Guerre en Ukraine : Trump doute de la sincérité de Poutine malgré une ouverture aux négociations

Alors que Vladimir Poutine se dit prêt à entamer des négociations « sans condition préalable » pour mettre fin au conflit en Ukraine, Donald Trump affiche son scepticisme. À l’issue d’une rencontre à Rome avec Volodymyr Zelensky, le président américain a mis en doute la volonté réelle de son homologue russe d’arrêter la guerre.

« Il n’y avait aucune raison pour Poutine de tirer des missiles sur des zones civiles, des villes et des villages ces derniers jours. Cela me fait penser que, peut-être, il ne veut pas arrêter la guerre et qu’il me balade », a écrit M. Trump sur son réseau Truth Social, quelques heures après un tête-à-tête avec le président ukrainien dans la basilique Saint-Pierre, en marge des funérailles du pape François.

Les deux dirigeants, très proches l’un de l’autre lors de leur échange, ont qualifié leur rencontre de « très productive », selon la Maison-Blanche. M. Zelensky, lui, a réaffirmé son objectif : « Un cessez-le-feu total et inconditionnel. »

Une dynamique fragile

Donald Trump, déterminé à obtenir une cessation rapide des hostilités, exerce une pression croissante sur Kyiv, alors que les troupes russes maintiennent leur avantage sur le front. Dans la nuit de vendredi à samedi, il a évoqué l’existence de négociations « très proches d’un accord » sans en préciser les modalités.

Cette déclaration intervient alors que Vladimir Poutine a, de son côté, affiché sa disponibilité pour des « négociations directes » avec l’Ukraine, après une rencontre au Kremlin avec l’émissaire américain Steve Witkoff. Ce serait la première tentative officielle de dialogue depuis le début de l’invasion en 2022.

Mobilisation diplomatique

Aux côtés de Donald Trump et Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer étaient également présents à Rome. Ils se sont engagés à soutenir l’Ukraine dans un éventuel processus de paix, notamment en garantissant la sécurité du pays après un cessez-le-feu.

« Des progrès ont été réalisés » pour parvenir à une paix « juste et durable », a confirmé Londres après un échange entre MM. Starmer et Zelensky. Le président ukrainien a également eu des discussions bilatérales avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, cette dernière affirmant sur X : « Vous pouvez compter sur notre soutien à la table des négociations. »

Tensions sur le terrain

Pendant que les initiatives diplomatiques se multiplient, la situation militaire reste tendue. Moscou a affirmé samedi avoir repris l’intégralité de la région de Koursk, où Kyiv avait lancé une offensive en août 2024. Une information immédiatement contestée par l’Ukraine, qui affirme que les combats s’y poursuivent.

Vladimir Poutine avait auparavant exigé le retrait total des forces ukrainiennes de cette zone avant toute ouverture aux négociations.

Enfin, le climat de tension a été alourdi par l’annonce des services russes (FSB) de l’arrestation d’un présumé agent ukrainien, accusé d’avoir causé la mort d’un général russe dans une explosion près de Moscou.

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