Depuis cette publication, aucun suivi significatif n’a été réalisé, et très peu de procès ont été engagés pour sanctionner les responsables. Au contraire, les organisations criminelles ont renforcé leur emprise sur la capitale et les provinces environnantes. À Port-au-Prince, les gangs armés défient ouvertement les forces de l’ordre, même au-delà de leurs territoires habituels.

« Comme de nombreux Haïtiens et Haïtiennes, le diplomate ne faisait que constater le rapport de forces sur le terrain. Au moment où une partie de la capitale brûlait, le lundi 11 novembre 2024, où les déplacés de Solino, affolés, erraient dans Delmas, où des innocents tombaient sous les balles, et où une peur sourde régnait dans tous les quartiers, le chef de la police et celui de l’armée, au lieu d’être à leur poste de commandement respectif, assistaient à l’installation du nouveau Premier ministre », rapporte l’ancien homme d’État. Ce dernier insiste sur le fait qu’il ne s’agissait ni d’une boutade, ni d’une déclaration railleuse de la part de l’ambassadeur américain, mais bien d’une observation crue de la réalité, considérant le criminel « Barbecue » comme l’homme fort d’Haïti.

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