Jimmy Carter : hommage à un géant de l’humanitaire décédé à l’âge de 100 ans

L’ancien président américain Jimmy Carter, connu davantage pour son engagement humanitaire et son influence mondiale après sa présidence que pour son mandat tumultueux à la Maison-Blanche, s’est éteint à l’âge de 100 ans.

« Mon père était un héros, non seulement pour moi, mais pour tous ceux qui croient en la paix, les droits humains et l’amour désintéressé », a déclaré son fils, Chip Carter. « Mes frères, ma sœur et moi l’avons partagé avec le reste du monde à travers ces valeurs communes. Le monde est devenu notre famille grâce à sa capacité à rassembler les gens, et nous vous remercions d’honorer sa mémoire en continuant à vivre selon ces idéaux. »

Carter est décédé dans sa ville natale de Plains, en Géorgie. En novembre 2023, sa femme Rosalynn, avec laquelle il partageait 77 ans de mariage, s’était également éteinte dans leur modeste maison construite ensemble en 1961. À cette époque, Jimmy Carter avait repris l’entreprise de négoce d’arachides de son père et commençait tout juste à envisager une carrière politique.

En février 2023, Carter avait annoncé qu’il renonçait à toute intervention médicale pour entrer en soins palliatifs. Jason Carter, son petit-fils, avait alors évoqué sur les réseaux sociaux une visite marquée par la paix et l’amour : « Leur maison, comme toujours, est remplie d’amour », avait-il écrit.

Malgré sa retraite, Carter restait engagé politiquement. Il avait exprimé le souhait de voter pour la vice-présidente Kamala Harris lors des élections présidentielles de 2024, soulignant ainsi sa foi inébranlable en la démocratie.

Une vie marquée par la résilience et l’engagement

Après un mandat unique à la Maison-Blanche de 1977 à 1981, Jimmy Carter est devenu une figure durable de la politique américaine. Évincé à 56 ans, il a détenu le statut d’ancien président plus longtemps que quiconque dans l’histoire des États-Unis. En 2019, il a dépassé George H. W. Bush pour devenir le plus ancien président vivant.

Son mandat présidentiel a été marqué par des réalisations historiques, comme les accords de paix de Camp David entre Israël et l’Égypte, la restitution du canal de Panama et l’établissement de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Toutefois, des défis tels que l’inflation galopante, les pénuries de carburant et la crise des otages en Iran ont entaché son administration.

Après avoir quitté la Maison-Blanche, Carter a consacré sa vie à des causes humanitaires. Il a participé à l’observation d’élections dans les pays en développement, construit des logements pour les démunis avec Habitat for Humanity, et enseigné l’Évangile dans sa petite église baptiste de Plains. Ses efforts lui ont valu le prix Nobel de la paix en 2002, deux décennies après la fin de sa présidence.

Un héritage monumental

Les historiens, comme Douglas Brinkley, ont souvent noté que Carter ne sera pas classé parmi les grands présidents en raison de son bilan politique mitigé. Pourtant, en tant que figure morale et humanitaire, il reste un géant.

David Rubenstein, ancien collaborateur de Carter, résume ainsi son parcours : « Il est passé du symbole d’un président faible à celui d’un homme extraordinaire qui a accompli beaucoup de bonnes choses. »

Jimmy Carter a reconnu avec humilité sa transformation en ces termes : « Je ne peux nier que j’ai été un meilleur ancien président qu’un président. »

Aujourd’hui, son héritage perdure, incarnant les idéaux de paix, de justice et de service désintéressé. Par son exemple, il nous rappelle que la grandeur d’une vie ne réside pas seulement dans les sommets atteints, mais dans la manière dont elle continue d’inspirer.

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