Carlos Hercule et les échos des dictatures passées dans un communiqué de presse laconique et tendancieux

Le service de renseignement de M. Hercule fonctionne si bien qu’on est en droit de lui demander comment il se fait qu’il ait laissé mourir plus d’une centaine de citoyens par balles à Pont-Sonde. Avec son puissant service de renseignements, l’ancien avocat personnel du Dr Conille pourra-t-il garantir la célébration en toute quiétude des festivités officielles commémorant les 226 ans de l’Indépendance aux Gonaïves ?

Le communiqué émanant du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique rappelle tristement les pratiques discursives des régimes autoritaires, marquées par une communication officielle laconique, axée sur la menace et la peur. En effet, l’insistance sur les « individus mal intentionnés » et les « secteurs bien déterminés » sert à désigner des ennemis abstraits, créant un climat de suspicion sans fournir de précisions claires, une tactique largement employée sous les dictatures pour délégitimer l’opposition ou les dissidents politiques.

De plus, la focalisation sur la protection du Chef de Gouvernement, Dr. Garry Conille, et des membres de son cabinet ministériel renforce l’idée que les menaces pesant sur l’élite dirigeante sont prioritaires par rapport aux préoccupations plus générales de la population. Un tel discours trahit souvent une forme de déconnexion entre le gouvernement et la réalité quotidienne des citoyens, tout en essayant de légitimer l’usage accru des forces de sécurité.

L’appel au maintien de l’ordre républicain, ainsi qu’au calme de la population, est également révélateur de cette époque où l’autorité centrale utilisait la « sécurité publique » comme justification pour renforcer le contrôle policier. Le recours aux troupes de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), mentionné dans le communiqué, accentue l’impression d’une situation sous tension, où l’État se repose davantage sur des forces étrangères ou militarisées que sur des solutions internes de dialogue et de stabilisation.

Ce communiqué s’inscrit donc dans une longue lignée de communications officielles où l’État, plutôt que de proposer des solutions concrètes aux problèmes sociaux et politiques, s’appuie sur une rhétorique de la peur pour justifier son autorité, évoquant ainsi, de façon tristement familière, les régimes dictatoriaux du passé.

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