Visa Biden – Campagne présidentielle : Les Haïtiens et autres migrants paient le prix du bras de fer sur l’immigration

L’immigration : l’enjeu majeur des républicains dans la campagne présidentielle américaine

CNN : Les responsables de la Sécurité intérieure soutiennent que ce programme avait un caractère provisoire, offrant aux bénéficiaires l’opportunité de solliciter un autre statut légal. À la différence des Ukrainiens et des Afghans, pour lesquels une extension du statut temporaire avait été accordée, le gouvernement n’a jamais assuré une prolongation pour les ressortissants des quatre pays concernés.

Le gouvernement de Joe Biden a décidé de ne pas renouveler les autorisations légales permettant à certains migrants originaires du Nicaragua, de Cuba, du Venezuela et d’Haïti de résider aux États-Unis, via un programme humanitaire temporaire visant à réduire les passages illégaux à la frontière, selon le Département de la Sécurité intérieure. Cette mesure place la question migratoire au centre du débat politique, notamment dans la campagne présidentielle républicaine.

Un programme initialement conçu pour atténuer les flux migratoires.
Il y a près de deux ans, l’administration avait instauré un dispositif ciblant les Vénézuéliens souhaitant venir aux États-Unis. Le but de cette mesure temporaire était de réduire les vagues migratoires à la frontière sud, tout en offrant à ces migrants une possibilité de séjourner et de travailler aux États-Unis. Le programme imposait aux candidats d’avoir un sponsor américain, de passer des contrôles de sécurité et de se soumettre à une vaccination complète.

Ce programme, élargi par la suite aux migrants du Nicaragua, de Cuba et d’Haïti, a été présenté comme un moyen d’organiser et de contrôler les flux migratoires. Cependant, il a suscité de vives critiques politiques, notamment de la part des républicains, qui l’ont considéré comme un usage détourné des pouvoirs de « parole » (statut temporaire) et une faille dans la politique migratoire de l’administration Biden.

530 000 bénéficiaires en deux ans et une levée des protections en vue.
En août dernier, près de 530 000 ressortissants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela avaient été admis aux États-Unis sous ce régime, selon des données fédérales. Si le programme est toujours ouvert aux nouvelles demandes, il a néanmoins été temporairement suspendu cet été, en raison de préoccupations relatives à la fraude.

Les autorités de la Sécurité intérieure affirment que ce dispositif avait un caractère temporaire, permettant aux bénéficiaires de demander un statut légal alternatif. Contrairement aux cas ukrainiens et afghans, pour lesquels un renouvellement de statut temporaire avait été accordé, le gouvernement n’avait jamais garanti une prolongation pour les ressortissants des quatre pays concernés.

Des conséquences sur la communauté vénézuélienne et nicaraguayenne.
Alors que le statut temporaire pour les Vénézuéliens touche à sa fin, la question migratoire devient un enjeu majeur de la confrontation politique entre l’ancien président Donald Trump et la vice-présidente Kamala Harris, à l’approche de l’élection présidentielle.

L’expiration du programme laissera de nombreux migrants dans une situation précaire. Si certains ont pu solliciter d’autres statuts légaux pour rester sur le territoire américain, ceux qui ne l’ont pas encore fait devront choisir entre chercher un autre statut, quitter les États-Unis ou faire face à des procédures d’expulsion.

Différents impacts selon les pays d’origine.
Les Vénézuéliens et les Haïtiens pourront bénéficier du statut de protection temporaire (TPS), leur offrant une certaine forme de soulagement humanitaire. Les Cubains, quant à eux, disposent d’une voie directe vers la résidence permanente. Cependant, les Nicaraguayens semblent les plus touchés par cette mesure, n’ayant pas de protections comparables.

Les républicains en embuscade.
La situation actuelle est une aubaine pour les républicains, qui critiquent vigoureusement la gestion de la crise migratoire par l’administration démocrate. La Commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, dominée par les républicains, n’a pas manqué de fustiger l’annonce, affirmant sur X : « La parole ne sera peut-être pas renouvelée pour certains Vénézuéliens, mais de nombreuses autres options pourraient leur permettre de rester. »

La décision de ne pas prolonger le programme temporaire pour ces migrants marque une nouvelle étape dans le débat américain sur l’immigration, que les républicains entendent exploiter dans leur campagne présidentielle, faisant de ce sujet un véritable cheval de bataille pour 2024.

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